Friday, February 28, 2020

Feuillet littéraire et philosophique : Le désir entre vouloir et volonté Par RAZAK


Feuillet littéraire et philosophique :
Le désir entre vouloir et volonté
Par RAZAK


Il est des situations paradoxales où les contraires se chamaillent méchamment et les oxymores se bagarrent férocement. Il y a aussi des cas où le vraisemblable outrepasse la vraisemblance. L’insinuation devient une réalité et la réalité une fiction. Les conceptions en trompe-l’œil nous rappellent notre incomplétude, notre faiblesse et notre criarde imperfection. Devrais-je me réjouir ou me  plaindre d’un sort qui m’a souvent fait voir ce que je ne devais pas voir et mené là où je ne devais pas être. L’inconnu connu s’appelle enrichissement culturel. Les impasses où l’on s’embourbe jusqu’au cou dans les marécages de la répétitivité maladive  peuvent être résumées en deux mots : erreur de destination.
Plutôt devrais-je, ( en essayant de regarder  dans le rétroviseur de ma vie)  me rire du naïf découvreur de talents que l’on oublie si vite, le donneur de bras qui se dépense à fond sans avarice, le montreur de bonnes adresses aux égarés. Le coursier des handicapés et des vielles personnes esseulées, corvéable à merci dont les assistés oublient souvent de dire merci.
Peut-être devrais-je regretter l’antimatérialisme qui m’a rendu mou comme un animal domestique et serviable comme un valet au service de  ceux qui ne possèdent rien. Le sacrifice et le volontarisme ont leurs  vilains revers. Les miens ne sont  pas bien ressentis. Un chagrin étrange les imprègne, un sentiment confus d’avoir été dupé. D’amertume en amertume, je n’ai recueilli de tous ces précieux coups de mains donnés à des quidams  que les mauvais souvenirs et beaucoup de dépit. Mon erreur (si erreur y a) c’est que je mets trop de cœur dans cette serviabilité volontaire, qui est différente de la servitude volontaire, dont parlait De la Béotie. Bien évidemment, sa prolongation à l’infini peut devenir une servitude et un assujettissement, tel qu’il l’a évoqué l’écrivain précité.  
Ne sachant pas qu’il en adviendrait ainsi, je dois maintenant supporter les  néfastes retombées de cette errance dans des lieux inconnus et cet aventurisme exacerbé, dans des grottes où il n’y a d’échos que pour les 40 voleurs qu’Ali Baba mettait dans son collimateur. Les profiteurs sont, en général, muets. Seuls les gens de bonne famille se rappellent du bien qu’on leur fait. Les ingrats crachent dessus. En d’autres termes plus explicites, je n’ai pas su conjuguer le verbe être  au présent du parfait narcissique, en ne pensant à rien d’autre, sinon qu’à moi et puis surtout le verbe avoir qui mène aux étroits couloirs des gens privilégiés et au haut plancher où tous les feux de la rampe s’allument d’un seul coup, pour éclairer l’image  surdimensionnée du minuscule être ébahi  dont je porte la charpente osseuse et le  manteau de chair.
Il y a des endroits où la vérité marche pieds nus et les chevaux aux quatre vents, comme il y a des lieux où elle marche obliquement, avec des béquilles d’estropiée. Dans d’autres ; et quand elle le peut, elle se faufile entre les épines de la clandestinité. Comment exalter l’élévation et prôner la droiture, quand tout vous attire vers le bas et vous colle sournoisement au sol de l’ennui  et de la routine  par tant d’obligations, de servilités et d’autocensures. Aucun plaisir n’est à scruter. Que de la déprime. Le fait d’y penser vous ajoute de la migraine. A quoi sert la vertu quand on est entouré par des gens qui s’en balancent et s’en foutent fichtrement.
Les croyances stoïciennes ne peuvent pas chasser les nuisances de la contrariété. Les épicuriens le savent : le plaisir et la vertu ne peuvent pas communier sans concessions mutuelles, allant du plus rigide au plus flasque et du plus opiniâtre  au plus magnanime. C’est la morale qui dicte le comment, car l’équation plaisir/déplaisir rend barbante toute approche qui prend l’audace de la démystifier et de la jauger séparément.
Bref,  demandez aux épicuriens qui tiennent plus à l’élégance de leur vie végétative, qu’aux désolations de fin de parcours  qui les attendent,  s’ils sont réellement heureux. Manger à sa faim et boire à  sa soif sont des besoins vitaux et non des plaisirs. C’est cette limitation restrictive qui les amoindrit face aux  hédonistes, qui cherchent le vrai plaisir.  Leurs antagonistes, les existentialistes, connaissent ( ou plutôt  croient connaître)   les angoisses qui rendent le monde malade de son absurdité. Mais rien ne les empêche de jouir, comme pour défaire cette absurdité. Camus et Sartre se défoulaient  dans l’expression théâtrale, malgré la noirceur de leur drama respective et malgré l’hostilité du milieu ambiant. " L’enfer, c’est les autres", disait Sartre. Il en a tâté  l’affreuse exigüité. Quant à Camus il sentait l'asphyxie : "On étouffe parmi les gens qui croient avoir absolument raison ."      
Ceux qui font le parallèle entre vertu et rectitude oublient de préciser par rapport à quoi. Il existe des hommes pleins de rectitude, mais à qui manque la vertu, car cette dernière n’est pas la preuve du conformisme réfléchi ou d’une allégeance faite à autrui, mais  elle vise plus haut que l’attirail de bonne civilité et l’obéissance mécanique, héritée de père en fils.
Où était-elle cachée durant les siècles d’avant l’apparition de la première religion où les hommes des cavernes arrivaient à peine à communiquer entre eux. Ils s’affrontaient plus qu’ils ne communiquaient. L’instinct de survie et  la peur de ce qui va venir après la mort ont  créé le  culte religieux. On inventa même un ministère du culte, pour officialiser la croyance mystique. Or, qui dit mystique dit mythe. La religion fut précédée par le mythe et par la superstition qu’au fil des siècles  la peur de l’inconnu a engendrée et fortifiée. Dans la préhistoire et même dans les siècles  où vivaient les Sumériens, les Babyloniens et les Pharaoniens, la présence du devin-prédicateur  était indispensable à l’exercice du pouvoir. Au moyen âge, le clergé s’est substitué aux devins d’antan, avec la seule différence que les templiers mis au servir de ce dernier étaient beaucoup plus violents. Une de leur œuvre macabre et sanguinaire et puis que l’Histoire des relogions a retenue est l’inquisition. Les templiers et le graal ont marqué une époque à théologie sévère. Ces guerriers du culte  partaient en croisade contre les non-croyants. C’est aux siècles des lumières que la Renaissance a chassé ce rigide obscurantisme.
Enfin, c’est le positivisme d’Auguste Comte, le philosophe qui inventa le mot « sociologie », en remplacement à l’expression « physique sociale », qui a rationnalisé le comportement des sociétés modernes et l’a immunisé contre un malencontreux retour de ces tueurs assermentés et couverts par l’église. 
Le concept qu’utilisaient les autres savants ayant vécu avant Auguste Comte   avait un aspect statique. La nouvelle appellation ( sociologie)  s’est avérée assez satisfaisante, car il a été prouvé  que dans son infime structure, la société est en perpétuel mouvement. Le  renouvellement démographique en est l’élément agitateur (au sens laborantin du terme).    
         Les nihilistes, négationnistes de premier ordre et farouches adversaires des hédonistes et des épicuriens font de la surenchère, quand ils mettent en exergue le dualisme castrateur  entre plaisir et vertu, entre désir  et inassouvissement, la frustration du corps et son épanouissement. Faut-il se fier au vouloir ou à la volonté ? Nietzche y a répondu en maître à penser, sortant des sentiers battus et avec une érudition inégalée.  Le désir de vivre est dicté par le corps. Le vouloir est fugace et léger, la volonté pèse lourd. En d’autres termes, on peut dire que le moi freudien c’est le corps dans ses deux acceptions consciente et inconsciente. C’est lui qui philosophe et le « je » qui fait mouvoir le corps est plus révélateur que le « on » qui parle en cachette. Il peut sauter du coq à l’âne, au gré des intuitions et des opportunités. Cette acrobatie est la particularité même  du corps sensuel et du corps parlant dont le silence  extrême et prolongé s’apparente  à la mort. La chasteté est le tribut à payer pour aller à l’hypothétique paradis, ébauché par tant de croyances monothéistes. L’austérité et le misérabilisme en goudronnent la piste virtuellement. Les matérialistes et les adeptes  hégéliens boudent cette croyance. La dialectique historique, résultant de l’antagonisme des contraires conduit à  cette négation.
Quand on parle de jouissance, on ne parle pas uniquement de la jouissance sexuelle, mais des autres jouissances, à isoler  du fatras sociétal et que l’art rend transmissibles d’un individu à un autre, par aquaintance . L’art sous toutes ses formes et dans tous ses états a élargi le spectre du plaisir ; et comme on revient toujours au corps, source de la pensée, des délices orgasmiques et des privations, son évolution, du fœtus à l’homme adulte, le pousse délibérément à être en phase avec son temps.  L’âge influe sur la recherche du plaisir. Plus on vieillit, plus on devient chaste. Le spirituel efface le sensuel. On imagine mal un Dom Juan sexagénaire. La virilité décroit avec l’âge. Comme matière dopante, le viagra n’assure  qu’une virilité artificielle. La musculature manquant de fraicheur et de tonus, l’abus du dopage peut être fatal.  
Le désir ne manque pas de duplicité. Débauché, il finit par se muer soit en sadisme,  soit en  masochisme, selon que la charge est dirigée  en  introverti  ou extroverti.
« Jésus n’avait pas de corps » soutenait Onfray. « Il ne riait pas, il ne plaisantait pas, il ne copulait pas. C’est  l’art chrétien qui lui a donné un corps». La représentation iconologique lui a donné une stature qu’il n’avait pas physiquement.    
La volonté de vivre chasse l’inertie qui fait penser au trépas. La lenteur en est un signe d’agonie. Le « texte  corporel » dépend du contexte, car  un corps malade émet plus d’idées malades que d’idées saines. La contextualisation rend la perception assez perspicace. Or perception n’est pas la réalité. Les abeilles et les  papillons perçoivent les choses différemment. La rétine humaine n’est pas assez performante pour avoir une vision de 360 degrés. Le champ visuel du caïman est beaucoup plus élargi. 
Au fichier historique des penseurs persécutés, on trouve des noms se passant de commentaire et de rappel. Descartes fut persécuté par les ignares. Il fut condamné à l’exil forcé . Spinoza fut ex-communiqué par les  siens, parce qu’il a parlé de dieu à sa manière.  Kierkegaard échappa par miracle à une tentative d’assassinat. Socrate fut condamné injustement à boire la cigüe, poison mortel.
Les poètes arabes  ne sont pas mieux lotis. Qu’ils appartiennent  à l’ère antéislamique ou à celle qui l’a suivie, on trouve de véritables martyres de l’expression orphique. Al Mutannabi , poète philosophe fut tué dans une embuscade. Almoqaffa , le  génial auteur de « Kalila et Dimna » , plus arabe que perse et qui inspira Jean de la Fontaine fut châtié atrocement et puis tué avec une sauvagerie inégalée.
L’inquisition et la fascocratie sont de tous les temps. Les présidents qui se comportent comme des rois veulent, eux aussi, bénéficier du double statut : celui du mortel que l’on enterre dans une fosse, comme le reste de la population  et celui de l’immortel, qui se perpétue à travers la filiation dynastique. Napoléon  en fut un exemple historique. Mais le mousquet de sa dynastie n’a pas fait long feu.

Monday, February 24, 2020

Feuillet littéraire et philosophique : Quand la possession devient une hantise Par RAZAK


Feuillet littéraire et  philosophique :
Quand la possession  devient une hantise
Par RAZAK
        Si l’eau chaude devient tiède en se mélangeant avec de l’eau froide et si le sucré devient moins sucré avec les substances  neutres, la bravoure ne peut être diluée dans la lâcheté et la couardise. La probité ne peut être mêlée à la cupidité et à la vanité. Le juste milieu et la juste mesure que professaient les sages antiques semblent, de nous jours, une chimère, une utopie. C’est la loi des extrêmes qui prévaut. La loi du plus riche, du plus fort et du plus influent étend son spectre morbide. Tu es riche, dans ce cas  tu peux faire ce que tu veux dans l’impunité, puisque par les temps malsains qui courent, tu peux acheter ton innocence après l’énième  forfait commis. Les pédophiles notoires qui  échappent au filet de la justice le doivent  à la  complicité de ceux qui les soutiennent dans les coulisses et à la cupidité de ceux qui prétendent veiller sur cette misérable justice. Sous d’autres cieux le viol d’une mineure  conduit  à la chaise électrique. Ce qui complique les choses c’est de fourrer le sexe dans la diplomatie. Qu’une ambassade se porte garante envers un justiciable coupable d’avoir violé une mineure et qui n’est ni consul, ni vice-consul, c’est une première dans les annales diplomatiques. Une gourde qui ferait grincer les dents au philosophe contestataire Onfray qui a dit : « La diplomatie, c’est faire primer le cerveau sur les testicules ».  
L’argent des magouilles rend cette diplomatie pubienne plus merdique. Là, on revient constamment aux dilemmes de la fortune vis-à-vis de la loi. L’atermoiement dans le jugement de certaines affaires à gros scandale laisse planer beaucoup de doutes. Quant aux journalistes qui dérangent, ils sont jugés avant d’être déférés devant le tribunal. On ne leur accorde aucun sursis.
Si tu  es pauvre, ton cas sera pire. Tu devras subir les affres combinées de la pauvreté et de l’injustice. Si par delà le leurre tu te mets à rouspéter on te  tabassera. Si tu critiques l’establishment, on te fermera le bec et on te bouclera, pour un rien. Ce ne sont pas les motifs qui manquent pour une justice expéditive tirée par les cheveux.
Au luxe bourgeois des nantis s’oppose la misère criarde des laissés pour compte. Les frontières entre « être » et  « ne pas être » se sont éloignées dramatiquement. Rectifions ces préceptes shakespeariens, à la lumière de ce qu’on vit : « Être », c’est avoir des biens en surplus, « ne pas être », c’est n’avoir rien de tout ce qui fait la différence. Celui qui a le plus de titres fonciers est le véritable maître des lieux. S’il dit « mon pays », il a raison de le scander haut et fort car « mon pays » rime avec « la terre  que je possède ». Il en a le titre foncier  assermenté par le notaire. Quand l’immobilier atteint un certain volume, le « mon pays » devient « mon pays » au carré (au sens arithmétique). Car aux parcelles, s’ajoutent  les bâtiments  érigés.
Mais au-delà de « mon pays » au carré, il y a les  directives de la banque mondiale qui supplantent et conditionnent tout. Soucieuse de récupérer sa dette, elle impose ses recommandations et consignes aux pays endettés,  dont la privatisation est la pierre angulaire,  (pierre  d’achoppement pour les emprunteurs). Il faut privatiser les entités budgétivores. Conséquence: les services publics de santé et d’éducation se rétrécissement lamentablement, comme une peau de chagrin. Les malheurs de ceux qui n’ont rien sont décuplés. Aucun dieu ne répondra à leurs doléances, parce que  les demi-dieux de la terre les ont jetés hors des  périphéries. Les Zeus et Poséidon du nouveau millénaire, réunis en caste dominante et immunisée,  occupent le centre de commandement. Pour les pays du tiers-monde c’est la banque mondiale qui occupe ce poste. Ses simples insinuations  même les plus insignifiantes sont des désidératas et des ordres. Il faudrait un tsunami d’une autre nature pour reformuler les choses. Même travailler avec un  rythme inédit  ne suffit pas, car le chômage lui entrave la progression et le favoritisme en déprave le processus.  Dans les Etats qui se respectent, c’est la voie laborieuse qui aide les pauvres à changer de condition et à assurer une régulation sociétale sur la base de ce qu’on a comme talent, compétences et aptitudes. Dans les pays sous-développés où le  tribalisme est saillant, c’est l’appartenance ethnique qui régit les rouages. 
Mais quand les écarts entre les plus riches et les plus pauvres atteignent des proportions inouïes, il y a risque de faire chuter tout le substrat sociétal de haut en bas, par déstabilisation statique. La RDM sur laquelle les ingénieurs en béton armé misent pour consolider les structures ne peut rien faire contre ce déficit de cohésion. Si de tels phénomènes impromptus se produisent, les plus riches souffriront davantage, car leurs précieux biens les accompagneront dans le mouvement de chute. Quant aux pauvres, ils se réjouiront d’une égalité revancharde, imposée par les circonstances atténuantes et exténuantes. On peut dire sans risque d’être  contrarié, que  c’est le seul cas où le principe de la « terre brûlée » provoque une satisfaction chez les insatisfaits. Celui qu’utilisent les fous de guerre est d’une nature satanique et démentielle.
A propos de terre  brûlée, savez- vous qu’il existe des oiseaux pyromanes plus dangereux que les pyromanes marchant sur deux pattes chaussées . Le milan noir et le faucon de feu sont les  plus incendiaires des créatures ailées. Un de leurs derniers maléfices est la mise en flammes  de la grande forêt australienne qui a eu comme conséquence désastreuse,  la calcination de milliers d’espèces animales et végétales. La faune et la flore ont été carbonisées. Ces oiseaux maléfiques  ramassent des brindilles enflammées et les jettent là où  ils espèrent débusquer  les proies en brûlant les branches qui cachent  le sol, vu du ciel. La forêt amazonienne a connu le même phénomène dévastateur. Il faudrait peut être apprivoiser ces oiseaux sauvages pour réduire les dégâts. Mais avant d’apprivoiser, il faudrait les attraper, là le hic.   
Revenons aux infatigables coureurs derrière la fortune,  pour signaler que l’argent en grande quantité rend fou. Le manque rend malade. Comme métal luisant, l’or a fait perdre la cervelle à plus d’un chercheur de pépites. Le film de John Huston « Le Trésor de la Siera Madre »,  en relate le penchement pathologique. Ceux qui ont tendance à fourrer le bizness dans la politique sont des types malins, mais leur malice ne va pas trop loin,  car expérimentalement les affaires privées et les affaires publiques ne peuvent être logées à la même enseigne. Ainsi, si on posait la question  suivante au commun  des mortels : « Si vous aviez une grosse fortune, feriez-vous de la politique ? »  Majoritairement les réponses seraient : « non ». Par contre la minorité de ceux qui craignent de la perdre, diraient : « oui »  pour sécuriser cette fortune et la décupler, quitte à employer des méthodes peu orthodoxes. Quant au bonheur il ne s’achète pas.
Disons-le en toute véracité, il n’y a pas de vie heureuse continûment et indéfiniment. Le mal et la douleur s’intercalent pour troubler la quiétude. A un moment  ou à un autre, on voit le ciel s’obscurcir. Des nuages gris voilent la face rieuse de l’azur.
Ceux qui veulent artificiellement prolonger les moments de bonheur, en comptant sur l’argent accumulé  n’usent pas du bon raccourci, car le mal transcende les richesses. Qu’est-ce qui va les aider à éviter les maladies et les dérèglements intempestifs  de la santé ? Y a-t-il un malade heureux ?
Au chapitre des migraines, on peut sentir, par delà le malaise causé par la maladie, un zeste de santé, une accalmie qui marque le coup d’arrêt. La morbidité physiologique endogène peut être traversée par un éclair de bien être exogène, afin d’édulcorer homogénéité sentimentale.
 Enfin, si l’âme est le principe de vie le plus communément admis, la psyché en est le colorant révélateur. Entre le clair et  le gris bifurquent l’odyssée  humaine. 
Si les gens fortunés savaient tout ce  qu’on disait d’eux,  ils seraient largués dans un deuil inconsolable. Idem pour ceux qui s’approprient pouvoir et argent dans une simultanéité perverse. Ainsi, poussant la caricature jusqu’à l’insolence les youtubeurs débridés, en font leurs  guignols. Certains nantis auraient souhaité naître pauvres mais aimés, plutôt que de naître riches mais haïs par la populace. Ils auraient souhaité être  des loosers plutôt que des gagneurs à tous les coups, tant que  tous les atouts sont de leur côté. Ça fait des envieux.  Pourtant, le remède est si simple : se débarrasser du magot en excès, en le distribuant aux nécessiteux ou l’employer dans une bonne action. Cette démarche salutaire pourrait éteindre l’incendiaire jalousie collective. Quiconque ne  parvenant pas à souscrire  à cette vision reste enchaîné à sa richesse. Il passe son temps à considérer les moyens de la sauvegarder. S’il ne fait pas confiance aux banques, il passe chaque nuit à compter ses sous dans l’angoisse, en faisant et  refaisant le calcul. Il dort mal malgré le confort et il mange mal malgré l’opulence. Même en l’exportant  aux paradis fiscaux, cette richesse reste sa hantise, car en fin de compte, la possession aurait pris le dessus sur le possesseur, en faisant de lui  un possédé. Socrate disait que l’homme le plus riche du monde est celui qui n’a pas de besoins. Diogène a appliqué ce précieux théorème pour résoudre l’équation de sa vie. Un tonneau vaut mieux que mille châteaux.

Wednesday, February 12, 2020

Feuillet littéraire et philosophique; aveuglement et vacuité du populisme pervers


Aveuglement et vacuité du  populisme pervers 
par RAZAK  

« Le monde est aveugle, rares sont ceux qui voient», disait doctement le sage bouddha. Le populisme  néocapitaliste a ajouté à ce monde fou et décadent plus de ténèbres et d’aveuglement qu’il n’en a retranchés. Les populistes du nouveau millénaire, haut perchés mais mal entourés et mal conseillés  sont extrêmement  dangereux. Bavards et opiniâtrement indiscrets, ils font du tintamarre discordant là où la raison critique lâche prise et baisse  la  garde. Ils sont  indécrottables et exécrables à l’extrême. Ceux que les sociétés secrètes et les alliances d’initiés  mettent  sur le devant de la scène sont les plus facétieux et les plus impétueux. Doit-on les supporter comme un mal obligé et comme une fatalité ? Les clefs de la troisième guerre mondiale est, désormais, entre leurs sales mains. Citoyens altermondialistes, réveillez-vous. Il n’y a plus de paix.
L’humanité fatiguée et le « chacun pour soi » revenu à sa place naturelle, la déshumanité monte en flèche. Jugée autrefois comme exemplaire, la démocratie occidentale tombe en désuétude. Elle se laisse ridiculiser et asservir  par les dictatures  en place. Des présidents élus par suffrage universel se laissent corrompre par des oligarques sanguinaires. Un mélange contre nature et idéologiquement mal en point.  Les bouffons de la politicaillerie leur servent d’intermédiaires. Leur mièvre cabotinage carambole et leur dissonant blabla bourdonne puissamment. Evidemment, c’est du blabla qui génère des tensions, parce que l’infantilisme leur sert de mèche et d’étincelle. C’est prémédité et insidieusement manigancé.  On devine aisément la vacuité de leur bourdonnement et  les courbatures avilissant le peu de droiture qu’ils croient avoir. Le non-sens culmine et dans le tumulte de la vie  en société, les plus raisonnables perdent leur raison. Les rescapés de la vindicte  oppressive vivent sous la menace. Les ignares les persécutent, les humilient  et les maltraitent. Un joug doublement subi : abus de pouvoir et abus de surseoir aux doléances.
Plus perspicace que moi tu meurs. Au non de la loi, des hommes armés jusqu’aux dents tirent à bout portant sur des innocents désarmés et tuent en toute légalité. Le terrorisme d’Etat n’a pas de remède. L’Irak, pays du golfe que  la démocratie made in USA a mené au désastre, on dialogue avec des cartouches de mitraillettes.
Quand les populistes endossent le treillis du va-t-en-guerre, les conflits se répandent dans les quatre coins de la terre. La guerre commerciale et la guerre du leadership qui opposent actuellement l’Oncle Sam  aux descendants de  Confucius  préparent les antagonistes à la grande guerre à venir. Elle démarrera par petites échauffourées et  s’achèvera dans le chaos le plus généralisé. Tous les subterfuges sont bons pour faire accroupir son ennemi, y compris l’arme biologique. Le virus corona n’est qu’un spécimen de tout un arsenal guerrier. Les virus sont plus dévastateurs qu’on le croit. Les gens du midi français se rappellent de l’hécatombe causée par la peste  de 1720 où Marseille, la cité phocéenne  perdit la moitié de ses habitants. Si le virus corona empeste la chine à la « marseillaise » , ce serait catastrophique non  seulement pour la Chine , mais aussi pour les pays surpeuplés comme l’Inde , péninsule indienne  qui ne se trouve qu’à quelques  encablures seulement du foyer d’incubation virale. Autre souvenir macabre , la grippe espagnole détient le triste record d'avoir fauché plus de 50 millions d’âmes .
Quant au nucléaire tout est à l’état de pré-guerre. Le plus démuni des Etats nucléaires dispose déjà d’assez d’ogives à faire de la biosphère un amas de cendres. Comme le pétrole reste la source d’énergie la plus prisée et qu’elle se trouve en abondance dans le golfe d’Arabie, la région toute entière sera  exposée en première ligne aux jets d’obus. Ses habitants serviront d’appât et de chair à canon. Les rescapés ne  pourront même pas s’enfuir. Attaques, ripostes, le cercle infernal s’agrandira démesurément. L’Iran  n’est que le début d’un vaste chamboulement. Tout le champ pétrolifère se volcanisera  en prélude à  l’Armageddon final,  prédit par les ésotériques judaïques.      
Le populisme est contagieux. Comme discours lancé à tout va, il se base sur des paroles vaseuses et contradictoires. Mais sa frivolité peut mener à l’abîme. Le populiste ne gouverne pas le pays, mais il le prend en otage. Il utilise la ruse,  notamment  quand il sent que le changement  est imminent , en se faisant réclamer avec persistance. Et pour se maintenir au pouvoir, il peut déclencher une guerre, comme un préalable préélectoral. Le baroud précède les urnes. Bientôt, il y aura autant de conflits que de chefs d’Etats populistes.  La poulinière regorge de bébés-tyrans
Le milieu obscène de la politicaillerie grouille d’énergumènes instables et de zigotos frondeurs qui n’ont pas froid aux yeux. Ils redoublent d’insolence quand la critique baisse les bras, comme on vient de le spécifier ci-avant. Quand la vigilance ramollit totalement ou partiellement, les guignols de la politi-quincaillerie entrent en scène. Les pires intrus sont ceux qu’on parachute et qu’on mandate à la tirelire et puis que l’on mêle à la chose publique, sans en avoir ni le préalable moral, ni l’aval du peuple électeur. Ainsi, de bêtise en bêtise et de bavure en bavure, leur itinéraire tortueux est tapissé de carcasses que la mauvaise conduite et la folle guidance engendrent sans dédommager les victimes. L’environnement en pâtit et la biosphère les plaint.
La grande désolation qui frappe le monde d’aujourd’hui, c’est que partout on voit les mercantilistes s’emparer des créneaux de décision. Pour d’autres, le tribunat théâtral où l’on falsifie l’apparence et on truque la présence, leur sert de bouclier. Comme aide-mémoire, le populisme outrancier leur sert de tremplin de propulsion. La perversion  a, il y a belle lurette, atteint les hémicycles de députation, d’Est en Ouest. Le double langage rend le cabotinage fluide et facile à ingurgiter. Les banques centrales surveillent de loin ou de près le jeu des acteurs, quand ce n’est pas elles qui financent la partie, dans l’arrogance et la supercherie.
Avant de servir autrui, on doit se servir soi-même en priorité et qui n’est pas content, il n’a qu’à aller boire la mer, s’il en a la bouche adéquate. Normalement,  le désir de servir doit supplanter le désir de possession,  mais comme on vit dans un monde qui marche à l’envers, l’égoïsme efface l’altruisme et domine les démarches personnelles, puisque il en trace la feuille de route. Un type de législation où on fait du même poids deux pesées différentes ne peut conduire qu’au discrédit. Les retraités marocains de la fonction publique subissent  une criarde surimposition.  Ils ont déjà payé leurs impôts à la source, quand ils étaient en fonction. Mais dans le règlement mensuel de la pension, on en défalque un nouvel impôt. N’est-ce pas inique et dictatorial ? Les retraités parlementaires veulent en être exemptés. Où est la logique dans tout ça ?