Monday, April 17, 2023

Kinema-Critique (4ème sélection)


Tirées des chroniques cinématographiques de Razak.

 


-« Encore une fois, le cinéma indien a sauvé ce «vestival» où le vestimentaire domine le cinématographique ».

(A propos du festival de Marrakech)

 

-« Dans certains longs-métrages et par étourderie outrancière, on a l’air de voir plusieurs films incorporés en un seul, à cause justement de cette exubérance d’images superflues et excédentaires, qu’un peu d’intelligence dans le montage de postproduction, aurait évitée salutairement ». 

 

-« Nous avons toujours dit que le making-of des films à succès apporte des révélations inattendues. Nous en avions vu des dizaines. On y trouve un intérêt double. Malheureusement, les cancres du cinoche marocain ont la manie d’anticiper les choses dans la médiocrité : on se hâte de filmer le «making-of» (les malins disent micmacig-ouff !) alors qu’il s’agit d’un navet poilu, dont l’aura ne dépasse pas le détroit qui se trouve au nord du pays ».

 

-« La caméra de prise de vue, qu’elle soit au service d’une télé ou du cinéma, qu’elle soit fixée à un trépied amovible ou portative (steadicam), glissant sur des rails ou suspendue à une grue, ne cherche pas à capter uniquement les choses sérieuses (dégâts tectoniques, crashs d’avions, inondations, conflits armés, accidents de la circulation…) et à filmer les apparences pudibondes (films religieux…), les parures élégantes (romances aristocratiques) et puis à se remémorer des allures chevaleresques (péplums, fresques historiques …). Parfois, elle trouve sa recréation dans le comique, quand ce n’est pas un Chaplin ou un Buster Keaton qui, en gagman initié, lui impose le monostyle ».

 

-« En hommage à Thompson, on lui a dédié un film qui porte le même titre que le roman. Dans cette adaptation cinématographique, c’est Johnny Depp qui réincarne Paul Kemp. Le film s'achève sur ces éloquentes paroles: ''trouve un vent pour le porter''. Il s'agit du message de vérité que le reporter voulait que le peuple sache ».  

Dans le lointain Far West américain, où pour survivre il fallait être un as de la gâchette, la moustache avait une connotation toute particulière. C’était un signe de virilité et de dureté de caractère. Dans les films westerns qui tentaient de ressusciter ce monde révolu de cow-boys et d’indiens, on en trouvait toute une galerie variant entre le réel et le postiche ». 

 

-« Clint Eastwood, un acteur américain de grand gabarit, a  incarné dans moult films westerns ces énergumènes hirsutes,  qui pénétraient dans le saloon sans saluer personne et qui y laissaient souvent des cadavres derrière eux. Ils se baladaient de bourgade en bourgade, comme des apatrides, pourchassés par des shérifs et des chasseurs de primes ».

 

-« Du point de vue ethnologique, les Indiens n’étaient aussi sauvages qu’on le pensait. Ils étaient différents,  mais pas sauvages. Ils défendaient leurs terres où vivaient leurs ancêtres. Ils avaient leurs rites et leurs coutumes. Ils étaient braves et des ’’hommes de parole’’ plus sincères que les Blancs ».

 

-« La vie dans l’Ouest américain comme dans le  Sud-ouest était pleine  de dangers et de désagréments. Certains croyaient y trouver l’Eldorado, mais ce n’était qu’une chimère. On vivait sous une menace permanente. De nombreux shérifs y avaient laissé leur peau. Les plus chanceux comme Patrick Garrett, plus connu sous le nom de Pat Garrett et Wyatt Earp, avaient eu une longévité mouvementée.  Tireurs adroits, ces deux shérifs de fer servaient d’exemple pour les aspirants ».

-« Pourquoi faire des films s'il n'y a personne dans les salles pour les regarder? Cette logique a gelé  le sang dans les veines de Cinecittà ».

 

 

Friday, April 14, 2023

Séquences dialogales

Tirées du roman : ’’ Ok, on ira voir ta sœur !’’.

Livre de Razak paru en France en 2018.

En vente sur Amazon, Fnac et d’autres cyber-ibrairies.

Lieux de fiction : Paris, Marseille et la  Route Bleue reliant Paris à la Côte d’Azur.

 


-« En d’autres termes, tu veux me mettre en quarantaine, c’est ça ? Tu veux fuir ton mari. Ecoute ma vieille, je vais changer de discours. Si tu me quittes sans préavis, tu auras affaire à moi. Je porterais plainte au tribunal matrimonial, pour abandon de mari en état de détresse.

-Ecoute mon vieux. Je te rends la pareille. A malin, malin et demi. Tu n’es pas un sinistré à ce que je sache ou en agonie. Moi aussi, je peux porter plainte  pour contagion préméditée. Démarre la voiture et arrête de divaguer. Je veux sortir de l’Intramuros. J’ai besoin de voir l’horizon au crépuscule. Ces murs de béton cachent  tout  et la Seine n’est plus la même. Dans cette ville, nous sommes devenus tellement nombreux et encombrés, que l’air pur est devenu si rare. Les HLM qui poussent comme des champignons, des bousculades partout, au métro, dans les magasins de solde et dans les supermarchés. Il n’y a même pas de terrain libre pour enterrer les  mourants, dans un  cimetière digne de ce nom. Je ne sais pas ce que va devenir Paris dans les trente années à venir.

-Tu m’as percé l’ouïe avec tes jérémiades, comme si j’étais ton tortionnaire.

-Il faut se mettre à ma place. C’est au-delà de mes forces.

-Certains cancéreux ont de la chance. Ils trouvent au moins des épouses compatissantes et prêtes au sacrifice.

-Le cancer n’est pas contagieux. Ce n’est pas la même chose.

-Je ne suis pas un lépreux  et ce qui m’arrive peut t’atteindre toi aussi  de manière naturelle, car quand les anticorps baissent les bras, on s’expose à toutes les anomalies.    

 La voiture se met en marche. Les deux époux poursuivent leur chamaillerie et leur joute verbale. Il y a de l’électricité dans l’air.

     -Si j’attrape cette maladie, on sera tous les deux foutus. Ce sera toi le responsable.  N’oublie pas qu’on va vers la soixantaine et que cette saloperie de maladie guette aussi bien les hommes  que les femmes, les dévots et les mécréants, fragilisés par les ans vécus. Deux malades dans la même maison, c’est pas beau à voir.  

-Bien dit. Bravo ! Te voilà enfin remise sur orbite. Sors les  gélules de ma poche, je ne peux pas lâcher le volant.

-Tu as dit de ne toucher à rien.

Pierre freine le véhicule. Le 4x4 de couleur noire s’arrête au bord de la route. Il sort un petit flacon de sa poche, avale un comprimé. La tête dans ses mains, il pose son front sur le volant par lassitude et désespoir.

-Oh, qu’ai-je fait de grave pour mériter ce supplice ?

Il descend  de la voiture et il regarde l’horizon nerveusement. Sa femme Mélanie  le rejoint, l’air triste et inquiet.

-« Voilà ton crépuscule, lui dit-il en lui remettant  le paquet de clopes.  Brûle-toi les poumons. Moi, je me laisse consumer à petit feu par  le St doré. Contente-toi de ce petit morceau de crépuscule, car  pour avoir une vue panoramique plus large, il faudrait aller aux falaises d’Etretat en  Normandie ».

-Je n’en veux plus. Tu as tout gâché.

(A la prochaine séquence dialogale de ce roman à rebondissements)

 

 

Monday, April 10, 2023

Kinema-Critique (3ème sélection)

Kinema-Critique

(3ème sélection)

Phrases tirées des chroniques cinématographiques de Razak.


 

-« Cinématographiquement, la conquête de l’espace a fait l’objet de moult space-movies . Entre la cinématique (étude physique du mouvement d’un point matériel) et le cinématographique, il y a un lien de consanguinité incontournable : le mouvement ».

 -« Les cow-boys étaient des gens indépendants, poussifs et jouissifs à la fois, mais ils étaient des individualistes difficiles à apprivoiser ».

 -" Les séquences dialoguées ne sont pas d’égale éloquence. On peut passer du lyrisme le plus sensible à la vulgarité langagière la plus irritante pour l’ouïe. Le cinéma est ainsi fait. Le film, tout comme le scenario qui lui a donné naissance, se revigore du contraste de langage, des paroles entrechoquées, des réactions imprévues et des rebondissements que renferme le récit filmique " .

 -« C’est dans la confrontation des contraires que l’on dégage les bonnes synthèses. Ces sautes d’humeur servent à l’accentuation caractérielle des personnages. Leur piment sert aussi à valoriser leurs contraires. Une langue tenue en bride nuit à la clarté des mots qui la composent, car on y remplace les plus audacieux par leur doublure. Le cinéma qui les vocalise devient à son tour une fâcheuse parodie de ce à quoi il aspire. Si c’est la vérité, ce cinéma cultivera le mensonge ».

 -« Lors du tournage de ce film de propagande militaire  (capture de Farah Aïdid) les détonations se faisaient entendre de loin. Les habitants de Salé avaient cru que le pays était entré en guerre ».

 -« Je mettrais Shane dans la catégorie des films initiatiques; et il est conseillé de voir le film du point de vue de cet enfant. Si l’on change d’angle oculaire, cela pourrait paraitre un sosie de film à cliché. La technique de l’acteur-spectateur qui a été utilisée par Stevens voudrait que l’on soit mis à la place de ce gosse ».

 -«’’Three Kings’’ est un bide. C’est pas parce que qu’il y a Clooney que le film est bon ».

 -« Revenons au FIFM, pour parler de ses  FAFM, c’est-à-dire: ses Fautes, Anomalies, Futilités et Maladresses ».

(A propos du festival de Marrakech)

 -« ’’Pauvre riche FIFM’’ : il n’y a pas meilleur oxymore que celui-ci pour entamer cette chronique de synthèse. Pourquoi pauvre riche ? La pauvreté réside dans l’esprit de certains protagonistes qui ne veulent  pas évoluer. La richesse se trouve dans les liasses des subventions  allouées,  tant pour son fonctionnement que pour son rayonnement ».

 -« Il serait facétieux et insidieusement déroutant de considérer un morceau de bobine, composé de quelques séquences disparates et incohérentes comme un court-métrage ».

 

 

 

 

Thursday, April 06, 2023

Séquences dialogales

 

Séquences dialogales

Tirées du roman : ’’ Ok, on ira voir ta sœur !’’.

Livre de Razak paru en France en 2018.

En vente sur Amazon, Fnac et d’autres cyber-ibrairies.

Lieux de fiction : Paris, Marseille et la  Route Bleue reliant Paris à la Côte d’Azur.

 


« -Où sont les cigarettes, chéri ? 

-Tu trouves que c’est le moment de fumer ?

-Je n’en peux plus. J’étouffe.

-Est-ce que le tabac contient de l’oxygène ? Ouvre la fenêtre si tu te sens à l’étroit !

-Chéri,  ne t’énerve pas. Tu  dramatises trop. Ces boutons de malheur t’ont  ôté le peu de grâce qui te restait. Tu es devenu irritable et d’un caractère impétueux. Pour la moindre observation,  tu t’emportes. Le dermatologue t’a dit de rester calme et d’éviter les tracasseries. Nous traversons une dure épreuve et l’on doit se serrer les coudes.

-Tu me dis ça, maintenant. Hier c’était chacun pour soi. Tu disais  que tu voulais  aller chez ta sœur à Marseille  et me laisser dans l’état où je suis.

-Je veux juste faire une pause.

-Tu me parles de pause, comme s’il s’agissait de  travail à la chaîne. Je suis devenu un fardeau pour toi ?

-C’est pas ça  que je voulais dire. J’ai besoin d’un  petit break. Ça fait des années que je n’ai pas vu ma sœur. J’ai reçu un SMS d’elle. Elle dit qu’elle a un début de cancer. 

-Tu peux pas attendre deux ou trois semaines. Si  mon état s’améliore,  on ira ensemble  voir ta sœur.

-Non, je tiens absolument à lui rendre visite. Le cancer est imprévisible. Si elle meurt, j’aurai beaucoup de remord. Je suis son ainée. Dans son enfance, je me suis toujours occupée d’elle.

 -Mais tu dis tout le temps que tu es en mauvais termes avec elle et que le courant passe mal. Vous vous êtes réconciliées ? 

-Ce ne te regarde pas. Tu n’as pas à t’immiscer dans les affaires qui ne te concernent pas.

(A la prochaine séquence dialogale de ce roman à rebondissements)