Friday, July 06, 2012

Ciné-Répliques à méditer : Zorba le Grec



Réalisateur: Michael Cacoyannis
Scénario: Michael Cacoyannis
D’après le roman de Níkos Kazantzakis,

Idée saillante: Même vieux,  il faut avoir l’appétit de dévorer le monde

Zorba  (Anthony Quinn) montre à son patron Basil (Alan Bates) un projet de téléphérique qu’il a façonné avec du sable pour faire descendre les arbres du haut de la montagne. Mais est-il un bon physicien pour que le système ne s’écroule pas? 

-Zorba: Patron.
-Basil: Quoi?
-Zorba: Viens voir. Tu te rappelles le projet que je ne pouvais pas te parler, le voilà.
-Basil: Qu’est-ce que c’est?
-Zorba: Une montagne, celle-là.
-Basil: Ah, oui.
-Zorba: Regarde, voilà comment nous ferons descendre les arbres.
-Basil: Construire un téléphérique? Tu es fou?
-Zorba: Pourquoi?
-Basil: Et bien, d’abord parce que cette forêt n’est pas à nous.
-Zorba: Et bien, elle n’est pas à nous et elle l’est …
-Basil: Qu’est-ce que ça veut dire ça?
-Zorba: Elle appartient à un monastère. Le monastère appartient à Dieu et Dieu appartient à tout le monde. Tu es d’accord?
-Basil: Non, absolument pas.
-Zorba: Alors dans ce cas, tu paies aux moines quelque chose, mais pas beaucoup. 
-Basil: Qu’est-ce tu en sais?
-Zorba: ils sont tous mes amis. Si ça marche on va pouvoir descendre toute la forêt. D’abord il faut exploiter la mine ensuite ouvrir une usine pour scier le bois. On va crouler sous le fric. Ensuite on fait un beau bateau et hop on fera le tour du monde.
-Basil: Est-ce que tu ne vas pas un peu trop vite ?
-Zorba: Tu sais l’âge que j’ai exactement? Tant pis, c’est un secret. Mais moi, il faut que j’aille vite. Tu sais, on dit que l’âge ça tue le feu qui est au dedans de l’homme et que quand il entend venir la mort il ouvre la porte et lui dit : «entre et donne-moi le repose». N’y crois pas, ce sont des saloperies de mensonge. J’ai assez d’appétit en moi pour dévorer le monde. Alors je me bagarre. Et bien, on se bat ou est-ce qu’on laisse  la montagne nous flanquer la bile.
-Basil: Dis-moi ce qu il faut?
-Zorba: Il me faudrait des gros câbles, des crochets, d’autres trucs. Il faudra que j’aille à la ville. Il faut encore que je mijote une petite combine. Si elle n’est pas parfaite, ça finit par une catastrophe.
-Basil: Combien de temps ça te prendra?
-Zorba: Oh…
-Basil: Vu la façon dont les choses se présentent, il faut le faire bientôt ou pas du tout. A Noël tout doit être fini.

Lors des essais, le téléphérique artisanal  va s’écrouler. Les deux hommes vont terminer ce projet échoué dans le rire. Ironiquement, Zorba demande à Basil s’il a déjà vu un plus splendide désastre comme celui qu’il vient de provoquer. L’autre lui répond que c’est le troisième essai qui fut le plus catastrophique, rien n’y restait. L’homme doit avoir un grain de folie comme dit Zorba et Basil le puritain va enfin être séduit par cette exubérante folie de vivre. Il demander à Zorba de lui apprendre à danser. Le film se termine par cette belle danse folklorique sur une musique du terroir grec, rendue plus subtile grâce aux sons vifs du Santuri.
Le succès tant du livre de Kazantzakis que du film qu’on en a tiré est indéniablement bien mérité. Zorba le Grec a inspiré de nombreuses compagnies de danse. L’avant-première du film qui fut organisée à Paris attira beaucoup de monde. Une troupe folklorique grecque avait égayé la soirée.  Tous les acteurs principaux étaient là: Anthony Quinn, Irène Papas et celle qui interpréta avec tant mélancolie le rôle de la tenancière hôtelière.
RAZAK 

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