Réalisateurs: Henry Hathaway, John Ford et George Marshall
Scénario: James Webb
Idée saillante: La place d’un homme est avec ses semblables. Qu’il
les aime ou nom.
Désertant l’armée yankee, Sam (George Peppard) va errer dans la prairie. Le trappeur Jethro
Stuart (Henry Fonda) l’accueille dans sa cabane de montagnard. Mais Sam n’a pas
l’intention de rester dans la prairie comme Jett.
-Jethro: Ah, vous voilà. Alors finalement, vous en avez eu plein
les bottes?
-Sam: Bonjour Jett Row. Vous vous débrouillez bien.
-Jethro: Je n’ai pas à me plaindre. Il y a les castors plein la rivière.
Ils se battent pour entrer dans les pièges. Il n’y a pas de Blancs pour me
commander et les Indiens sont de bonne composition. Entrez vos affaires. Il y a
bien de la place pour deux.
-Sam: Merci.
-Jethro: Vous coucherez là-haut. Autant vous installer maintenant,
ce sera une chose faite mon garçon. Mais, si je ronfle un peu trop fort, vous
pourrez vous faire une autre cabane demain.
Je vous fournirais la hache.
-Sam: Merci, mais je ne fais que passer par ici.
-Jethro: Où voulez-vous aller? N’importe où vous irez, ce serait toujours
pareil. Vous trouverez que vous n’y aviez pas laissé assez de plumes.
-Sam: Peut-être que j’étais un peu plumé, mais ce qui me plait
justement dans ce pays, c’est qu’on découvre toujours des étendues nouvelles.
-Jethro: Ah, ce n’est plus vrai depuis que leur sacré chemin de
fer est là. Toutes les prairies vont être jalonnées avec un verrou à l’entrée. Et bien,
j’irais un peu plus haut dans la montagne et j’essaierai d’en trouver.
-Sam: Vous voulez être du voyage?
-Jethro: Vous êtes cinglé? Les Indiens disent que les arbres et
les rochers n’ont pas de raison de se
déplacer, pourquoi j’en aurais?
-Sam:Je ne suis pas un indien Jett Row. Et je ne suis pas non plus
un rocher, ni un arbre. La place d’un homme est avec ses semblables. Qu’il les
aime ou nom.
Ce joyau du cinéma américain
réalisé conjointement par trois cinéastes considérés comme les meilleurs
de leur génération (John Ford, Henry Hathaway et George Marshall) est une véritable
odyssée au cœur du Far-West. Un autre triptyque du même genre et qui
rassemblerait George Stevens, Raoul Walsh et Howard Hawks aurait constitué une complémentarité
plaisante. Ceux qui par la suite ont pris le flambeau du western en y innovant
(comme Sam Peckinpah, Arthur Penn, Robert Altman, Sydney Pollack., Antony
Mann, Fred Zimmerman, Robert Aldrish …) mériteraient d’être mêlés au projet.
Il y a beaucoup de détails historiques dans ce long long-métrage
qu’on ne s’ennuie pas à regarder. James Webb
qui a écrit cette histoire avec sobriété veut rendre hommage au labeur des
pionniers qui ont œuvré dans le domaine des communications fluviales et ferroviaires.
Le film s’achève avec cette belle ode à méditer:
«L’Ouest qui fut conquis par les pionniers, les colons et les
aventuriers a disparu depuis longtemps. Pourtant, il leur appartient pour
toujours. Car ils ont laissé dans l’histoire des traces qui ne seront jamais
effacées par le vent, ni la pluie, jamais labourées par les tracteurs, jamais
détruites par la succession des siècles.
De leur rude simplicité, de leur vitalité, de leurs espérances et de
leurs soucis est née une tradition de courage qui a inspiré leurs enfants et
les enfants de leurs enfants. Du sol fertilisé par leur sang, de leur fièvre
d’explorer et de construire, des lacs ont surgi là où il n’y avait que des
déserts brûlants. Et la terre a livré
ces richesses dans les mines, les champs, les vergers ou les scieries, fibres
nerveuses d’un pays en croissance. De leurs campements grossiers, de leurs
baraques de marchands sont sorties des cités qui comptent parmi les plus belles.
Voilà tout l’héritage d’un peuple libre de rêver, libre d’agir, libre de
façonner son destin».
RAZAK
No comments:
Post a Comment