Sunday, December 13, 2009
Sureffectif
SUREFFECTIF
Je vous mentirais si je vous disais que l'ambiance au sein du 9e FIFM était relax et "bon enfant" comme on dit pour les festivals où règne la détente. Non déplaise aux menteurs du journalisme, les désagréments y étaient de toutes sortes. Le plus révoltant c'était la sur-densité sécuritaire. Autrefois, on trouvait un vigile par couloir, aujourd'hui on en trouve 10 , auxquels s’ajoute l’impolitesse. Impossible de garder la sang froid face à ces énergumènes, crânes rasés et thorax musclé, qui vous rappellent par leur sombre accoutrement, les enterrements siciliens. Le nombre de gardes et de sentinelles semble dépasser celui des festivaliers. Même le siège de l'ONU à New-York ne bénéficie pas d'un tel sureffectif de contrôleurs d'identité et de surveillants. Mais ce sureffectif ça se paie cash. Une bonne partie du budget alloué au festival va vers la société de surveillance. A quoi bon assister à un Hommage si on n'a pas la possibilité d'échanger des mots d'affabilité ou des propos cinéphiliques avec la personne que l'on voudrait honorer ? Autrefois, et dans le cadre de ce même festival on avait fait venir des célébrités du 7ème art et du show-biz, ainsi que des personnalités du monde de la culture telles que Jacques Chancel, Maurice Druon, Martin Scorsese, Amitabh Bachchan, Susan Sarandon ...on avait la possibilité de leur parler directement ou par l'entremise des points de presse ou des conférences. Aujourd'hui, cette éventualité n'est plus de mise ou semble se faire en catimini . L'on s'achemine vers un festival de "vitrine". Figurez-vous que pour l'hommage consacré à Christopher Walken même l'équipe de SNRT (partenaire du festival) n'a pas pu approcher la star américaine . On resta cloué dans le couloir pendant plus d'une heure alors que Walken en bon "walker" a filé on ne sait d'où et sous bonne escorte.
On devrait réfléchir sérieusement à ces désagréments, car la survie du festival en dépendrait. Certes, on pourrait financièrement le maintenir dans le circuit, en disposant des ressources nécessaires; mais à mon avis, ce qui est précieux pour une manifestation mondaine de ce genre, ce sont les relations humaines. Le festival de Locarno (Suisse) se tient dans une grande place bordée de maisons mais on ne voit pas l'ombre d'un vigile. On est convaincu que les gens qui suivent les péripéties de ce festival le font par amour et non pas par nécessité. Je me rappelle aussi du festival CINANIMA (Portugal) on éprouvait du plaisir à y prendre part malgré la modicité du budget. Les effets du festival (catalogue, badge, tickets de restauration...) sont distribués en deux secondes grâce à un ingénieux dispositif mis en place pour éviter les encombrements . Pas de longues files où l'on se bouscule pour un petit plat sans saveur . Même les médias audiovisuels ne font pas de ségrégation entre les festivaliers. Ils font montre d'un professionnalisme exemplaire ; un petit mot déposé au secrétariat du festival ; le lendemain je le retrouve publié en trois langues (portugais, français et anglais) dans le journal du festival dont la qualité et le contenu sont nettement bien meilleurs que le tabloïd fourre-tout du FIFM où l'auto-publicité prédomine.
Conclusion : un festival où l'on assiste, crispé et mal à l'aise, finirait par la désaffection. Bon nombre de festivals ont été rayés de la carte à cause de cette dernière. A bon entendeur, salut
RAZAK
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