Saturday, December 07, 2013
Le FIFM entre le spéculatif et le décoratif
Si d’édition en édition, le FIFM a connu une évolution en dents de scie, avec des hauts et des bas, à cause de l’inconstance des prostrations offertes aux publics et à cause des désagréments inhérents à l’organisation, le parfait reste un vœu pieux. Pour schématiser, l’on a déjà désigné dans une chronique précédente, ces tares organisationnelles sous le néologisme FAFM (Fautes, Anomalies, Futilités et Maladresses) qui rime négativement avec FIFM. Mais il parait que pour éviter les crises de nerf on ne lit que les dépêches genre « tout va bien très madame la marquise ». Heureusement, les quelques films se comptant sur les doigts d’une seule main, mais qui sont enfouis au milieu d’une lourde programmation, nous en consolent. Tout semble figé, sauf le décor de la scène principale où l’on déclare ouverte la manifestation et l’échafaudage de la façade qui abrite ledit «Tapis-Rouge » qui avec les poussières des semelles devient ocre, comme les murs de la ville. Le plus sadique de tous ces FAFM est le bronzage imposé de manière presque punitive aux festivaliers pour le retrait du petit carton plastifié qu’on appelle badge. Une longue file et un grand toboggan sans tète, ni queue, sous un soleil de plomb. Même les vigiles au crâne rasé toujours en surnombre ne cachent pas leur irritation. Ce bronzage plus brûlant et virgulant que le magma terrestre a fait perdre aux personnes vulnérables le sens de la mesure et de la retenue. Les vociférations ont empli les lieux et ce n’est pas la première fois où l’on remet en cause la structure bicéphale dudit festival. Il y a aussi de la discrimination, qui risque de s’accentuer davantage à cause de la nomination au poste très convoité de secrétaire général du FIFM d’une « cécémienne » inapte pour gérer des rouages au-delà de ses capacités. Premier essai, premières gaffes. On doit s’attendre au pire, car on n’a pas mis «The right man at/in the right place». Pourquoi cherche-t-on toujours des recrues dans un centre qui a déjà prouvé sa défaillance (érosion dramatique des salles de cinéma, échec dans la lutte contre le piratage…) ?
Ce pilotage bicéphale serait dernière ce dysfonctionnement et comme dit l’adage marocain : « si deux personnes donnent l’air de s’entendre, c’est que l’un supporte les bêtises de l’autre ». La partie dominante se croit infaillible dans ses choix. Cela ne permet pas une fluidité communicationnelle et un meilleur échange d’idées. Les deux vice-présidents doivent prouver qu’ils méritent cette honorifique place au sein de la fondation qui finance la manifestation. Entre les deux responsables, le contraste des caractères est saisissant. L’un passe pour le plus verbeux et l’autre pour le plus timide. La SNRT est au bord du gouffre (les employés attendent leur salaire depuis 4 mois) mais Monsieur Téloche vient à Marrakech avec toute une armada de retraités pour profiter de la manne festivalière. Monsieur Cinoche veut transformer le Palais des Congrès en collège de philosophie.
Bref, si on avait hachtétépé l’URL de notre modeste weblog où l’on avait montré, depuis les premières éditions et à bon escient d’ailleurs là où le bât blesse, on aurait gagné de précieux points, susceptibles d’apaiser les critiques des réfractaires dont le nombre, hélas, ne cesse de croître, d’année en année. On aurait pu rectifier pas mal de faux pas qui ne demandent qu’un petit peu de créativité et de bon sens.
Encore une fois, le cinéma indien a sauvé ce «vestival» où le vestimentaire domine le cinématographique. Ainsi, bien que l’on soit derrière cette le regain d’intérêt pour le cinéma indien, en détournant le regard sur ce cinéma émergent dont les Rasas et les Ragâs agrémentent la parure et la texture, l’auteur de l’ouvrage monographique « Le cinéma indien entre Nirvana et Navarasas », a été interdit par les Français du FIFM de rencontrer les membres de la délégation indienne, comme on l’avait déjà fait en 2003, quand le Shahenshah du cinéma indien Amitabh Bachchan était l’hôte.
RAZAK
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