Saturday, March 18, 2006

MARRAKECH : APRES LA FIFA BEINVENUE A L'IIFA?


MARRAKECH: APRES LA FIFA BIENVENUE A L’IIFA ?
L’IIFA au Maroc ? Le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? Si la FIFA a organisé à Marrakech son 55ème Congrès, alors pourquoi pas l’IIFA ?
Les « IIFA-Awards » sont pour les indiens , ce que les Oscars sont pour les américains . Ces «oscars» de l'Académie indienne de cinéma récompensent les meilleures films hindis et les performances individuelles qui s’y sont distinguées . La cérémonie de remise des prix , devenue itinérante depuis 2000, pour toucher le public occidental , se déroule dans un décor fastueux , et les délibérations sont ponctuées de chants chorégraphiés . Tout le gratin de Bollywood , qu’on ne voit que sur les écrans de cinéma ou dans les compilations de cassettes vidéos , se retrouve sous le même chapiteau, dans une soirée glamour dans la pure tradition bollywoodienne . L’évènement est très médiatisé (des centaines de chaînes TV retransmettent en direct l’événement ) . Au lendemain de chaque cérémonie, la presse indienne, nombreuse à se déplacer avec l’IIFA , s’interroge sur la tenue de la prochaine escale. Pour les IIFA-Awards de 2006 , les uns disaient les U.S.A, d’autres l’Australie ou le Canada. Mais voila qu’une délégation de l’IIFA débarque à Marrakech , en vue de discuter les modalités d’y organiser cette manifestation culturelle . Plusieurs villes occidentales se sont portées candidates pour l’abriter . Si les décideurs de l’ IIFA jetaient leur dévolu sur la ville almoravide , ce serait quelque chose de miraculeux . Car il y’ a une sérieuse concurrence. Tout le monde y gagnerait. La ville rouge serait mise sur une orbite médiatique jamais atteinte auparavant et les indiens feraient rayonner davantage leurs culture cinématographique, en exploitant les atouts qu’a le Maroc. Il y aurait possibilité de coproduction cinématographique entre les deux pays .
Les IIFA-Awards ont été conçus par Wizcraft International Entertainment. C’est l’ une des institutions mondaines les plus crédibles en Inde, du fait qu'elle est auditée et que les modalités de vote sont peu contestables . En 2003, l’IIFA se dote d’une fondation à but caritatif , pour aider les familles qui travaillent dans l’industrie cinématographique . Le trophée , objet de toutes les convoitises , est constitué d'une statuette dorée comportant , un petit socle et deux branches auxquelles le designer a fixé un anneau muni de neuf rayons . Ces derniers symbolisant le "Navrasas" , c'est à dire les neuf émotions exprimées par les danses ancestrales . La statuette jaune , couverte d'une mince couche d'or de 24 carats, symbolise à la fois, la luminosité et la créativité. Ainsi, la première édition (IIFA-2000) eut lieu à Londres ( Angleterre) . Jackie Chan, et Angelina Jolie, ainsi que Sussanah York ont assisté à cette cérémonie . La deuxième édition ( IIFA-2001) eut lieu à Sun City en Afrique du sud où les stars indiennes furent accueillies par des milliers de fans en parade avec des troupes folkloriques locales . En 2002, l’IIFA s’envole pour la Malaisie . L’année suivante , elle retourne en Afrique du sud . La cérémonie a eu lieu au dôme de Northgate. En 2004 c’est Singapour qui ouvre ses bras amicaux à l’IIFA . Un contingent de 450 stars et célébrités indiennes furent présents. Enfin, la dernière édition se déroula à Amsterdam. Les hollandais se sont montrés très aimables envers la star indienne Aishwarya Rai qui a le vent en poupe en ce moment , puisqu’elle entame une carrière internationale avec De Laurentis . Ils ont donné le nom Aishwarya Rai à une de leurs pétillantes tulipes .
Le cinéma indien est en pleine transition . Les pas franchis par cette cinématographie émergeante sont indéniables , malgré la contrainte linguistique et la rareté des capitaux de production . l'Inde produit en moyenne 800 films par an . Les meilleurs films de Bollywood s’exportent bien , quoique le taux des insuccès du box-office soit très élevé . Bollywood s'attaque au marché extérieur . Les studios de Mumbai et de Madras comptent beaucoup sur l’IIFA-Awards et sur le service de diffusion rendu avec tact et solennité . En effet, si Lagaan (du réalisateur Ashutosh Gowariker) a ouvert une brèche dans le mur de l‘indifférence au festival de Cannes et si Devdas (remake réalisé par Sanjay Leela Bhansali ) a pu séduire les européens , c’est en partie grâce l’IIFA-Awards . Laggan et Devdas ont gagné le prix du meilleur film respectivement en 2002 et 2003. Veer-Zaara des frères Chopra a glané ce prestigieux trophée en 2005 . La bollywoodmania se développe rapidement et de manière spectaculaire . Les forums et weblogs animés par les fans de Schhrukh khan , Amitabh Bachchan, Hrithik Roshan, Aishwarya Ray, Rani Mukherjee, Kajol , Madhuri Dixit…prolifèrent allégrement sur le Web . Les cinéphiles européens , tellement gavés de thrillers américains , pleins de violence et d' hémoglobine criminelle, sont de plus en plus nombreux à orienter leur télescope sur la planète Bollywood . Les films hindis sont les plus lyriques de la planète. Le pays est déjà cité dans le livre des records (Guinness) pour la chanson la plus longue. Quand au poème le plus long, le Mahâbhârata reste, à ce jour , inégalable. Les nouveaux consommateurs de films hindis, domiciliés à Londres , à Paris ou à Berlin , préfèrent le visionnage en VO . Les intonations des langues indiennes ont leur charme auditif . Ainsi , la voix cassée de Rani Mukherjee a eu son impact dans le film Veer-Zaara . Rani a eu deux prix (dont celui de la meilleure actrice ) lors du dernier IIFA-Awards grâce à sa performance remarquable dans les deux films : Hum Tum et Veer-Zaara. L’accueil enthousiaste que les casablancais ont réservé à cette actrice Bengalie au mois de juillet 2005, la ferveur avec laquelle on acclama Amitabh Bachachan à Marrakech et la belle surprise que la nouvelle coqueluche de Bollywood Aishwarya Rai a eue à la place Jamâa Lafna, sont autant de signes affectifs qui ne trompent pas . Le marocain est hindi-cinéphile par essence . Tous ces atouts militent en faveur de la tenue au Maroc de cette grande kermesse bollywoodienne. L’on espère qu’elle serait la meilleure de toutes les précédentes, pourvu que Shiva et Lakshmi ajoutent leur aura à celle de Sebâatou Rijal (les Sept Saints de la ville ).

RAZAK

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