D’habitude c’est sur un écran encastré verticalement que l’on projette des films (bobine cellophane) mais avec Cachivache Producciones on change de repère et d’orientation. A la fin de ce programme de divertissement on projeta à l’horizontale. Le plafond du théâtre fit l’affaire. Tataracine, un spectacle présenté (le 22 janvier soit le deuxième jour du festival des deux rives) est une sorte de patchwork pluridisciplinaire. On y trouve du mime, de la musique, un jeu de marionnette et du cinéma. Le roi du rire Charlie Chaplin est ressuscité avec autant de finesse que de frugalité. Certaines séquences tirées de films anciens ont été présentées sous une autre texture. C’est comme si on était au début du cinéma : un pianiste, des accessoires multiples de bruitage et de la bonne humeur. L’assistance (dont une bonne partie est constituée de mômes) a pu s’esclaffer de manière candide et délassante. Le deuxième spectacle programmé pour le 24 janvier et que les tétouanis ont eu la primeur de voir dans le cadre de cette manifestation (parrainée par la fondation de l’institut international du théâtre méditerranéen) est d’une autre saveur. Il en existe une copie mise en partage dans Youtube. C’est du théâtre comique que l’on pourrait qualifier de comique absurde. Cela débute par une annonce immobilière lue sur un journal. Mais au lieu d’un appartement répondant aux normes ce locataire malchanceux se retrouve dans une piaule d’un mètre carré de surface et d’un mètre cube de volume. Pour un nain cela pourrait convenir mais pour un homme de grand gabarit cela devient délicat. Le comique de la situation réside dans cette contraignante contradiction. Al Hombre Cubico (l’homme cubique) n’est pas un yogi hindou pour s’acclimater avec cette mortelle exiguïté et que dire de deux amis qui viendront partager avec lui cet espace non vital. Il faudrait avoir les dons de saltimbanque pour s’y sentir à l’aise. Ce Mister Bean espagnol (SANCHEZ Cabezudo) a pu se débrouiller pour éviter l’asphyxie. Si la pièce a eu du succès notamment en Espagne c’est parce qu’elle s’attaque satiriquement à la crise de logement, dont nous ressentons nous aussi les désagréables méfaits. Casablancais vous voila avertis, ne ratez pas spectacle qui vous sera proposé le 25 janvier au théâtre de la ville. Metro Cubico vous transporterait dans son métropolitain fait de gags et rire jaune.
RAZAK
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