Wednesday, December 05, 2012

Stress sécuritaire et discrimination festivalière




Mardi 3 décembre, Palais des Congrès, Marrakech, projection d’un film marocain sans saveur et d’une écriture scénaristique simpliste, pour ne pas dire médiocre. Je suis sorti de la salle après 25 minutes de projection. Tazi a, encore une fois, raté le coche. Rester jusqu’à la fin aurait été une perte de temps et une désagréable excitation des nerfs. Voulant rencontrer des journalistes pour leur parler de mes derniers livres, je me suis dirigé vers la salle de presse, mais comme je m’y attendais, les vigiles m’en ont interdit l’accès. Il ne faut pas rouspéter, car on est dans un festival spécial. 
Ainsi, si j’avais à résumer mes rapports avec ce dernier, je dirais qu’on est passé du sobre au dérisoire, du corpulent à l’austère. Au début, on me donnait un «Badge-presse» me permettant de bénéficier, en tant que freelance et à l’instar des autres journalistes accrédités, de la documentation et de la logistique nécessaire. Au fil des éditions, et à cause de mes articles critiques, cet avantage a disparu, pour se limiter au petit rectangle plastifié portant l’inscription: «Festivalier», et  qui ne vous permet pas de tout voir. Par ailleurs, on retrouve la même attitude discriminatoire  chez les agents et fonctionnaires de la SNRT et puis les correspondants des autres chaines TV. Tout est verrouillé.  Et pour  déverrouiller cet arsenal sophistiqué, il faudrait plaire en haut lieu, c'est-à-dire transformer tout ce qui est de couleur noire en rose, caresser dans le sens du poil et donner à lire une prose louangeuse, travestir les faits et encenser sans s’appesantir sur la valeur des adjectifs et de superlatifs. Les «Lahhas al Kappa» et les «Kari Hankou» ont fait de ce festival une chasse gardée. Ils incriminent les vrais critiques de cinéma, pour qu’on leur laisse le champ libre. Certains ont laissé leurs élèves et leur établissement scolaire et viennent exhiber leur prétentieuse verbosité n'ayant rien de cinéphilique. Quand est-ce que va-t-on se rendre compte de leur inutilité et de leur lourde présence?
RAZAK  

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