Monday, July 30, 2012

Ciné-Répliques à méditer: L’écrivain fantôme



Réalisateur: Roman Polanski
Scénario: Robert Harris et Roman Polanski

Idée saillante: Faire semblant d’être un autre

Adam Lang (Pierce Brosnan) a besoin d’un nègre pour réécrire sa biographie. Son éditeur a choisi un nègre (Ewan McGregor) pour exécuter cette tâche. Ainsi après la découverte d’une enveloppe jaune laissée pas son prédécesseur Mike McAra et qui contient  des photos compromettantes l’interviewer va se transformer en un détective risquant à tout moment d‘être tué par ceux qui ont assassiné Mike.        

-Le nègre: Cambridge, parlons un peu de ça?
-Lang: Pardon. Cambridge? Il y a si longtemps de ça que je m’en souviens à peine
-Le nègre: Vous avez fait du théâtre?
-Lang: Un peu.
-Le nègre: Une bonne formation pour la politique, le théâtre?
-Lang: Une bonne façon de connaître des filles. Il vaut mieux ne pas le mettre ça. OK?
-Le nègre: Jouer la comédie ça a dû être quand même très important pour vous?
-Lang: Oui, disons que ça me plaisait. Vous savez monter sur scène, faire semblant d’être un autre et se faire applaudir pour ça.
-Le nègre: Voilà qui est bien dit. On va mettre ça.
-Lang: Non.
-Le nègre: Pourquoi?
-Lang: Parce que ce sont des mémoires de premier ministre. Et chaque fois que mes adversaires cherchaient une façon de m’attaquer ils me traitaient de putain d’acteur. Vous savez ce qu’on a dit dans le Times quand j’ai démissionné: «veuillez quitter la scène ». Non, non, si vous voulez bien, ne nous attardons pas sur mes années d’étudiant-acteur, mais laissons ça  exactement comme Mike a écrit
-Le nègre: Vous voulez qu’on fasse une petite pause?
-Lang: Ce serait une bonne idée. Oui merci. J’ai un coup de fil à passer.


Roman Polanski aime les  histoires qui se rapportent aux mystères des livres. Dans  La Neuvieme  porte, il s’agit d’un livre  ésotérique sur  la  magie  noire. L’Ecrivain fantôme, film dont on a tiré cette réplique est beaucoup plus proche de l’actualité de tous les jours puisqu’il s’agit de politique. Un biographe qui découvre d’étranges filatures et qui sera la cible des  personnalités impliquées et mises en cause. Le film, nous donne l’occasion de revoir Eli  Wallach,  un des Seconds Rôles les plus remarquables du films westerns que Sergio Leone appréciait beaucoup.      

Friday, July 27, 2012

Ciné-Répliques à méditer: Au nom des l’amitié

Réalisateur: Neill Fearnley
Scénario: Donald Davenport
D’après le roman de Kenny Rogers et Donald Davenport

Idée saillante: Idée saillante: Le plus beau cadeau est celui vient du coeur
   
Noël arrive, Daniel Burton (Billy Ray Cyrus) a rassemblé tous les membres de sa famille pour leur distribuer des cadeaux virtuels. Cette famille  se compose de Sarah (Emily Tennant), son frère cadet  DJ (Jacob Blair), le petit enfant Bobby (Darien Provost) et le grand-père sans oublier Rodney Freeman (Matt Ward) le jeunot de race noire que l’on a intégré après la mort de sa grand-mère.  
  
-DJ: Regardez celui-là. Il est écrit Rod là-dessus.
-Rodney: Mais non, il ne fallait pas, avec tout ce que vous avez déjà fait pour moi.  
-Sarah: Bon alors, tu l’ouvres ou il faut qu’on devine ce qu’il y a dedans?
-Rodney: Oh! Un Jean. Merci Mr Burton.
-Burton: Ca ne vient pas que de moi. C’est de  notre part à tous.
-Rodney: C’est la première fois de ma vie que j’ai un jean neuf. Madame Anis ne m’achetait que des pantalons d’occasion qu’elle allait trouver chez Mr Shoup. J’avais même l’impression qu’il y avait encore quelqu'un  dedans.
-DJ: Et voilà la distribution est terminée. Il faudra attendre l’an prochain maintenant pour avoir les cadeaux.
-Burton: Et bien  non, pas tout à fait. J’ai encore un petit quelque chose pour vous
-Bobby: Qu’est-ce qu’il va chercher?
-DJ: Peut-être que le Père Noël nous a ramené un petit frère.
-Sarah: DJ.
-Burton: Bon alors, avant que vous vous mettiez à sauter de joie, je voudrais vous raconter quelque chose. A l’époque, j’étais encore un petit garçon. On s’apprêtait à fêter Noël, mais comme on savait que ça va être une année difficile on ne s’attendait pas avoir grand-chose. Mais  le 25 décembre au matin, quand on est arrivé dans le salon, il y avait plein da cadeaux qui nous attendaient au pied du sapin, comme les autres années. En voyant ça grand-mère Burton, c’était ma  mère, a failli avoir une attaque. Elle a regardé mon père en disant: «où est-ce tu as l’argent pour acheter tout ça?». Mon père a souri et il a répondu mais enfin maman c’est pas parce qu’on fauché comme les blés qu’on ne va pas se faire plaisir. En fait, ce que mon père voulait nous faire comprendre, c’est  qu’on peut toujours arriver a faire plaisir aux autres même quand on na pas d’argent, car  le plus beau cadeau c’est celui qui vient du cœur. C’est pour ça que  cette année, j’ai tenu à fêter noël à la manière de mon père. Tiens DJ, j’espère que ça te plaira.
-Bobby: Qu’est-ce que c’est. Vas-y montre?
-DJ: Une canne à pêche avec un moulinet débrayable.
-Burton: J’ai vu que tu t’arrêtais pour la regarder chaque fois que tu passais devant la vitrine.
-DJ: C’est ce que je voulais. Merci papa.
-Bobby : Mais, c’est  juste une image?
-Burton: Sarah.
-Sarah: Elle est magnifique papa.
-Burton: Tu as le droit d’avoir envie d’être coquette, toi qui es tout le temps entrain de travailler et tu passes tout le temps à t‘occuper de nous. J’espère que la couleur te plait. Je me suis dit que ça t’irait bien le rose. Grand-pèr, j’ai aussi quelque chose pour vous. Tenez.
-Bobby: Vite grand-père, ouvre-le, je veux savoir ce que c’est. Qu’est-ce que c’est ?
-Grand-père: Un fauteuil.
-Burton: Ce n’est pas juste un fauteuil. C’est un fauteuil inclinable avec fonction massage en cuir véritable, directement  importé d’Italie
-DJ: Je peux voir grand-père. Hé écoutez ça ce fauteuil est équipé de quatre moteurs de massage. Ah, c’est fou il a autant de moteurs comme un  avion de ligne.
-Grand-père: Montre-moi ça.  Qu’est ce que vous voulez que je fasse d’un fauteuil à moteur. Quel fou de père pour avoir des idées pareilles.
-Bobby: Et moi papa, moi aussi je veux mon cadeau.
-Burton: Tiens fiston, le voilà.
-Bobby: Ouah Un vélo!
-DJ: Tu as vu ce n’est pas n’importe lequel. C’est un vélo de cross.
-Bobby: Bien,  Ah oui je sais.
-Burton: Je t’ai vu l’autre jour avec la vieille bicyclette de ta sœur. Tu avais du mal à éviter les arbres.
-Sarah: C’est toi qui me l’avais pris espèce de petit voleur?
-Bobby: J’ai un vélo de cross. J’ai un vélo de cross.
-Burton: J’ai gardé le meilleur pour la fin. Tiens Rodney.
-Sarah: Qu’est-ce que c’est?
-Burton: Je pense que c’est plus facile de se mettre à  l’écriture quand on a une machine  à écrire.
-Rodney: Merci Mr Burton. Je vais pouvoir en écrire de belles histoires avec ça.
-Burton: J’en suis persuadé. Ça ne fait même aucun doute.

Ce film paisible se regarde avec délectation parce qu’il est basé sur les sentiments humains les plus élémentaires. C’est un hymne à la tolérance raciale et une leçon éducative sur le thème de l’espoir. Dans les heures difficiles, le brave Burton  a pris l’habitude de dire aux proches qui doutent: «On va s’en sortir».
Le film a été tourné au Canada. C’est pour cela  que l’on voit un Texas plus  végétal que poussiéreux, qui  contraste avec le Texas caillouteux et austère des vachers aux visages mal rasé et aux cols nerveux. Ça commence par une narration désespérée et ça se termine par une autre pleine d’optimisme. Le film débute par ceci: «Il y a une blague que les anciens racontaient parfois à propos de Canaan au Texas. Quand on leur demandait si c’était la terre promise, ils disaient: «de la terre on en a, mais les promesses n’ont jamais été tenues». Et si beaucoup de gens semblaient partager cet avis, il y a une famille pour qui Canaan n’avait vraiment rien d’une terre promise. C’était celle de Mr Burton.
Contrairement aux Burton, ma grand-mère était propriétaire de sa ferme. Elle ne devait rien à personne. Il n’empêche que dans les années 60 pour un jeune noir vivant dans le monde rural au sud des États-Unis Canaan réservait plus d’embûches que de promesses».
Le film s’achève sur cette phrase qui est en fait  la négation de la première: «Ce soir-là,  en nous réunissant autour de la table, nous savions que les promesses qui avaient été faites un jour de Noël avaient été largement tenues. Je crois même que nous avons tous eu, l’espace d’un instant, le sentiment  que Canaan  était bel et bien devenu la terre promise».
Ce changement de vision est dû à l’ascension de Rodney et aux bons souvenirs  gardés de l’enfance à Canaan. Devenu écrivain de renom, il va distribuer aux Burton des cadeaux précieux. Autrefois, le père de famille n’avait trouvé que images publicitaires et des belles paroles à offrir à sa famille comme cadeaux de Noël. Rodney concrétise les rêves d’antan. 
Billy Ray Cyrus est un des rares chanteurs  à réussir le test  cinématographique. De la country-music au 7eme art, la transition s‘est effectuée sans  heurts. Si certains chanteurs y avaient gâché quelques lauriers gagnés dans le domaine du microsillon discographique, Billy Cyrus,  tout comme Kris Kristoffersen (Pat Garret et Bill le  Kid…) et Frank Sinatra (Tant qu’il y’aura es hommes …) s’en étaient  sortis impeccablement. Quand à Madonna (A la Dérive…) et Jennifer Lopez (Assez…) c’est plutôt  mi-figue mi-raison.            
RAZAK

Thursday, July 26, 2012

Ciné-Répliques à méditer : Une balle signée X

Réalisateur: Jack Arnold
Scénario: Gene L. Coon
D’après une histoire de Howard Amacker

Idée saillante: la mort rapproche le tueur à gage au docteur

Après le suicide du banquier, le docteur  Luke Canfield ( Charles Duke) veut incriminer John Gant (Audie Murphy). Depuis l’arrivée de ce tueur à gage, les notoriétés da la ville ne dorment  que d’un seul œil. Chacun croit qu’il est venu pour le liquider. 


-Le docteur: Vous vous attendiez à ce que ça arrive, n’est-ce pas?
-Gant: Je n’en suis pas surpris.
-Le docteur: C’est vous qui l’avez tué.
-Gant: Vous faites erreur docteur, cette idée le hantait bien longtemps avant mon arrivée.
-Le docteur: Vous avez bien manigancé votre coup Mr Gant.
-Gant: Vous regardez Gant et vous vous dites; c’est un meurtrier 
-Le docteur: Oui.
-Gant: J’ai tué et le point important est qui ai-je tué?
-Le docteur: Pour moi le crime est le même.
-Gant: Mon prix est cher. L’homme qui m’engage risque une grosse somme sur moi. Un meurtre sans assassin c’est rare et ça vaut bien le prix qu’on me paie. Vous ne me comprenez pas docteur. Je vous étonne.
-Le docteur: Cherchez-vous  à  me convaincre   quel  les hommes  que vous avez fait mourir méritaient leur sort?
-Gant: Disons, la plus part d’entre eux.
-Le docteur: En admettant qu’il y ait dans le monde certains hommes  qui méritent un châtiment suprême, je ne vous reconnais pas le droit d’appliquer à tout  autre ce châtiment. C’est le rôle de la justice.
-Gant: Prenons deux homme, disons qu’ils ont volé et trahi et puis qui n’ont jamais été punis. Une de leurs victimes vient me trouver et me dit: tuez cet  homme  qui  m’a  volé  et j’exécute. Le second tombe malade et mourrait si un docteur ne faisait pas l’impossible pour lui redonner la santé, pour qu’il vole et trahisse encore. D’après-vous quel est le plus coupable: moi ou le docteur? Ne croyez surtout pas que je sois fou. Réfléchissez à ce que je viens de dire

Audie Murphy  est un grand acteur réputé pour son calme. Né dans le Texas (1924) il mourut  en Virginie (1971). Ce qui est impressionnant dans ce film western ,  c’est  l’indifférence  ironique  dont  il  fait montre. Un étranger débarque  dans une ville du Far-West  tout le monde panique.  La paranoïa que sa présence  a  créée va permettre  un  nettoyage inattendu  de  cette cité. Tous les tricheurs  vont être éliminés non pas lui, mais par la zizanie. Il y a un peu de philosophie dans  cette réplique.
«Réfléchissez à ce que je viens de dire», c’est ainsi qu’il finit sa conversation avec le toubib. Il ne s’adresse pas uniquement au docteur,  nous sommes , nous aussi , concernés et interpelés. Réfléchissez-y .
RAZAK

Tuesday, July 24, 2012

Ciné-Répliques à méditer : L’Enigmatique Monsieur Ripley


Réalisateur: Anthony Minghella
Scénario: Anthony Minghella
D’après le roman de Patricia Highsmith

Idée saillante: Etre un  faux quelqu’un ou un vrai rien du tout?

Tom Ripley (Matt Damon) voyage en bateau avec Peter (Jack Davenport). Ce dernier ne sait pas que ce sera le dernier voyage de sa vie, car l’ami qu’il chérissait va être son assassin.

-Peter: Je ne te suis pas du tout.
-Tom: Ouais je sais. Je suis désolé Peter. Je suis perdu. Je vais me retrouver enfermé au fond de la cave, n’est-ce pas? Voilà, c’est terrible. Je suis seul dans le noir et j’ai menti. Je n’ai pas dit qui j’étais vraiment, ni où j’étais réellement, maintenant personne ne me trouvera jamais.  
-Peter: Cela signifie quoi, que tu as menti sur qui tu es?
-Tom: J’ai toujours cru que ce serait mieux d’être un  faux quelqu’un que d’être un vrai rien du tout.
-Peter: De quoi est-ce que tu parles? Toi, rien du tout, ce n’est certainement pas ton cas.
-Tom: Peter, dis-moi du bien du dénommé Tom Ripley. Ne te lèves pas, ne te lèves pas,  reste-là. Dis…dis-moi seulement du bien de lui … de Tom Ripley.
-Peter: Que je dise du bien de Tom Ripley, ça risque de prendre du temps. Tom  est talentueux. Tom est tendre. Tom est magnifique.
-Tom: Oh, quel menteur tu es.
-Peter: Tom est un mystère. Tom n’est pas un rien du tout. Tom a des secrets qu’il ne veut pas me dire et je regrette. Tom fait des cauchemars, ça ce n’est pas une bonne chose. Tom a quelqu'un qui l’aime, ça c’est une bonne chose. Tom étouffe. Tom étouffe… Ah …Tom… tu m’étouffes…  

Le son- hors-champ utilisé dans la dernière séquence laisse deviner que Tom a étranglé Peter. Ce subtil subterfuge cinématographique a ajouté du suspense à l’histoire du film. A l’élève surdoué en mathématiques (Good Will Hunting) succède le musicien serial killer. C’est l’ange déchu qui se métamorphose en assassin. Tom a tué Dickie, Freddie et Peter. Marge, la fiancée de Dickie a échappé de justesse. Dans ce thriller  bâti autour  de l’idée d’identification psychologique , Tom ne va pas ramener le playboy auprès de sa famille mais il va se charger mystérieusement d’abréger son existence.  
  RAZAK    

Monday, July 16, 2012

Ciné-Répliques à méditer: Cheval de guerre


Réalisateur: Stephen Spielberg
Scénario: Lee Hall et Richard Curtis
D'après le roman de Michael Morpurgo

Idée saillante: Un cheval nommé espoir  

Joey est un cheval anglais. Pendant la première guerre mondiale les Britanniques  l’ont utilisé avec d’autres chevaux pour tracter l’artillerie lourde. Pris dans le camps adverse, il doit fuir une zone minée et pleine de fils barbelés. Sur le no man’s land deux soldats ennemis, Peter et Colin viennent au secours du cheval enchevêtré. Ce quadrupède miraculé va réconcilier les deux soldats ennemis.

-Colin: Regarde un peu ce cheval. Regarde les muscles qu’il a et ces jambes immenses.  Les chevaux sont faits pour courir et pour fuir le danger. C’est leur seul moyen de survivre et nous leur demandons l’inverse: courir vers la mort. C’est un cheval de guerre. Cheval de guerre, voilà mon grand, tu es vraiment un cheval hors du commun!
-Peter: Et maintenant ?
-Colin: Je le ramène avec moi.   
-Peter: J’ai fourni les cisailles, alors ce cheval est à moi. C’est normal non?
-Colin: Tu plaisantes, ce cheval est anglais. Ça ne fait aucun doute
-Peter: Oh tu veux dire parce qu’il est crasseux?
-Colin: Parce qu’il est élégant et malin et tu es aussi crasseux que lui  je te signale.
-Peter: On pourra se battre et  le gagnant prendra le cheval ?
-Colin: Non, merci petit, cela pourrait déclencher une guerre, attention. Tu  as une pièce de monnaie sur toi?
-Peter: Pile ou face?
-Colin: Ouais. A toi l’honneur Fritz.
-Peter: Je ne m’appelle pas Fritz. Je m’appelle Peter.
-Colin: Peter, moi c’est Colin.
-Peter: Tu choisis quoi Colin?  
-Colin: Face.
-Peter: C’est le visage du Kaiser et j’aurais préféré ne pas le voir. Ce cheval est à toi.
-Colin: Ça s’est calmé on dirait?
-Peter: Ouais, mais attends une demi-heure et tu verras que les tirs reprendront.  
-Colin: Je suis un mauvais tireur Peter. Je vais m’arranger pour viser à côté.
-Peter: Merci, bonne chance. Prends bien soin de lui d’accord ?
-Colin: Je ferais.
-Peter: Un miraculé.  
-Colin: Et prends bien soin de toi aussi, promis?
-Peter: Collin, Garde cette cisaille allemande en mémoire d’un ami de Düsseldorf.
-Colin: Merci, je m’en servirais dans mon jardin. Fais bien attention à toi Peter.
-Peter: Ce cheval est extraordinaire, vraiment extraordinaire.

Stephen Spielberg a une petite écurie de chevaux. Cela prouve qu’il aime les descendants  de Pégase. Dans ce film dédié au cheval  il a mis tant de minutie dans le tournage.  Les scènes de guerre sont  bien maitrisées. On trouve la même démarche  et le même élan perfectionniste que dans «Il faut sauver le soldat Ryan» avec cette petite nuance: c’est un équidé nommé Joey  qui est le véritable  héros. Tous les belligérants ont perdu sauf lui. Un film de guerre qui commence par des images idylliques et  qui va vite s’embourber dans  la grisaille et l’horreur du conflit armé. Le scène du no man’s land est amusante malgré le drame subi par ce cheval miraculé. Ce  pur-sang apprivoisé par le jeune Albert est fabuleux . En regardant les premières séquences de  ce film on pense au film de Robert Redfort  «L’Homme qui murmurait  à l’oreille des chevaux» .   
RAZAK 

Thursday, July 12, 2012

Ciné-Répliques à méditer: Le mercenaire de minuit







Réalisateur: Richard Wilson
Scénario: Elizabeth et Richard Wilson
Adapté par Alvin Sapinsley d'après le roman de Hal Goodman et Harry  Klein


Idée saillante: L’âne peut être plus droit qu un être humain

Jules Gaspard d’Estaing (Yul Brynner) le tueur à gage s’enrage. Il détruit les magasins de la ville de Pecos. Sam Brewster (Pat Hingle) veut lui parler au nom des habitants. Il va être humilié devant ceux qu’il représente. 

-Brewster: Jules,  je désirais vous parler. 
-Jules: Je suis là, je vous écoute.
-Brewster: Et je désirais vous parler en privé.
-Jules: Et bien faites-le ici.
-Brewster: Entendu.
-Jules: A genoux, à genoux Mr Brewster, seul et unique coq du poulailler. A genoux, j’ai dit. Répétez après moi. Ne me regardez pas, regardez ce misérable animal…
-Un badaud: (retransmettant ce qu’il voit à un non-voyant) Il s’exécute.
-Jules: Allez répétez après moi: «je suis un voleur et un  hypocrisie. J’implore  le pardon des ignominies dont je vous ai accablées dans la plus  répugnante  des villes de notre répugnante planète». Allez…

Ce western est plutôt bavard. Comme dans les films tirés des romans à l’eau de rose, on y joue du clavecin et Jules Gaspard le présupposé as de la gâchette  s’y promène comme un randonneur des jardins reverdis, le cigare au bec. Le thème du sauveur  qui devient un sbire déchaîné, n’est pas une nouveauté scénaristique. Richard Widmark  l’a  testé dans un film beaucoup plus poussiéreux et captivant. En effet, quand un  marshal change de statut et se met à tirer sur les citoyens, cela devient dramatique. Quand à Jules Gaspard le pistolero créole, on le paie  comme  mercenaire pour liquider un rebelle. Ce dernier a été dépossédé de sa ferme par Brewster. D’où la brimade de ce dernier. Jules sera tué  de manière bête à la fin du film. Pat Hingle excelle dans les seconds rôles. Tout comme Michael Caine, Ben Johnson, Carl Malden. Dans le film  Hang’Em High Pat Hingle interpréta le  rôle d’un juge, et Klint Eastwood celui d’un Marshall des praires.    
Quoi qu’il en soit on a retenu cette tirade pour cet agenouillement inhabituel qu’on voit rarement dans un film de cow-boys.
RAZAK  




Tuesday, July 10, 2012

Ciné-Répliques à méditer : Kash







Réalisateur: Stephen Milburn Anderson
Scénario: Stephen Milburn Anderson

Idée saillante: Méfiez-vous des cracks, ils peuvent duper l’emprunteur et le créancier.  

Pyke Kubic (Sean Bean)  négocie avec le banquier Dale (Michael Mantell) un refinancement de liquidité à partir de l’hypothèque initial. Le crédit étant contracté par Sam Phelan (Chris Hemsworth) et sa femme Leslie Phelan (Victoria Profeta). Comme Pyke Kubic  s’y connaît en finances, il va obtenir pour les Phelan  un crédit supplémentaire. Mais en réalité (vu la situation d’embrouille où ce couple se trouve) Kubic use de sa science pour récupérer une partie du pactole dépensée par ce couple, après un hold-up effectué par son frère. Tenaillés par cet homme dangereux, les Phelan  n’ont  pas le choix. Ils  doivent s’y soumettre.  


-Le banquier: Mme et Mr Fellan vous confirmez que vous souhaitez être représentés par monsieur pour gérer vos affaires financières?
-Sam Phelan: Oui, bien sûr, on confirme.
-Pyke: Quel était le montant exact de l’acquisition initiale? 
-Le banquier: Le bien immobilier a été acquis pour un montant de 200 000 dollars
-Pyke: Quand?
-Le banquier: L’achat remonte à 5 ans.
-Pyke: Quel est le montant de la mensualité?
-Le banquier: Il est de  647 dollars 70 cents  par mois.
-Pyke: Durée du crédit?
-Le banquier: 29 ans en tout.
-Pyke: Apport personnel ?
-Le banquier: Et bien 10 pour cent, ce qui veut dire 20 000 dollars.
-Pyke: Donc sachant qu’un apport personnel à valeur de capitaux propres et que l’achat de la maison était financé  à hauteur de 20 000 dollars, cette somme leur appartient toujours
-Le banquier: Oui d’un point de vue technique, oui.
-Pyke: Ils ont réglé  la mensualité sans anicroche, pendant ces 5 dernières années. Ce qui nous emmène à un montant de 38 862 dollars exactement. Est-ce que je me trompe?
-Le banquier: Attendez une seconde, (il prend sa calculatrice)  38 862 dollars. Oui c’est exact.
-Pyke: Donc, en déduisant les intérêts d’emprunt, ils ont dû rembourser quelque chose comme 13 000 dollars en amortissement de crédit, c’est ça?
-Le banquier: Attendez, (calculatrice) c’est bien ça. Effectivement ça représente environ 13000 dollars. C’est ça.
-Pyke: Donc, il leur reste176 000 de capital à rembourser, bien. Durant cette période de 5 ans la maison qu’ils ont achetée a pris de la valeur.
-Le banquier: Oui, c’est certainement vrai, mais nous ne pouvons pas savoir exactement combien sans  procéder à une  estimation.
-Pyke: Contentons-nous d’une estimation basse et disons 20000 dollars en 5 ans. Vous admettrez que 4000 dollars par an, ce n’est  pas exagéré, comme évaluation?
-Le banquier: Non, non, c’est dans  une  fourchette raisonnable.
-Pyke: Ok. Donc nous venons de démontrer  dans le détail, contre l’apport, les remboursements et la  plus-value, ils se retrouvent en  possession d’un capital de 53 000 dollars. En conséquence,  je ne comprendrais pas pourquoi cet organisme leur  refuse  un prêt sur l’hypothèque de  25298 dollars, c’est à dire moitie moins  que leur capital ?
-Le banquier: Et bien comment dire? J’avoue que…
-Sam Phelan: On a démissionné, elle et moi.
-Le banquier: Vous êtes chômeurs?
-Sam Phelan: Ouais.
-Pyke: Est-ce que vous connaissez les prêts hypothécaires  sans garantie ?
-Le banquier: Oui Bien entendu.
-Pyke: Donc vous savez que c’est un prêt qui s’accorde sans obligation de revenu ou d’emploi. Le prêteur n’a pas à vérifier les informations, concernant la situation de l’emprunteur ou de la valeur de son bien.
-Le banquier: Oui bien sûr.
-Pyke: Les Phelan possèdent un capital, ils devraient pouvoir obtenir un prêt sans difficultés.
-Le banquier: Je ne crois pas que notre banque propose des prêts hypothécaires sans  garantie. Nous ne l’avons jamais fait et au vu du dossier…  
-Pyke: Écoutez, je crois que vous laissez passer  une belle occasion Mr Dill.
-Le banquier: Mr Dale, Mr Dale.
-Pyke: Si vous voulez. On peut s’adresser à une autre banque,  et je ne crois pas que vos supérieurs apprécieraient , de vous voir louper une affaire, en particulier si l’on considère que votre organisme détenait, le contrat de prêt initial. Mais nous sommes pressés. Ces personnes ont besoin d’argent aujourd’hui.  Faites-nous une proposition, au taux du marché actuel. Ils ont plus que le capital nécessaire. Donc plus d’intérêt pour vous,  si vous concluez l’affaire et on se comprend. C’est tout bénef pour vous. Avec peut-être même une promotion à la clef, au passage.
-Le banquier: Nous pouvons peut-être envisager un petit prêt hypothécaire sans garantie, pour financer des  travaux de réfection, à un taux d’intérêt élevé,
-Pyke: Si c’est la seule solution.
-Le banquier: Bien, alors nous prenons la juste valeur marchande, multipliée par 80 pour cent de l’emprunt valeur, ce qui nous fait 86 000 dollars, moins les intérêts compensés, jusqu’au  terme du prêt. Je peux vous accorder la somme de 11421 dollars 89 cents. C’est le  maximum que je peux vous offrir pour un prêt sur une hypothèque sans garantie.
-Pyke: D’accord ? Préparez de l’argent en liquide, le contrat est  pour vous.

Disons-le tout de suite sans tarder, Pyke l’espiègle aurait pu gagner sa vie honorablement, si de bonne foi, il avait mis ses compétences au service de la communauté. Calé et astucieux comme il est, le grade d’inspecteur général  des affaires bancaires lui aurait permis de gagner des galons élogieux. Mais c’est l’argent sale qu’il voulait. Et à la fin de l’histoire, on se rend compte que la minutieuse science n’a servi à rien, car sa répugnante avarice l’a emmené au cimetière. Il sera tué par Sam après le braquage d’une banque. Enfin, reprenant le chemin vertueux, le couple va restituer tout l’argent volé sous les ordres de Pyke, mais il conserve ce qui reste du premier butin. Enfin débarrassés des poursuites judiciaires, et après avoir traversé des moments humiliants ce couple  va enfin jouir de la manne.
Dans ce thriller de crime les enquêteurs sont presque inexistants. On focalise sur les voleurs. Comment se fait il qu’après 13 braquages on ne voit pas la silhouette  d’un inspecteur. Les pilleurs commettent leur forfait avec une facilité déconcertante et le font  à visage découvert. Cette banalisation  a diminué de la pertinence du récit cinématographique. 
RAZAK  

Friday, July 06, 2012

Ciné-Répliques à méditer : Zorba le Grec



Réalisateur: Michael Cacoyannis
Scénario: Michael Cacoyannis
D’après le roman de Níkos Kazantzakis,

Idée saillante: Même vieux,  il faut avoir l’appétit de dévorer le monde

Zorba  (Anthony Quinn) montre à son patron Basil (Alan Bates) un projet de téléphérique qu’il a façonné avec du sable pour faire descendre les arbres du haut de la montagne. Mais est-il un bon physicien pour que le système ne s’écroule pas? 

-Zorba: Patron.
-Basil: Quoi?
-Zorba: Viens voir. Tu te rappelles le projet que je ne pouvais pas te parler, le voilà.
-Basil: Qu’est-ce que c’est?
-Zorba: Une montagne, celle-là.
-Basil: Ah, oui.
-Zorba: Regarde, voilà comment nous ferons descendre les arbres.
-Basil: Construire un téléphérique? Tu es fou?
-Zorba: Pourquoi?
-Basil: Et bien, d’abord parce que cette forêt n’est pas à nous.
-Zorba: Et bien, elle n’est pas à nous et elle l’est …
-Basil: Qu’est-ce que ça veut dire ça?
-Zorba: Elle appartient à un monastère. Le monastère appartient à Dieu et Dieu appartient à tout le monde. Tu es d’accord?
-Basil: Non, absolument pas.
-Zorba: Alors dans ce cas, tu paies aux moines quelque chose, mais pas beaucoup. 
-Basil: Qu’est-ce tu en sais?
-Zorba: ils sont tous mes amis. Si ça marche on va pouvoir descendre toute la forêt. D’abord il faut exploiter la mine ensuite ouvrir une usine pour scier le bois. On va crouler sous le fric. Ensuite on fait un beau bateau et hop on fera le tour du monde.
-Basil: Est-ce que tu ne vas pas un peu trop vite ?
-Zorba: Tu sais l’âge que j’ai exactement? Tant pis, c’est un secret. Mais moi, il faut que j’aille vite. Tu sais, on dit que l’âge ça tue le feu qui est au dedans de l’homme et que quand il entend venir la mort il ouvre la porte et lui dit : «entre et donne-moi le repose». N’y crois pas, ce sont des saloperies de mensonge. J’ai assez d’appétit en moi pour dévorer le monde. Alors je me bagarre. Et bien, on se bat ou est-ce qu’on laisse  la montagne nous flanquer la bile.
-Basil: Dis-moi ce qu il faut?
-Zorba: Il me faudrait des gros câbles, des crochets, d’autres trucs. Il faudra que j’aille à la ville. Il faut encore que je mijote une petite combine. Si elle n’est pas parfaite, ça finit par une catastrophe.
-Basil: Combien de temps ça te prendra?
-Zorba: Oh…
-Basil: Vu la façon dont les choses se présentent, il faut le faire bientôt ou pas du tout. A Noël tout doit être fini.

Lors des essais, le téléphérique artisanal  va s’écrouler. Les deux hommes vont terminer ce projet échoué dans le rire. Ironiquement, Zorba demande à Basil s’il a déjà vu un plus splendide désastre comme celui qu’il vient de provoquer. L’autre lui répond que c’est le troisième essai qui fut le plus catastrophique, rien n’y restait. L’homme doit avoir un grain de folie comme dit Zorba et Basil le puritain va enfin être séduit par cette exubérante folie de vivre. Il demander à Zorba de lui apprendre à danser. Le film se termine par cette belle danse folklorique sur une musique du terroir grec, rendue plus subtile grâce aux sons vifs du Santuri.
Le succès tant du livre de Kazantzakis que du film qu’on en a tiré est indéniablement bien mérité. Zorba le Grec a inspiré de nombreuses compagnies de danse. L’avant-première du film qui fut organisée à Paris attira beaucoup de monde. Une troupe folklorique grecque avait égayé la soirée.  Tous les acteurs principaux étaient là: Anthony Quinn, Irène Papas et celle qui interpréta avec tant mélancolie le rôle de la tenancière hôtelière.
RAZAK