Covid 19 : un Serial
killer qui en rappelle un autre
Par RAZAK
Depuis que le fameux virus corona a sorti son funèbre chronomètre pour chronométrer, dans la fébrilité, sa vitesse de propagation et compter les
victimes, avec la défiante idée de
dépasser la létalité des virus qui l’ont précédé, comme Ebola, le VIH , H1N1 et la grippe saisonnière, le monde
entier ne parle que de lui. Une super
star de la microbiologie qui, hélas, déteste l’art, les mondanités, les
estrades à paillettes, les arènes et agoras
de divertissement. Bon nombre de manifestations culturelles et de festivals
on été reportés. Le sport sous toutes ses formes n’est pas son hobby de prédilection.
Jouer à hui-clos, c’est faire d’un match de football un demi-match, car c’est
le public qui donne au sport sa raison d’être et si la pandémie dure plus qu’il
n’en faut , ce sera la chute brutale de
ce qu’on appelle ’’star-mania’’ footballistique. Les joueurs surpayés, tels Messi,
Ronaldo et Neymar reverront leur cote à la baisse, Idem pour les stars du
show-biz. Par quoi ira-t-on les payer si les caisses d’entrées sont vides ?
Pas de concerts, pas de marathon, pas de théâtre, c’est lui qui crée
le spectacle. Il est athéiste puisque à cause de lui, les lieux de prière sont
fermés. Les pèlerinages sont ajournés, voire
interdits jusqu’à nouvel ordre.
Avec sa tactique d’infiltration le covid 19 s’est avéré plus redoutable
qu’on le pensait. La psychose qu’il a engendrée
a contaminé l’économie mondiale et les
marchés boursiers. Subitement, le cours du pétrole est descendu plus bas
qu’on l’imaginait, suite à un flagrant déséquilibre entre l’offre et la
demande.
« Chacun pour soi et Corona pour tous » , telle est
semble-t-il la maxime du jour. Les pays
africains que le climat chaud a protégés de l’infection ne le seront que
momentanément, car après le soleil
printanier qui est devenu estival, par les bouleversements climatiques en cours,
viendra le temps des grippes et des toux carabinées. Les youtoubeurs répercutent
une anecdote assez salée, évoquant l’existence de chefs d’Etat dictatoriaux en
Afrique et qui font, par intérim, le sale boulot du covid 19, vis-à-vis de leur
peuple respectif. Donc pas la peine de faire du suremploi et du sureffectif. Les
plus distraits lui ajoutent une once de militantisme, puisque d’après eux ce virus a réussi là où les associations de défense des droits humains ont échoué.
Paraissant statistiquement moins létal que le sida, sa rapide
propagation laisse , cependant, penser au pire, car on n’a, pour le moment, ni
vaccin ni médicaments pour l’éradiquer. Sa grande dangerosité réside dans la
complexité de sa structure chromosomique. Son ARN (Acide Ribonucléique) est de
type prédateur, il phagocyte les cellules
vitales du corps humain.
Ainsi, si on connaît le
début du cycle mortuaire, on en ignore la fin. Plus l’épidémie avance vers l’inconnu la psychose enfle et croit démesurément.
L’Italie mise en quarantaine, la Corée du sud vit un cauchemar sans précèdent
et les Iraniens, pris au dépourvu, ne
savent plus à quel saint se vouer. Les pays sud-américains qui étaient
momentanément épargnés commencent à compter leurs morts. Et même si la Chine,
premier pays attaqué et frappé de plein fouet, dit avoir battu le virus, après quatre
mois de lutte acharnée, rien n’écarte
l’hypothèse d’une rechute. Une contamination-bis mettrait le pays et le monde
dans l’effroi généralisé.
Comme il ne fait pas de différence entre riches et pauvres, Etats
démocratiques et oligarchies sanguinaires,
le virus a la vertu de rappeler à certains responsables leur devoir. La mondialisation virale dont il
a le copyright du maillage dépasse de loin
la mondialisation créée par les humains. Même les communautés unionistes
sont obligées de revenir au protectionnisme individualiste. L’Italie en a
souffert énormément. Ce sont les Chinois qui ont accouru pour lui porter secours. Après le retour à la normale, un
« Italexit » n’étonnerait personne.
Le virus corona est antitout :
anti-relationnel, anti- solidarité, anti-meeting, antireligieux, anti-conjugal,
même pour la géopolitique, il est entrain de redessiner les frontières, en modifiant
le comportent des terriens. Rien n’échappe à son emprise. Au niveau sensuel il
est contre le rapprochement physique. Même
Miss Beauté Univers paraitrait moche
pour les cas corona-positifs. Les plus
alarmistes parlent déjà de fin du monde et d’apocalypse. A lent terme ; et
dans l’hypothèse d’une impasse medicale, la mise en quarantaine de la population et son
confinement pourraient créer
d’autres fléaux comme la famine et la
malnutrition. La sur-médiatisation (presse écrite, chaines satellitaires, Internet)
que d’aucuns considéraient comme un fait
étourdi va céder aux faits réels. Le pathos
aura le dessus sur l’éros, l’ego de sauvegarde
effacera l’égalitarisme de façade. Comme
on vit à l’ère du clash, les joutes verbales et les cris de haine retentiront
loin.
Dans mon roman « Ok,
on ira voir ta sœur ! » paru en France en 2018, j’avais évoqué
le virus du staphylocoque doré qui, comme le covid 19, est inguérissable. L’un et
l’autre s’attaquent au système immunitaire. Extrait du roman :
« Plus facétieux et insidieux que n’importe
quel microorganisme cutané ou sous-cutané, il attend le moment propice, pour
lancer ses attaques et ouvrir les hostilités, c’est-à-dire le moment où les
neutrophiles immunitaires s’affaiblissent. Ce pathogène est très redoutable,
parce ce qu’il possède un arsenal impressionnant de facteurs de virulence dont
les enzymes, comme les protéases et nucléases, l’aident à s’accrocher aux
tissus et d’inhiber la réaction immunitaire. Il fabrique ses propres toxines.
Ce qui le rend plus dangereux, c’est sa capacité phénoménale à mettre en panne
le système immunitaire et qui fait de lui un redoutable ennemi. »