Réalisateur:
Tom Gries
Scénario:
Tom Gries
Titre
de la réplique: Un cheval qu’il ne faut pas jouer
Poignardé mortellement par une bande de hors-la-loi, Will penny
(Charlton Heston) est sauvé par
Catherine (Joan Hackett) une brave femme
rêvant de l’Eldorado californien. La
cabane où elle se réfugie avec son fils Horace (Jon Gries) appartient à Alex
(Ben Johnson). Cet éleveur de bétail est
le propriétaire d’un vaste ranch qui s’étale dans la vallée. Catherine propose à Will de l’épouser, mais
le cow-boy sent que l’âge le fuit.
-Catherine:
Comment ça s’est passé?
-Will:
Alex est en colère contre moi. Il n’a pas tout a fait tort. Il va vous
descendre dans la vallée.
-Catherine:
Vous venez avec nous. Vous voulez que nous y aillions et qu’on vous attende
pendant que vous passerez l’hiver
ici?
-Will:
Je ne vais pas rester ici.
-Catherine:
Nous partirons avec vous?
-Will:
Catherine, mais vous êtes mariée.
-Catherine:
Pardon?
-Will:
Vous avez un mari.
-Catherine:
Je n’ai jamais été vraiment mariée. C’est à peine s’il s’apercevrait de notre
absence. Nous ne comptons pas pour lui. Vous vous êtes montré plus paternel
avec Horace que son père ne l’a jamais été.
Qu’est-ce qu’il y a Will?
-Will:
Tout ça survient si vite.
-Catherine:
Will, avant de me décider à épouser Reuben, j’ai passé deux ans à réfléchir et
à la fin je n’étais pas plus avancée. Aujourd’hui, je viens de me décider en
quelques minutes, Will. Je n’ai pas la moindre hésitation.
-Will:
Ca n’empêche pas que je vais avoir 50 ans?
-Catherine:
Et alors?
-Will:
Comment on va s’en sortir?
-Catherine:
Et bien, il y a des quantités d’exploitations dans cette région. Will voyons et
avant quand nous causions, comment croyez-vous qu’on allait s’en sortir?
-Will:
Je n’en sais rien. J’ai jamais pensé réellement
à ce qui se passe maintenant. J’étais loin de croire que…
-Catherine:
Will, est-ce que vous m’aimez?
-Will:
Qu’est-ce que je connais moi à l’amour? L’amour, je crois que c’est ça ce que
je ressens et encore plus. Je n’ai
jamais ressenti une chose pareille pour personne. J’ai envie que vous et le
petit m’apparteniez mais …
-Catherine:
Mais?
-Will:
Ça exige un sacré bout de temps, des années pour se faire un gagne-pain. Des
années, c’est malheureusement ce qui me
manque. Une exploitation?! On va commencer avec quelques misérables vaches cet
été. L’an prochain en janvier je me
casserais la tête pour essayer de vous
nourrir vous et le petit et le bétail…et moi.
-Catherine:
Ce n’est pas nécessaire d’avoir un ranch, on prendra une ferme.
-Will:
Je connais rien au métier de fermier.
-Catherine: Moi, si.
-Will:
Je suis un cow-boy Catherine. Je n’ai jamais été qu’un cow-boy dans la
vie.
-Catherine:
Vous avez le trac?
-Will:
Et comment ? Seulement le trac. Je vous l’ai dit, rappelez-vous. J’ai vécu
d’une seule façon ma vie entière. Comment je ferais l’année prochaine, que je
fasse vivre vous et le petit en comptant
sur six vaches squelettiques, qu’est ce qui me resterait à faire alors?
-Catherine:
A nous aimer.
-Will:
Sacré Dieu! C’est très dur de monter un élevage, très dur. Imaginez que j’aie
les pieds gelés ou je me casse un bras, on crèvera tous de faim. Est-ce que
c’est l’amour qui nous sauvera?
-Catherine:
On doit espérer, en tout cas.
-Will:
Je me suis tellement attaché à vous que je ne le serais jamais maintenant à
n’importe qui. J’ai vu comment la vie aurait pu être, mais c’est trop tard trop
Catherine. Trop tard pour moi. Je suis un cheval qu’il ne faut pas jouer. Je
vous souhaite toutes les chances. Ah! Ça oui, je vous les souhaite. Je l’aime
ce petit. Bonne chance.
Ne voulant pas vendre son scénario, Tom Gries décida de le réaliser
lui-même. C’était son premier film pour le grand écran, car auparavant il
faisait des séries télévisées. Ce premier coup d’essai fut une réussite. Un
film sans les fioritures habituelles et d’un réalisme épatant. Dès la première
lecture des pages qu’on lui avait remises, Charlton Heston (l‘acteur principal)
fut enthousiasmé. «On savait que ce serait un bon film» disait-il avant
d’ajouter: «De tous les films que j’ai vus, celui-ci est le plus
fidèle à ce qu’était le Far West».
John Hackett fut très crédible dans son rôle de pionnière de
l’Ouest. Au moment de la séparation avec Will elle parut plus sure d’elle que
ce cow-boy désappointé par l’âge. Cette triste fin a contrasté fortement avec
les westerns hollywoodiens finissant le plus souvent en happy end. La réplique
choisie se trouve à la fin, dans la séquence la plus émouvante du film.
RAZAK
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