Tuesday, July 03, 2012

Ciné-Répliques à méditer : La Conquête de l’Ouest

Réalisateurs: Henry Hathaway, John Ford et George Marshall
Scénario: James Webb

Idée saillante: La place d’un homme est avec ses semblables. Qu’il les aime ou nom.

Désertant l’armée yankee, Sam (George Peppard)  va errer dans la prairie. Le trappeur Jethro Stuart (Henry Fonda) l’accueille dans sa cabane de montagnard. Mais Sam n’a pas l’intention de rester dans la prairie comme Jett.  

-Jethro: Ah, vous voilà. Alors finalement, vous en avez eu plein les bottes?
-Sam: Bonjour Jett Row. Vous vous débrouillez bien.
-Jethro: Je n’ai pas à me plaindre. Il y a les castors plein la rivière. Ils se battent pour entrer dans les pièges. Il n’y a pas de Blancs pour me commander et les Indiens sont de bonne composition. Entrez vos affaires. Il y a bien de la place pour deux.
-Sam: Merci.
-Jethro: Vous coucherez là-haut. Autant vous installer maintenant, ce sera une chose faite mon garçon. Mais, si je ronfle un peu trop fort, vous pourrez vous faire une autre cabane  demain. Je vous fournirais la hache.
-Sam: Merci, mais je ne fais que passer par ici.
-Jethro: Où voulez-vous aller? N’importe où vous irez, ce serait toujours pareil. Vous trouverez que vous n’y aviez pas laissé assez de plumes.
-Sam: Peut-être que j’étais un peu plumé, mais ce qui me plait justement dans ce pays, c’est qu’on découvre toujours des étendues nouvelles.
-Jethro: Ah, ce n’est plus vrai depuis que leur sacré chemin de fer est là. Toutes les prairies vont être  jalonnées avec un verrou à l’entrée. Et bien, j’irais un peu plus haut dans la montagne et j’essaierai d’en trouver.
-Sam: Vous voulez être du voyage?
-Jethro: Vous êtes cinglé? Les Indiens disent que les arbres et les rochers n’ont pas de raison de  se déplacer, pourquoi j’en aurais?  
-Sam:Je ne suis pas un indien Jett Row. Et je ne suis pas non plus un rocher, ni un arbre. La place d’un homme est avec ses semblables. Qu’il les aime ou nom.



Ce joyau du cinéma américain  réalisé conjointement par trois cinéastes considérés comme les meilleurs de leur génération (John Ford, Henry Hathaway et George Marshall) est une véritable odyssée au cœur du Far-West. Un autre triptyque du même genre et qui rassemblerait George Stevens, Raoul Walsh et Howard Hawks aurait constitué une complémentarité plaisante. Ceux qui par la suite ont pris le flambeau du western en y innovant (comme Sam Peckinpah,   Arthur Penn, Robert Altman, Sydney Pollack., Antony  Mann, Fred  Zimmerman, Robert Aldrish …) mériteraient  d’être mêlés au projet.
Il y a beaucoup de détails historiques dans ce long long-métrage qu’on ne s’ennuie pas à regarder. James  Webb qui a écrit cette histoire avec sobriété veut rendre hommage au labeur des pionniers qui ont œuvré dans le domaine des communications fluviales et ferroviaires. Le film s’achève avec cette belle ode à méditer:
«L’Ouest qui fut conquis par les pionniers, les colons et les aventuriers a disparu depuis longtemps. Pourtant, il leur appartient pour toujours. Car ils ont laissé dans l’histoire des traces qui ne seront jamais effacées par le vent, ni la pluie, jamais labourées par les tracteurs, jamais détruites par la succession des siècles.  De leur rude simplicité, de leur vitalité, de leurs espérances et de leurs soucis est née une tradition de courage qui a inspiré leurs enfants et les enfants de leurs enfants. Du sol fertilisé par leur sang, de leur fièvre d’explorer et de construire, des lacs ont surgi là où il n’y avait que des déserts brûlants. Et  la terre a livré ces richesses dans les mines, les champs, les vergers ou les scieries, fibres nerveuses d’un pays en croissance. De leurs campements grossiers, de leurs baraques de marchands sont sorties des cités qui comptent parmi les plus belles. Voilà tout l’héritage d’un peuple libre de rêver, libre d’agir, libre de façonner son destin».
RAZAK

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