Monday, December 24, 2012

Gloire à la science !



La  NASA s’est gourée de manière stupide. Les Mayas lui ont tendu un piège. Pour notre part, nous savions que c’était une supercherie à la sauce ésotérique. Notre dernier livre («Mère Gé face aux tribulations de Père Dé») à paraitre incessamment chez Edilivre fera date. Écrit au mois de juillet 2012 , autour de cet événement, qui n’en est pas un, l’ouvrage est dédié à la pensée scientifique dans toute sa rigueur et sa magnificence. Extrait:     


« Pauvres Mayas! Ils se sont fait gourer, comme les ermites du Vatican qui croyaient que la terre n’était pas ronde. N’ayez pas crainte, il y aura un lendemain à ce jouir visé par les Nostradamus Mayas. C’est moi qui vous le dis, avec conviction et détermination. Mais vous n’êtes pas obligés de me croire. Il y aura un 22/12/2012 et un 23/12/2012. J’ajouterai qu’ils seront (comme ceux qui lui succéderont) des jours radieux et resplendissants. Après le 21 décembre 2012, les catastrophistes des temps anciens et leurs supporters ésotériques vivant avec nous et entre nos murs, recevront, plein la gueule, une claque accompagnée d’un cinglant démenti. Tout ne sera qu’un canular dû à de mauvaises croyances surannées. Ce dont on est sûr, c’est que la vie va continuer et qu’après cette date, les retraités marocains de la fonction publique, dont le nombre va crescendo par rapport aux actifs, auront des problèmes avec leur caisse. Quand à la fin des mondes, son heure n’est pas encore venue. Pour vous rassurer, veillez accepter cette modeste démonstration que le peu de rationalité, préservée depuis les bancs scolaires, m’autorise à rendre vôtre.
Ce qui avait trahi les devins Mayas, c’est cette numérologie fatidique basée sur la symétrie numérique et la référence au calendrier grégorien. Or, il existe d’autres calendriers comme ceux que les Chinois et les Musulmans adoptent. Lequel est concerné ? Le 21/12/2012 de l’Hégire est très lointain. Beaucoup de siècles nous en séparent. Autre contre-exemple, qui nous renvoie à la sphéricité quelque peu ovoïdale de la terre et à la célèbre  phrase galiléenne « malgré ça elle tourne ». Avec les fuseaux horaires, on n’a pas la même date. Quand minuit sonne au Yucatan (fief des anciens Mayas) il fait jour à Beyrouth, d’où le quiproquo de datation. Qui vont disparaître les premiers les Guatémaltèques ou les Libanais ? Si on avait le même éphéméride on aurait donné un peu de crédit à cet ultimatum fantaisiste. Donc tout cela ne sera que du baratin ésotérique et une supercherie. Les Mayas avaient besoin d’un Confucius de leur sang et d’un Ibn al Haytham éveillé, pour chasser les idées morbides ».
Que les théocrates redeviennent démocrates. C’est le meilleur vœu que l’on puisse faire pour le nouvel an 2013. »
RAZAK

Wednesday, December 12, 2012

LES FAFM DU FIFM (Suite et fin)




L’hermétisme sécuritaire imposé par les Français du FIFM (avec la bénédiction des locaux) a pour but de veiller à la sécurité physique des “stars” invitées, mais il y a un quiproquo: les soins en  surplus et l’overdose peuvent laisser des séquelles psychiques chez la  personne concernée, qui avant de fouler du pied le sol marocain croyait qu’on l’aimait. En pleine guerre froide, Mitterrand et Willy Brandt marchaient à pieds, sans gardes-du-corps et sans escorte, eux qui étaient des politiciens ayant des émules et des adversaires coriaces qui leur en voulaient. 
Que dire des starlettes de cinéma qui ont depuis jadis quitté les plateaux de tournage? Sûrement, au crépuscule de la vie et par narcissime, l'on continue à se faire des illusions. Est-ce que Deneuve et Delon d’aujourd’hui ont les mêmes degrés de popularité que ceux de jadis. À une certaine époque, où Delon faisait tandem avec Belmondo, les teen-agers se mettaient en transe à la vue du "plus beau acteur français". Aujourd’hui, les ans ont fait leur effet. On est plus sage , certes, mais on vit le cinéma au passé composé. Les stars d'aujourd'hui se nomment: Brad Pitt, DiCaprio, Keanu Reeves, Nicole Kidman, Matt Damon, Ben Affleck, Tom Hanks, Tom Cruise, Johnny Depp. Ces acteurs sont toujours en activité et ne répondent aux sollicitations que sous des conditions bien précises, parce qu’ils n’ont pas de temps à perdre dans des mondanités stressantes et exhibitionnistes. 
Certes, il arrive que des fans, fous de leur idole, commettent ce que j'appelle des petites “fautes d’amour”, mais pas au point de nuire à leur intégrité physique. Ce serait absurde. Ainsi pour éviter les petits dérapages de comportement, on a appliqué la totale (entendre par ce terme: coller aux fesses des starlettes, au point de leur voler leur intimité). Cette surveillance trop rapprochée et la sévérité de la démarche sécuritaire donnent à la personne escortée l'impression  qu’elle est visée par des malfaiteurs et qu'à la moindre occasion d'inattention, elle  serait liquidée. 
Trop c'est trop. Avec ce style de surveillance mal pensé, on donne une mauvaise image du pays. Pourquoi Shah Rukh Khan dans ses deux visites-éclairs n'est pas resté longtemps au Maroc, alors qu'on France il a passé plusieurs jours? Est-ce la peur de ceux qui  l’aiment follement?
Vous voulez pousser l'hermétisme à son paroxysme, rien de plus simple et pratique: organisez les séances de projection dans la salle de l'hôtel qui porte un nom abbasside et  où ces surhumains sont casés sans avoir la possibilité de communiquer entre eux. Cela les aiderait à se faire connaissance, parce que l’on a remarqué de visu que les uns ignorent ce que font les autres.
Il est temps de revoir la vision, le philosophie du festival, les normes d'hospitalité et les assises sur lesquelles on a bâti la fondation en apportant les équilibrages et les réajustements nécessaires. Les Français du FIFM se resservent la part du lion, les meilleures places et les grands palaces, les gros salaires, alors que les Marocains et les Arabes de manière générale sont relégués au second plan. On a fait venir de nombreux réalisateurs célèbres et d’autres moins célèbres, mais aucun d'eux n'a donné la chanse et l'opportunité à un acteur ou une actrice marocaine pour figurer aux génériques de leurs films. Les clivages Nord-Sud semblent ancrés dans la durée. Cette situation paradoxale me fait penser à un poète que j’aime beaucoup: William Black:
«Chaque nuit et chaque matin, certains naissent pour le chagrin. Chaque matin et chaque nuit, certains naissent pour le délice exquis. Certains pour le délice exquis. Certains pour la nuit infinie». En écrivant ces vers pleins d’éloquence et de vérité, ce grand poète visionnaire  voulait mesurer les distances, les écarts et les disparités entre un fils de peuple n’ayant que sa dignité à faire valoir et ceux qui naissent avec une cuillère en or dans la bouche , comme on dit communément des fils de bourgeois et des notabilités ayant, en plus du pouvoir, la richesse matérielle qui les rend deux fois plus puissants, par rapport aux autres.
Ceux qui naissent pour la nuit infinie ne vivent pas, mais vivotent. Une mort lente les accompagne le long du trajet. Leur mauvais destin les largue dans l’interminable déprime. Méprisés par ceux qui naissent pour les délices, ils ne peuvent pas changer leur vie, même en reniant leurs principes, ou en montrant un peu de docilité non-coutumière dans leur conduite et du respect envers ceux qui détiennent les rennes du pouvoir, parce que le jeux sont ainsi faits. Il faut qu’il y ait des pauvres pour que les riches savourent le plaisir de la distinction. Il faut qu’il y ait des reclus fichés et cités dans les listes noires et puis des marginaux périphériques  pour que ceux qui se trouvent au centre ressentent la différence. Bien sûr, tout cela est factice et vicieux, car la société idéale est celle qui donne à chacun sa chance, sans exclusion, sans préjugés réducteurs ni favoritisme et que le meilleur gagne.
Qu’ils soient écrivains ou artistes de génie, le chemin des « nés pour la nuit infinie » est jonché de cailloutis anguleux, de clous rouillés et d’épines. Seule alternative: changer de contrée et de pays, pourvu que les conjonctions zodiacales favorisent la migration, sinon, c’est la nuit épaisse qui submerge tout. On n’a qu’à souffrir en silence et regarder les autres jouir et profiter des richesses du pays. 
Nous vivons dans une société intolérante et revancharde. Il n’y a qu’à voir les tribunaux du pays et les banalités pour lesquelles on se dispute. Un mot mal déplacé et voilà le crâne fracassé. On ne discute pas, on agit avec violence,  alors que le festival poursuivait ses activités deux journalistes qui ont fait la prison racontaient leur calvaire carcéral. Il y a de quoi faire des  polars hollywoodiens.
Et comme on a peur de l’intelligent, l’administration préfère les cancres. On a le malheur de les voir s’accaparer tout: la télévision, les poste-clefs des offices et des grosses banques, les festivals et les espaces mondains. Ils ne lisent pas, ils ne répondent pas aux doléances et requêtes des citoyens et quand par hasard ils sortent de leur cocon de soie et de cristal et que vous avez l’opportunité de leur parler en aparté, ils se métamorphosent et se  montrent d’une affabilité qui suscite l’étonnement. Tout çà c’est de la malice. Les rouages de gestion exigent un peu de diversion, de théâtre et de simulation. Les honnêtes gens appellent ça: hypocrisie, mais  le pire c’est que cette vicieuse tare a trouvé  tous les ingrédients pour perdurer à l’infini.
RAZAK

Monday, December 10, 2012

Les FAFM du FIFM




«Pauvre riche FIFM»: il n’y a pas meilleur oxymore que celui-ci, pour entamer cette chronique de synthèse. Pourquoi pauvre riche? La pauvreté réside dans l’esprit de certains protagonistes, qui ne veulent pas évoluer. La richesse se trouve dans les liasses des subvenions allouées, tant pour son fonctionnement, que pour son rayonnement. A la misère des idées, s’ajoutent  les aléas climatiques, qui cette année, ont eu de l’incidence en  perturbant son déroulement naturel. Le mois de décembre n’est pas  le mois idoine, pour la tenue de cette manifestation cinématographique qui rêve d’une gloire impossible. Ce n’est pas la première fois qu’on le dit, de cette manifestation qui  pourtant étant prédisposée, dès son lancement, à un avenir bien meilleur. Un froid sibérien, venant des cimes du Grand Atlas, a submergé la ville  où il s’est tenu.

Ainsi, si l’on croit les paroles d’un des vice-présidents, 6 milliards seraient engloutis dans l’organisation de cette manifestation. Si on m’avait accordé le droit de parole, à l’instar des autres chroniqueurs culturels accrédités, j’aurais demandé plus de détails sur les chiffres avancés. Est-ce que les billets  de la RAM sont inclus ou non?  Un billet  aller-retour Mumbai-Marrakech couterait l’équivalent de six nuitées dans un grand palace. Le transfert des bagages coûtent cher dans le transport aérien. Les  observateurs avertis pensent que la facture réelle du 12e FIFM en serait au double. Soit, admettons que ce ne soit pas un mensonge d’Etat (lire Dérida) et que  le patron du CCM dise la vérité, la sommation des autres factures (12 éditions) donnerait un chiffre ahurissant, qui ferait frémir et frissonner même les endurcis de la race humaine. De grandes  ressources mobilisées, sans pour autant, parvenir à des résultats probants. 12 éditions se sont écoulées, mais le film marocain est toujours out. Cela prouve que notre filmographie n’est pas au niveau. Qui est le responsable de cette situation désastreuse? 
En tout cas, bravo au jury. On avait pensé qu’on allait soudoyer ses membres pour déroger à la règle et donner crédit à un navet issu de notre pauvre pépinière. Le «Zéro» de Lakhmari doit son rejet aux dialogues mal écrits et à la redondance de certaines scènes. Ayouch  se perd dans le «trop-suggestif» dont il a usé dans son dernier film en compétition. Cela nous replonge à nouveau dans  la problématique de la rareté des vrais  scénaristes au Maroc. Ceux qui s’y connaissent se comptent sur les doigts d’une seule main et ils sont marginalisés  parce qu’ils ont osé critiquer les gestionnaires du secteur.

La ville de Marrakech manque d’urinoirs et d’infrastructures socioculturelles de base, mais on continue à dilapider les deniers publics, de manière hautaine , arrogante et provocatrice. Figurez-vous qu’à Marrakech les touristes trouvent des difficultés à soulager leur vessie,  puisque les urinoirs à Guéliz sont pratiquement inexistants et les Chleuhs des cafés sont atteints par cette fâcheuse habitude de cadenasser les sanitaires. Si on avait consacré, ne serait-ce  que 10 %  des milliards dépensés, au WC  de la ville ocre, on aurait fait d’une pierre deux coups. Ainsi, quand le FIFM a démonté ses lourds échafaudages et ses grands projecteurs, gros bouffeurs de kilowatts, les clochards, les  oisifs et les désœuvrés, chassés pendant le festival, ont repris leur place habituelle. Comme je suis resté deux jours après la fin des dites «festivités», pour éviter l’encombrement du train, je fus assailli par une horde de vagabonds, à quelques pas de l’hôtel où je résidais. Si je n’avais pas froncé les sourcils et haussé le ton, on m’aurait dépouillé en plein-jour. Les mendiants, avec toutes les misères du monde, se sont remis à importuner les touristes, notamment ceux qui veulent prendre  leur lunch à la terrasse.

Revenons au FIFM pour parler de ses FAFM, c’est-à-dire: ses  Fautes, Anomalies, Futilités et Maladresses. Le célèbre acteur égyptien Nour Echerif en a révélé quelques unes. Ainsi, contrairement à la «trop-revenante» Yousra, Echerif a eu l’audace de dire le non-dit. Il s’est plaint du «luxe inhospitalier» et impopulaire dans lequel on l’avait largué. La tour d’ivoire, où on a placé les hôtes les plus en vue, commence à agacer. Je suis sûr que  Nour Echerif serait contenté d’une petite chambrette, équipée du juste nécessaire, si celle-ci se trouvait à proximité des salles de projection. Cet acteur qui ne jongle pas avec les mots  voulait parler aux cinéphiles marocains, aux journalistes et aux critiques de cinéma, mais on a dressé des barrières entre lui et ces derniers. Tout cela est une fabrication française, étant donné que la paternité de l’idée du festival reviendrait à Toscan Duplantier. Après sa mort, sa femme en a pris les rennes. Les Marocains se chargent de la logistique et assurent le financement. Mais les invités ne sont pas accueillis  de la  même manière. Qui mérite l’emblème  du FIFM Amitabh Bachchan ou Catherine Deneuve, qui malgré le respect que j’ai pour elle, n’est plus neuve?  Les Indous, dont on dit qu’on les avait bien accueillis, n’étaient pas eux aussi ravis de cette «réclusion bourgeoise» et de ce «Glass-house» sous haute surveillance, eux qui dans leur pays natal se sont habitués à des festivités plus ouvertes et délassantes à l’extrême. Il n’y a qu’à voir les Filmfare et les IIFA-Awards sur Youtube, pour en avoir une idée.

Pauvre Mamounia, le palace en a, lui aussi et sans le vouloir, pris un sacré coup d’impopularité. Les festivaliers de deuxième et dernière classe ne pouvaient pas y entrer. Durant les 9 jours du FIFM, il se transforme en un arrondissement, en perdant ses attributs hôteliers et hospitaliers. 3 vigiles au regard pestillent par mètre carré. Une telle densité fait peur, sans oublier les dizaines de  «caméras-live» qui enregistrent même les hoquets, les toux et les soupirs des gens.
RAZAK

(La suite dans le prochain post)

Friday, December 07, 2012

Repentis ou vendus?




Ils écrivaient en arabe ou en français avec une virulence exacerbée, on s’était même habitué à leurs sentencieuses diatribes. Soudain, ils ôtent l’acide de leur plume, pour le remplacer par des substances édulcorées et moins nocives. Auparavant, ils poussaient l’audace jusqu'à l’effronterie et le dire-vrai jusqu’au risque d’être lynché. Aujourd’hui, c’est le retourne-veste qui s’érige et s’exhibe. Ces virages à 180 degrés nous font découvrir une chose répugnante: le chantage. Ce mot me terrifie. Ainsi partant de cinoche, de téloche ou des ventes aux enchères de tableaux, les pistoleros de jadis, qui parlaient de dilapidation de deniers publics, de gabegie, de contrefaçon et de médiocratie galopante ont été domptés de manière honteuse et mesquine.
Un adage marocain dit: «il a longtemps jeûné, mais il rompt  le jeun en mangeant une petite sauterelle». En d’autres termes plus explicites, pourquoi avoir gaspillé beaucoup de temps et ne pas aller en courbe-échine et répéter ce que disent  les profiteurs: «il fait beau». Ce sésame vous ouvre le cornier de friandises, c’est-à-dire vous garantir la part du gâteau. Ils n’ont pas pu le faire à temps, car ils savent que les pourvoyeurs publics ou privés exigent des prouesses phraséologiques et un peu d’exhibitionnisme de diversion. Un certain Benchikhoukha nous a rabattus les oreilles avec ses brûlots sur le cinoche. Mais maintenant, par «gharadisme», il se contredit, et il commence à voir du génie dans les navets poilus que font les Marocains, alors qu’autrefois ils les critiquait sévèrement. Un câlin pudique entre deux protagonistes de sexe opposé devenait un acte pornographique. Quand à Ramona Temtam et Hamzouna Zaizona,  on en a ras-le-bol de leurs diarrhéiques  divagations. Avec ces cancres,  la presse écrite s’est embourbée dans la «Ridda» et la décadence.  
Tout ce cirque de  criticaillerie pour une accréditation à un festival en perte de vitesse. Où sont les principes  Messieurs-Propres? Vous avez remis vos  revolvers dans leur étui. Vous vous mettez à jacasser comme des pies, vous  claironnez à coup de slogans, mais est-ce que les fleurs  que vous distribuez à tout va sont réelles ou artificielles?
Sobhane Moubaddilo al Ahoual! Alleluia! Mais qui vous a dit que le FIFM est dépourvu de pouvoir adoucissant? Qui a pacifié ces rapports autrefois marqués par l’adversité?
RAZAK

Thursday, December 06, 2012

Les Eros, Pathos et Dionysos du FIFM




Qu’est-il arrivé au patron de la SNRT et vice-président de la fondation du FIFM? Tout le monde (y compris ses nombreux subordonnés dont les frais de déplacement sont payés par la boite) désire le voir, comme nous d’ailleurs. Mais le Meknassi, qui trône sans partage sur l’audiovisuel marocain, semble introuvable, contrairement à son homologue: le directeur du CCM et qui  en arborant, lui aussi, la même casquette de vice-président, joue au «populaire», au piano-bar du palace de la RAM, qui perd de l’espace à chaque tombée de la nuit. Dans ce nid douillet où les lourds fauteuils jaunes s’offrent aux plus offrants et qui grâce à la maestria des trois musiciens (bienvenue au Sax) on y trouve un peu de cosmopolitisme et d’exotisme, allant de l’avocat bon-vivant qui vient se défouler après les joutes oratoires du tribunal, à l’homme d’affaire, attentionné ou misanthrope incorrigible.
Pour  schématiser à l’hellénistique, je dirais qu’il y a du Pathos, de l’Eros et du Dionysos, au sein de ce «vestival». Le Pathos se réserve aux jérémiades des acteurs et actrices en mal de renommée et puis qui savent qu’après quatre jours, ils seront priés de plier bagage, pour laisser la place aux nouveaux arrivants. L’Eros n’a pas besoin d’être ébauché, puisque dans les quatre entités alphabétiques que forme le sigle monosyllabique FIFM, il y a deux «F», (Effe, Eve…) d’où la dominance du côté féminin au sein de cette agora multiraciale, aux origines et chemins cloisonnés. Chaque année, à pareille époque, on se réunit comme dans des retrouvailles. La Libanaise du FIFM a pris du poids au point de paraitre légèrement obèse et sa chevelure en a pris du roux. Celle du début du FIFM était plus attirante, mais en faisant un petit tour d’horizon, où est passée la petite asiatique qui se faisait appeler justement: Celine Petit? Elle est de petite de taille, mais grande dans sa dynamique et sa serviabilité. La carte de visite, qu’elle m’avait remise en 2006, me fait souvent penser à elle. Cette femme communiquait mieux que nos lourdaudes jacasseuses officielles ou semi-officielles.
Le FIFM ne manque ni de paradoxes, ni d’émanations anecdotiques. La plus drôle concerne un journaliste qui vient au FIFM 2012 avec sa femme et le frère de sa femme. Mais ces hôtes sont sympathiques et aiment se faire plaisir, pas comme le «mâcon» du journal  casablancais qui vient plus pour les petits potins, que pour commenter les films. Le handicap linguistique (il ne connait que l’arabe) fait de lui un journaleux d’une piètre nuisance. Les fonctionnaires du ministère de l’information sont de la partie. On les voit sillonner les couloirs labyrinthiques du Palais des Regrets (je m’excuse je voulais dire des Congrès).
Soit, les «congressistes» parlent peu de cinoche, mais de débauche nocturne, de faux-gestes et de vexants lapsus. Comme on l’a déjà signalé dans d’autres chroniques, certaines sentinelles manquent d’éducation et de fair-play, tout comme ce pseudo-cinéaste aviné à l'excès   qui a brisé un verre, sans dire: «pardon» à la jeune serveuse qui a ramassé les bris et essuyé le sol du liquide déversé.
Retour au piano-bar, qui au soir devient si vivace, tout le monde picole, même le directeur de l’hôtel prend le plaisir de siroter de l’eau de vie, de précieuse qualité, avec ses amis. Une surprise en cache une autre: on commence à tolérer les flash-photos, alors qu’en 2010, on m’avait, manu militari, vidé mon appareil, comme si j’étais un paparazzi en quête de «têtes» à brûler. Caméra-Razak, out. Caméras-Hôtel, OK. Un poids, deux mesures. Il y en a toute une panoplie dans les couloirs de l’hôtel. Souriez, on vous filme. Soignez votre conduite, la RAM fait son cinéma documentaire. Cette magnanimité mérite d’être saluée, même humoristiquement.
Mardi soir, voulant rendre hommage à l’écrivain marocain Driss el Khouri, j’ai demandé à Youssef, le Phill Collins du trio musical de dédier une chanson à Ba-Driss. Ce fut la pathétique chanson du groupe Lemchaheb: «Rssami». Mais, se sentant un peu dépaysé et prenant le micro-baladeur, l’écrivain a dit: «Seul, Razak se souvient de moi». Un message subtil lancé à qui de droit.
L’on espère que Sail pense à cet écrivain qui constituait avec Choukri et Zefzaf un trio infernal de la littérature marocaine d’expression arabophone. Les écrivains de langue française ont le leur.
Mercredi soir, même endroit, même ambiance, je remets à un journaliste de TV5 une copie de mon livre. J’espère qu’en dehors de l’encombrement du programme, il aura le temps d’en lire quelques bribes.
RAZAK