Sunday, March 15, 2020

Covid 19 : un Serial killer qui en rappelle un autre Par RAZAK


Covid 19 : un  Serial killer qui en rappelle un autre    
Par RAZAK
Depuis que le fameux virus corona a sorti son funèbre chronomètre  pour chronométrer, dans la fébrilité,  sa vitesse de propagation et compter les victimes, avec  la défiante idée de dépasser la létalité des virus qui l’ont précédé, comme Ebola, le VIH   , H1N1 et la grippe saisonnière, le monde entier ne parle que de lui. Une super  star de la microbiologie qui, hélas, déteste l’art, les mondanités, les estrades à paillettes, les arènes et agoras  de divertissement. Bon nombre de manifestations culturelles et de festivals on été reportés. Le sport sous toutes ses formes n’est pas son hobby de prédilection. Jouer à hui-clos, c’est faire d’un match de football un demi-match, car c’est le public qui donne au sport sa raison d’être et si la pandémie dure plus qu’il n’en  faut , ce sera la chute brutale de ce qu’on appelle ’’star-mania’’ footballistique. Les joueurs surpayés, tels Messi, Ronaldo et Neymar reverront leur cote à la baisse, Idem pour les stars du show-biz. Par quoi ira-t-on les payer si les caisses d’entrées sont vides ?
Pas de concerts, pas de marathon, pas de théâtre, c’est lui qui crée le spectacle. Il est athéiste puisque à cause de lui, les lieux de prière sont fermés. Les pèlerinages  sont ajournés, voire interdits jusqu’à nouvel ordre.
Avec sa tactique d’infiltration le covid 19 s’est avéré plus redoutable qu’on le pensait. La psychose qu’il a engendrée  a contaminé l’économie mondiale et les  marchés boursiers. Subitement, le cours du pétrole est descendu plus bas qu’on l’imaginait, suite à un flagrant déséquilibre entre l’offre et la demande. 
« Chacun pour soi et Corona pour tous » , telle est semble-t-il la  maxime du jour. Les pays africains que le climat chaud a protégés de l’infection ne le seront que momentanément, car  après le soleil printanier qui est devenu estival, par les bouleversements climatiques en cours, viendra le temps des grippes et des toux carabinées. Les youtoubeurs répercutent une anecdote assez salée, évoquant l’existence de chefs d’Etat dictatoriaux en Afrique et qui font, par intérim, le sale boulot du covid 19, vis-à-vis de leur peuple respectif. Donc pas la peine de faire du suremploi et du sureffectif. Les plus distraits  lui ajoutent une once de   militantisme, puisque d’après eux  ce virus a réussi là où les associations  de défense des droits humains ont échoué.
Paraissant statistiquement moins létal que le sida, sa rapide propagation laisse , cependant, penser au pire, car on n’a, pour le moment, ni vaccin ni médicaments pour l’éradiquer. Sa grande dangerosité réside dans la complexité de sa structure chromosomique. Son ARN  (Acide Ribonucléique)  est  de type prédateur,  il phagocyte les cellules vitales du corps humain.
Ainsi, si  on connaît le début du cycle mortuaire, on en ignore la fin. Plus l’épidémie  avance vers l’inconnu  la psychose enfle et croit démesurément. L’Italie mise en quarantaine, la Corée du sud vit un cauchemar sans précèdent et les Iraniens, pris au dépourvu,  ne savent plus à quel saint se vouer. Les pays sud-américains qui étaient momentanément épargnés commencent à compter leurs morts. Et même si la Chine, premier pays attaqué et frappé de plein fouet, dit avoir battu le virus, après quatre mois de lutte acharnée,  rien n’écarte l’hypothèse d’une rechute. Une contamination-bis mettrait le pays et le monde dans l’effroi généralisé.
Comme il ne fait pas de différence entre riches et pauvres, Etats démocratiques et oligarchies sanguinaires,  le virus a la vertu de rappeler à certains responsables  leur devoir. La mondialisation virale dont il a le copyright du maillage dépasse de loin  la mondialisation créée par les humains. Même les communautés unionistes sont obligées de revenir au protectionnisme individualiste. L’Italie en a souffert énormément. Ce sont les Chinois qui ont accouru pour lui  porter secours. Après le retour à la normale, un « Italexit » n’étonnerait personne.
Le virus corona est  antitout : anti-relationnel, anti- solidarité, anti-meeting, antireligieux, anti-conjugal, même pour la géopolitique, il est entrain de redessiner les frontières, en modifiant le comportent des terriens. Rien n’échappe à son emprise. Au niveau sensuel il est  contre le rapprochement physique. Même Miss Beauté Univers  paraitrait moche pour les cas corona-positifs.  Les plus alarmistes parlent déjà de fin du monde et d’apocalypse. A lent terme ; et dans l’hypothèse d’une impasse medicale,  la mise en quarantaine de la population et son confinement pourraient  créer d’autres  fléaux comme la famine et la malnutrition. La sur-médiatisation (presse écrite, chaines satellitaires, Internet) que d’aucuns considéraient  comme un fait étourdi  va céder aux faits réels. Le pathos aura le dessus sur  l’éros, l’ego de sauvegarde effacera  l’égalitarisme de façade. Comme on vit à l’ère du clash, les joutes verbales et les cris de haine retentiront loin.    
Dans mon roman « Ok,  on ira voir ta sœur ! » paru en France en 2018, j’avais évoqué le virus du staphylocoque doré qui,  comme le covid 19, est inguérissable. L’un et l’autre s’attaquent au système immunitaire. Extrait du roman :
« Plus facétieux et insidieux que n’importe quel microorganisme cutané ou sous-cutané, il attend le moment propice, pour lancer ses attaques et ouvrir les hostilités, c’est-à-dire le moment où les neutrophiles immunitaires s’affaiblissent. Ce pathogène est très redoutable, parce ce qu’il possède un arsenal impressionnant de facteurs de virulence dont les enzymes, comme les protéases et nucléases, l’aident à s’accrocher aux tissus et d’inhiber la réaction immunitaire. Il fabrique ses propres toxines. Ce qui le rend plus dangereux, c’est sa capacité phénoménale à mettre en panne le système immunitaire et qui fait de lui un redoutable ennemi. »