Ils écrivaient
en arabe ou en français avec une virulence exacerbée, on s’était même habitué à
leurs sentencieuses diatribes. Soudain, ils ôtent l’acide de leur plume, pour
le remplacer par des substances édulcorées et moins nocives. Auparavant, ils
poussaient l’audace jusqu'à l’effronterie et le dire-vrai jusqu’au risque d’être
lynché. Aujourd’hui, c’est le retourne-veste qui s’érige et s’exhibe. Ces
virages à 180 degrés nous font découvrir une chose répugnante: le chantage. Ce
mot me terrifie. Ainsi partant de cinoche, de téloche ou des ventes aux enchères
de tableaux, les pistoleros de jadis, qui parlaient de dilapidation de deniers
publics, de gabegie, de contrefaçon et de médiocratie galopante ont été domptés
de manière honteuse et mesquine.
Un adage
marocain dit: «il a longtemps jeûné, mais il rompt le jeun en mangeant une petite sauterelle». En
d’autres termes plus explicites, pourquoi avoir gaspillé beaucoup de temps et
ne pas aller en courbe-échine et répéter ce que disent les profiteurs: «il fait beau». Ce sésame vous
ouvre le cornier de friandises, c’est-à-dire vous garantir la part du gâteau.
Ils n’ont pas pu le faire à temps, car ils savent que les pourvoyeurs publics
ou privés exigent des prouesses phraséologiques et un peu d’exhibitionnisme de
diversion. Un certain Benchikhoukha nous a rabattus les oreilles avec ses brûlots
sur le cinoche. Mais maintenant, par «gharadisme», il se contredit, et il commence
à voir du génie dans les navets poilus que font les Marocains, alors qu’autrefois
ils les critiquait sévèrement. Un câlin pudique entre deux protagonistes de
sexe opposé devenait un acte pornographique. Quand à Ramona Temtam et Hamzouna Zaizona,
on en a ras-le-bol de leurs diarrhéiques
divagations. Avec ces cancres, la presse écrite s’est embourbée dans la «Ridda»
et la décadence.
Tout ce cirque
de criticaillerie pour une accréditation
à un festival en perte de vitesse. Où sont les principes Messieurs-Propres? Vous avez remis vos revolvers dans leur étui. Vous vous mettez à jacasser
comme des pies, vous claironnez à coup
de slogans, mais est-ce que les fleurs que
vous distribuez à tout va sont réelles ou artificielles?
Sobhane Moubaddilo al Ahoual! Alleluia! Mais qui vous a dit que le FIFM est dépourvu
de pouvoir adoucissant? Qui a pacifié ces rapports autrefois marqués par l’adversité?
RAZAK
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