Les videurs massacreurs du Royaume
Un hebdomadaire casablancais peu crédible a désigné Homme de l’année le chef de la
police. L’on se demande sur quels critères s’est basée cette rédaction pour établir
ce verdict plein de complaisance. Le ou les rédacteurs qui ont été derrière ce
choix n’ont qu’à aller à Kénitra, la ville de la bière et des désordres
policiers, dont Balouti a dénoncé le réseau avant de tirer sur trois de ses
confrères. Ils n’ont qu’à pénétrer dans l’une des boites de nuit et rester jusqu’à
la fin du service pour voir les séances de racket et de torture administrées
par les videurs aux clients et cela devant le regard complice de policiers en
bon et dû uniforme. A commencer par le
très turbulent night-club ’’Le Village’’ et qui désormais porte un autre surnom
plus ajusté ’’Le Pillage’’. Les agressions s’effectuent à l’intérieur comme à l’extérieur
et les victimes, de plus en plus nombreuses, n’osent pas porter plainte car le
fait de boire une bière leur ôte leurs droits de citoyenneté. Qui faut-il blâmer
les videurs dont les plus féroces sont des voyous ayant fait de la prison ou
les agents de police qui par leur laxisme outrancier cautionnent ces pratiques
délictueuses et ferment l’œil sur ces agressions répétitives ou la préfecture
qui n’applique pas le règlement ? La dernière en date est celle que ces sbires
ont commise la nuit du vendredi 20 janvier vers 2 h du matin sur une fille
marocaine. J’en fus témoin et victime. En
effet, sortant de la boite, la fille ne voulut pas payer la dîme de sortie
appliquée illégalement par ces videurs (100 dirhams minimum). On l’a rouée de gifles
et ne connaissant ni d’Eve d’Adam cette fille, je me suis interposé, pour arrêter
cette lâche agression, le deuxième videur m’a tordu violemment la main et m’a arraché
le portable, pour effacer les photos. Le troisième m’a craché sur mon visage en proférant des
mots orduriers. Quand nous nous sommes dirigées, moi et la fille agressée à la
fourgonnette de police stationnée devant le night-club pour nous plaindre de ce
que nous avions subi, on nous a dit dans l’étonnement le plus vomissant d’aller
déposer la plainte au siège central. Y
a-t-il une police au monde qui se comporte de la sorte ? Pire, pour empêcher la
fille de me communiquer son nom et son numéro de téléphone, on l’introduit par la force dans un taxi et on demanda au
chauffeur d’accélérer. Ce comportement bizarre prouve qu’il y a quelque chose
qui cloche. Pas la peine de creuser les méninges pour comprendre que ce « quelque
chose qui cloche » ne peut être dicté que par la corruption. Pourquoi a-t-on
obligé cette fille de disparaitre des lieux alors qu’elle est victime ? Il y a de
très grosses sommes d’argent en jeu. La police corrompue prend sa part. Balouti
en avait cité des noms à la presse (lire ses révélations posthumes dans le
journal Al Masse). Ces boites de nuit constituent une véritable mine d’or. La
bière servie aux clients est achetée au
grossiste à faible prix, mais elle est revendue huit fois plus cher. Statistiquement parlant, chaque
nuit Le Village reçoit entre 250 et 300 clients. Nombre d’étrangers (chrétiens
ou autres): zéro. Chacun de ces Marocains dépense un minimum de 200 dirhams. J’en
ai vu qui agrafent des liasses aux poitrines des chanteuses. Les autres
liqueurs dont certaines marques proviennent de la contrebande (whisky, rhum,
pastis …) se vendent très cher, sans oublier les drogues et autres stupéfiants
qui circulent librement dans cette boite d’ennuis où tous les abus sont permis.
Qui veut renter chez lui indemne et sans cicatrices n’a qu’à fermer son bec
quand le cycle des bastonnades et de mise à tabac reprend de plus belle. Des
bourreaux incorrigibles ayant réussi à transformer des policiers avides d’argent
sale en chiens de garde, peuvent lui défigurer la face devant ces agents
indignes de porter l’insigne de police.
Les Kénitréens habitués parlent de choses horribles et
très graves dont on a camouflé les causes et effacé les traces. Un serveur toujours
en exercice raconte que son confrère chleuh a été asphyxié dans la cave souterraine dans des circonstances
suspectes. Si monsieur Homme de l’année veut connaitre la vérité, il n’a
qu’à diligenter une enquête sur ce décès douteux, sachant que la cave où ce
décès a eu lieu n’appartenait pas au propriétaire du night-club mais elle a été
squattée au propriétaire du café voisin. Le tribunal lui a donné gain de cause
et lui a restitué son bien, mais la mort suspecte de ce serveur si apprécié par
la clientèle reste une énigme. Comme le proprio du bar a des relations, au sein
de la police locale on a étouffé l’affaire. Un autre client ayant commis
l’imprudence de montrer ses billets de
banque là où il ne fallait pas, (c’est-à-dire au bar-discothèque) a été dépouillé
de ses 7 mille dirhams après lui avoir mis un somnifère dans son verre. Quand
il s’est réveillé il trouve des traces de brulures au mégot sur son visage. Une
autre nuit, toujours dans la même boite, un jeune sort de la boite en furie. Il
y accéda avec un esprit normal, mais il en sortit dans un état troublé proche
de la démence. On lui a mis dans son verre une drogue qui rend fou. Dans sa
rage, il a insulté tout le monde y compris le chef de l’Etat pour avoir laissé
ces bandits faire ce qu’ils veulent. Les clients du café mitoyen qui reste
ouvert 24/24 h ont tout vu, tout entendu. Comme il s’agissait du roi, on l’a
fourgué très rapidement, pour que ça ne dégénère pas en laissant ceux qui l’ont
empoisonné à leur place pour continuer le racket sadique et le carnage en toute impunité. Un
couple casablancais fut lui aussi pris au piège à la sortie de la boite. Le
videur le plus obèse demande à la femme de payer. Elle lui dit : « de
quel droit ?». Le videur lui réplique : «vous voulez connaitre le droit,
attendez, il va venir ». Il prend
son portable et compose un numéro. Deux minutes après, une estafette est venue
rafler les deux jeunes marocains. Pourquoi avoir épargné le videur ? Il devrait être lui aussi emmené au poste de
police. C’est là que se trouve l’anomalie. La police n’intervient pas pour
secourir des cas en détresse, mais elle se hâte de fourguer des innocents. Quant
au vol de portables et de sacs à main féminins, c’est devenu un sport quotidien.
Bref, on serait les premiers à applaudir et sans
réserve notre « héros » de police, s’il réussissait à mettre hors d’état
de nuire ces sbires que des flics moins consciencieux couvrent dans l’absurdité la plus criarde. Dans la même foulée il est
temps de s’enquérir sur un énergumène qui terrorise les clients au bar
Continental (nom actuel Lelou) qui se trouve à deux pas du siège régional de la
police. Il se nomme Alaoui et affiche son appartenance présumée (ou vraie) à la
DST.
Quant au journal notateur qui cherche à amadouer un
haut commis de l’Etat, nous lui conseillons d’aller faire un reportage in situ pour
voir si tout est réglo dans ces boites de nuit kénitréennes où les abus ont
remplacé la jouissance. Si ce journal a besoin d’un guide et de quelqu’un qui
connait les lieux, il pourra compter sur mon volontariat. Comme préambule, on rappellerait
une chose fondamentale : les agréments des boissons alcooliques sont
octroyés par le ministère de l’intérieur, mais la police peut, en cas de dysfonctionnement,
procéder à son retrait. Dans la majorité des boites de nuit kénitréennes on ne voit pas les propriétaires,
ce qui représente une grave irrégularité qui pourrait entrainer le retrait de l’autorisation
si on appliquait rigoureusement le règlement en vigueur. Allez donc savoir
pourquoi, malgré cette anomalie, ces boites ne subissent rien. Par ailleurs,
c’est cette lacune manifeste qui favorise les dérapages nocturnes. Si le
propriétaire du « Village » était là la nuit du vendredi 20 janvier
cette agression n’aurait pas eu lieu.
Quant à Rebbah le maire pjdiste il fait profil bas dans
sa propre ville, ce manège semble le
dépasser. Le gouvernement est toujours en état de dormance, puisqu’à ce jour il
n’a pas encore été constitué et il faut attendre du miracle pour que les
chemins tortueux prennent la ligne droite dans la ville de Hellala. Les
associations de défense des droits humains devraient interpeler le patron de la
police, car ces abus et ces pratiques délictueuses ont tendance à s’étendre aux
autres villes comme Casablanca, Marrakech, Tanger, Rabat, Agadir et El Jadida.
A propos d’El Jadida, nous félicitons le journaliste Ahmed Mesbah pour son
audacieux reportage dont le lien URL est le suivant :
حانات-كالفطر-وخرق-سافر-للقانون-مع-اعتدasdaamazagan.com/ar/
Un dernier mot avant de clore cet article : le
laxisme policier pourrait mener à la catastrophe, car les gens agressés n’ayant
pas trouvé l’aide nécessaire auprès des
autorités concernées peuvent se faire justice eux-mêmes. Ce ne sont pas les
moyens qui manquent, une fiole d’acide pourrait créer des dégâts incalculables
et puis enfin, y en a marre de cette fausse morale et de cette hypocrite
disposition pseudo-religieuse interdisant l’alcool aux Marocains, alors que
tout le monde sait que ce sont les Marocains Khal Arrass et non
pas les Nassara (chrétiens) qui remplissent les bars et les night-clubs du
royaume. Est-ce que les Marocains non-pratiquants et athées n’ont pas le droit
de boire et puis pourquoi leurs compatriotes de confession juive peuvent picoler à leur guise et en
toute liberté ?
Razak
Écrivain