Saturday, November 11, 2006

Abhishek avec Razak à Marrakech (photo :ESSAFI)
Amitabh Bachchan (photo : ESSAFI)



Amitabh Bachchan le Shahenshah du cinéma asiatique
(2eme partie)

Dans son pays, Bachchan est plus qu’une méga star de cinéma, c’est une légende vivante. Certains lui vouent un véritable culte. L’occident l’a toujours méconnu injustement. Ce n’est qu’après trente années de carrière , que le Festival du Film Asiatique de Deauville se décide de l’ inviter. L’hommage venait à point nommé (le maire de Deauville le fit citoyen d’honneur en lui remettant la clef symbolique de la ville) . En 2006 Bachchan a été promu par la France Officier de la Légion d’Honneur . Les anglais étaient relativement plus « bachchanophiles » et avaient su se monter reconnaissants avant les français . En effet , un sondage réalisé en 1999 par la chaîne britannique BBC désigne Bachchan Superstar du Millenium devançant Marlon Brando , Robert de Niro, Laurence Olivier et Charlie Chaplin. Mais il faut reconnaître que le vote massif des indiens et pakistanais qui se trouvaient en grands nombres au Royaume Uni était derrière cette distinction. En 1983, l’inde a failli sombrer dans un deuil inconsolable lorsque son acteur fétiche a eu un accident lors du tournage du film Coolie. On le transporta à l’hôpital d’un état critique. Mais des millions de fans se mirent à prier pour que sa vie soit épargnée. Les uns jeûnaient pour lui, d’autres suivaient les péripéties de son hospitalisation minute par minute. Indira Gandhi dut interrompre un voyage aux USA pour aller à son chevet . La visite de Bachchan au Caire en 1991 n’est pas passée inaperçue, on eut cru une émeute alors qu’il s’agissait de bousculades pour un autographe. Celui qui avait incarné « The Angry Young Man » a des fans même au pays des Pharaons. Apprécié à la fois par l’ancienne et la nouvelle génération , Amitabh a glané un grand nombre de prix et de distinctions. Son palmarès en est tout plein (1984 : Padma Shri Award décerné par le gouvernement indien , 2005 : Padma Bhushan Award , plusieurs Filmfare du meilleur acteur auxquels vient de s’ajouter le récent iifa award 2006 du meilleur acteur qu’il a reçu à Dubai …)
Aucune appellation honorifique (Empereur du cinéma, Superstar de l’Inde, Superstar du Millenium, Méga-star de l’Asie…) n’est usurpée. Les intimes aiment employer des surnoms plus familiers comme Aby Baby, Big A ou Munna. C’est un des rares acteurs indiens à ne pas se cloîtrer dans un seul archétype. En atteignant la soixantaine, les majors de Bollywood avaient dit que Bachchan était fini comme acteur. Mais voila que The Big-B enchaîne avec frénésie en meublant l’affiche de nombreux films pour contredire les mauvaises prédictions de ses détracteurs (Armaan, Family, Kaante, Boom, Baghban, Veer-Zaara, Deewaar, Lakshya, Dev, Aetbaar, Khakhee, Waqt, Sarkar, Black , Paheli…). Sa courte apparition dans ce dernier film qui représenta l’inde aux oscars américains de 2006 sauva la carrière de ce long métrage d’un désastre humiliant. Mais le film où il montre une des facettes cachées de son immense talent est Black , du talentueux réalisateur Leela Sanjay Bhansali. Ce succès n’est pas sans rappeler sa prestation remarquable dans Sholay le film culte qui était resté durant (tenez-vous bien) cinq années au cinéma Minerva de Bombay . Bachchan avait eu comme co-partenaires des femmes aussi attirantes les unes que les autres : Saira Bano, Mumtaz , Nutan ,Waheeda Rehman , Jaya Bhaduri, Rekha, Jaya Pradha, Hema Malini , Parveen Babi , Rakhee ,Amrita Singh , Sridevi , Dimple Kapadia , Meenakshi Sheshadri ,Rati Agnohitri , Kimi Katakar , Zeenat Amaan… L’une d’entre elles est devenue sa femme .Il s’agit de Jaya Bhaduri qu’ il épousa en 1973. Elle lui donne deux enfants Shweta Bachchan Nanda (née en 1974) et Abhishek (né 1976).
Le seul déboire retentissant qui a faillit démolir sa réputation artistique était sa mésaventure politique de 1984 où Bachchan gagnant un siège parlementaire dans sa ville natale Allahabad (Uttar Pradesh) sous les couleurs du parti de Rajiv Gandhi (Le Parti du Congrès ) devait traverser un des plus rudes moments de sa vie. Comme la politicaillerie est mère de tous les vices on l’impliqua dans un scandale financier. Rajiv Gandhi dont il était un ami intime devait affronter la même tourmente. Une fois que l’ orage s’est calmé , il revient à son hobby (cinéma) pour en enrichir l’itinéraire et diversifier les confluents . Il retrouvait progressivement son statut de méga-star . Finalement, il redevint ce qu’il a toujours été : un acteur adulé par la multitude . Pour marquer l’avènement du troisième âge, il effectue une série de voyages à l’étranger. Il visite le Maroc où une foule nombreuse et enthousiaste le reçoit comme un conquérant de charme. Pour notre part, l’hommage que nous avons organisé à Marrakech pour vanter le mérite de cette grande icône fut un moment mémorable. La presse marocaine en relaté les péripéties .
Dès son retour au pays natal, Amitabh est gratifié par une série d'évènementialités dédiées à son 61ème anniversaire dont la plus importante est la sortie du livre «To be or not to be » où sa femme Jaya Bachchan, a pris part active dans l'édition. Le livre parle évidemment et inévitablement de son mari. On y lirait en filigrane " To B or not to B " (à Bollywood le " B " majuscule renvoie inéluctablement à Bachchan ) . Un critique de cinéma indien a dit à propos de Bachchan : « Connaître Amitabh Bachchan c’est connaître Bollywood ». Bref, la Bachchanmania semble avoir de beaux jours devant elle .Toute la famille s'y met avec enthousiasme. Abhishek Bachchan allant dans le sillage de son père est entrain de marquer des points sur l’échiquier Bollywoodien . Il vient de remporter le prix du meilleur second rôle aux iifa 2006 de Dubai pour son rôle dans le film Sarkar . En quatre ans il a joué dans plus de 20 films et la liste n’est pas close puisqu’il n’est qu’à ses débuts .
RAZAK
(àsuivre)

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