La télévision marocaine est toujours en quadrature retard par rapport aux événements dramatiques. On ne peut pas parler distinctivement de chaînes, car celles qui forment le bouquet de service public obéissent aux mêmes contraintes et ne veulent pas changer la donne vis-à-vis du sécuritaire. Le mimétisme y est toujours de rigueur. On se souvient que lors d’un matche qui avait opposé une équipe casablancaise à son vis à vis sénégalais et qui avait été retransmis en direct sur la Une , le terrain devint un véritable champ de bataille. Dès que la pagaille s’était installée pour de bon dans la pelouse et sur les tribunes, on interrompit la retransmission et ce n’était que trois jours après qu’on y revenait pour nous parler du désordre qui avait régné dans l’ex- stade d’honneur, à la fin du match comptant pour les éliminatoires de la CAF. Il en est de même pour l’incendie Lissasfa (Casablanca ) où de nombreux ouvriers maufacturiers ont été carbonisés et tout récemment le soi-disant festival Mawazine qui est le plus budgétisé du pays. Je dis soi-disant car dans le mot festival , il y a le terme festif qui veut dire faire la fête pacifiquement, partager avec des amis le plaisir d’une soirée mondaine, d’un concert organisé dans les normes et le plus utile c’est de revenir chez soi en bonne humeur et sans égratignures.
Au Maroc, la gratuité des spectacles de ce genre est derrière cette débandade sanglante du 23 mai 2008. Comme si on voulait « décrocher » une citation au Guinees Book on ouvre les portes au plus grand nombre d’individus et cela se termine dans le gâchis car souvent on n’est pas armé logistiquement pour de telles affulences. Il n y a pas un festivalon sans que des énergumènes mal léchés et des casse-cous déchaînés ne viennent faire du scandale. Des bouteilles de verre jetées sur les spectateurs, des rixes à n’en finir, des engueulades, l’hécatombe du Hay Ennahda est à méditer. Plus d’une dizaine de personnes y ont péri, une centaines de blessés dont certains sont dans un état grave et les circonstances ne sont pas (malgré la version officielle des faits) connues en toute objectivité et impartialité. Il faudrait attendre le résultat de l’enquête qui a été décrétée en haut lieu (bousculade ? Chute collective? Défaillance organisationnelle?...) .
Depuis le drame du Hezel qui avait secoué la société belge on n’a rarement vu de tels désagréments ni dans les concerts live des grandes stars mondiales organisés ailleurs, ni dans les matches de la Liga, même quand c’est le Barca qui affronte le Real. Au Bernabéu comme au Camp Nou, les 90000 spectateurs quittent rapidement le stade et sans heurts, ni encombrements, pourqoui ? Parce que des responsables bien pensants y avaient pensé intelligemment. A quand un festival sans hideuses verrues, à quand un match de derby sans hooliganisme ?
RAZAK
No comments:
Post a Comment