Réalisateur: Jessie Nelson
Scénario: Kristine Johnson
et Jessie Nelson
Idée saillante: Tu es
venue au monde, parfaite. Et moi, je suis né comme ça
Sam (Sean Penn) est attardé mental. Les services sociaux veulent confier
sa petite fille Lucy (Dakota Fanning) à une autre famille pour l’élever. Dans
sa plaidoirie du premier round, l’avocate Rita Harrison (Michelle Pfeiffer) n’a
rien pu faire pour que Sam récupère son
enfant.
-Rita: Sam, je peux
entrer. Sam.
-Sam: Il n’y a pas
beaucoup de place ici. Non, il n’y a pas beaucoup de place ici.
-Rita: Ne t’en fais pas.
J’ai l’habitude d’être un peu à l’étroit. Je suis née à New York.
-Sam: Ouais, c’est parce
que je rends les choses trop difficiles pour tout le monde. Ouais, je rends les
choses difficiles pour tout le monde.
-Rita: Sam, je suis
résolue à faire encore neuf rounds, mais il faut m’écouter. S’il te plait, Sam.
Te revoilà. Je retrouve ce regard plein de gentillesse. Alors, ton patron
George m’a dit que tu avais besoin d’une pause.
-Sam: Je n’ai plus trop
envie de travailler à Star-Box. Il y a trop de gens et moi ça me fait peur.
-Rita: D’accord, alors
peut-être que…on peut te trouver un travail moins stressant parce que… Tu te
rappelles bien que c’était une des conditions du juge, que tu
gagnes plus d’argent. Tu dois
essayer de gagner plus pour pouvoir
louer un plus grand appartement où Lucy aura sa propre chambre lorsque
tu la récupéreras.
-Sam: Non, ce n’est pas la
peine parce que Lucy n’a plus besoin de moi. Elle a une nouvelle famille aujourd’hui.
Elle n’a plus besoin de moi.
-Rita: C’est elle qui t’a
dit ça?
-Sam: Non, parce que ça je
le sais. Ouais, c’est parce que c’est une chose que je sais.
-Rita: Bravo. C’est la
première chose stupide que tu n’aies jamais dite. Sam tu peux récupérer Lucy.
Le tribunal privilégie la réunification. Mais, Sam, il faut que tu te battes
pour elle.
-Sam: Ouais mais j’essaie
de toutes mes forces.
-Rita: Tu dois
continuer.
-Sam: Mais tu ne te rends
pas compte. Tu ne te rends pas compte
-Rita: Je ne me rends pas
compte de quoi ?
-Sam: Tu ne te rends pas
compte de ce que ça fait, quand on essaie, on essaie, on essaie, qu’on n’arrive jamais à rien. Parce que tu es
venue au monde, parfaite. Et moi je suis né comme ça, et tu es parfaite.
-Rita: C’est ce que tu
penses?
-Sam: Les personnes comme toi
ne se rendent pas compte…
-Rita: Les personnes comme
moi ?
-Sam: Les personnes comme
toi ne savent pas ce que ça fait de
souffrir. Parce qu’elles ne savent pas ressentir. Elles n’ont pas du tout de
sentiments, les personnes comme toi.
Après
cette séance de vérité, la belle Rita va s’effondrer en pleurs. Elle dit à
Sam que les personnes comme elles se
sentent laides. Elles se sentent nulles,
inutiles et totalement désemparées, parce que leur mari a trouvé une maîtresse
bien plus parfaite que l’épouse légitime. Dans cette séquence entrechoquée, le
récit devient dramatique, car celui qui avait besoin d’être consolé va faire
l’inverse. Malgré son handicap, Sam a prouvé qu’il a bon cœur. Les patchworks qu’il
confectionne avec du papier montrent
qu’il a des dons artistiques hors du commun et qu’il a les capacités d’élever
sa fille, sans l’aide de personne.
Probablement,
Sean Penn aurait passé de rudes éprouves
dans les répétitions, Nicholson avait fait dans le film: «Vol au dessus d’un nid de coucou». Dommage que
l’oscar 2002 du meilleur acteur soit dérobé à Sean Penn en faveur de Denzel Washington. Une nomination ne suffisait pas. Quand à Dakota Fanning, l’enfant prodige du cinéma, l’on espère qu’en grandissant,
elle sera toujours aussi performante
qu’elle l’a été à 6 ans. Le film est une sorte de dédicace posthume à John Lennon
(Beatles).
RAZAK
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