Les principes déontologiques recommandent du sérieux dans la manière d’informer et de présenter les choses. Le style décadent de/pour béni-oui-oui étourdis n’est plus de mise. Le compte-rendu que le correspondant de l’APS, sur le festival de Khouribga manque d’objectivité et de pertinence. Pour la bonne historicité de la chose, on aurait souhaité plus d'objectivité et de punch décapant. En effet, quiconque lit ce que ce rédacteur a écrit sur la 13e rencontre du cinéma africain tenue dans une ville fouettée par le soleil, au point de l’asphyxier , croirait que tout baignait dans la quiétude, la fraîcheur et la bonne humeur. L’auteur qui interpelle ce rédacteur mal informé, à travers ces lignes désolées, était un ex-envoyé spécial du journal Al Bayane , à l’époque où ce journal de gauche était dans l’opposition et avait une vocation militantisme, pas comme aujourd’hui, puisque le parti qui l’édite est au gouvernement et ne tolère plus la critique. Lors du 5e RCAK (1992) j’avais interviewé les principaux initiateurs de ce festival dont notamment le regretté Taher Cheriâ qui n’était pas du genre profiteur et magouilleur. J’avais réalisé plusieurs dossiers sur cette édition, porteuse de beaucoup d’espoir. Côté médias audiovisuels, la deuxième chaîne 2M, qui était relativement moins rigide qu’aujourd’hui , diffusa mon opinion aux infos de 13 heures, le directeur de l’information n’était autre que Fahd Yaâta, qui était nettement bien meilleur que la personne bornée qui lui avait succédé. Sabah Bendaoud de la radio nationale m’avait interviewé pendant 45 minutes et avait diffusé presque intégralement l’enregistrement dans son émission du vendredi. Tout cela pour dire l’importante que représentait pour moi le cinéma africain.
C’était une chimère. Je n’éprouve en ce moment que de l’amertume, car le festival n’est que le cadavre de lui-même. Il n’a pas pu évoluer convenablement. D’ailleurs, les circonstances cinéphiliques ont brusquement et globalement changé, de l’acceptable au pire. Les salles de cinéma ont fermé leur porte et la devedefication anarchique de la société marocaine a tout détruit sur son chemin.
A l’époque, ces rencontres cinématographiques étaient relativement plus intéressantes et plus animées, on ne s’ennuyait pas malgré la fournaise. Les infrastructures de loisir de l’OCP n’étaient pas encore entamées et les débats étaient d’un niveau appréciable. En 2010, le cinéma au Maroc est dans une situation d’agonie. Par extension, le panafricanisme en matière de cinéma a échoué. Il affronte les mêmes obstacles et les mêmes préjugés. Quand on se réunit pour en discuter, la démagogie et la langue de bois prennent le dessus. Au lieu de dire que le temps de fermer la boutique est venu, on se remet à ressasser les mêmes stupidités, tempérées par les sempiternels éloges pour un Sembene perdu de vue et un Cissé non opérationnel. Faute d’une relève active et influente, on les a hissés au rang de gourou du cinoche de la brousse. On ne serait pas étonné si, par ésotérisme, on construisait des marabouts après leur disparition.
A la chaleur étouffante dans laquelle cette manifestation s’est tenue s’ajoutait une autre négativité que la presse populaire (Al Massae, Al Ousboue…) a rendue si pesante. On parle sans arrêt du procès imminent du directeur du CCM et qui est en même temps le président de plusieurs festivals dont celui du cinéma africain de Khouribga (festival du court métrage méditerranéen de Tanger, festival national du film …excusez du peu). On croyait que ce directeur était au delà de tout soupçon. Mais un rapport d’inspection générale, établi par la Cour des Comptes vient de l’incriminer. S’il est appelé à la barre, il sera poursuivi pour dilapidation de deniers publics. Ses collaborateurs se sentent agités. Ils ont peur d’être impliqués comme témoins, voire comme complices. Un enseignant connu par son absentéisme a trouvé à travers la critique cinématographique un raccourci pour une ascension fulgurante. On le gratifia de deux postes juteux à savoir: le département communication et la direction d’un festival, pour les articles encenseurs publiés sur les exploits de son patron. Les journaleux avides d’argent qu’on retrouve dans les soi-disant comités de lecture de scénario et autres Lejnat lucratives devraient être entendus eux aussi. Si c’était du bénévolat on aurait loué leur attitude salutaire, mais c’est par le biais de ces commissions astucieusement constituées que l’argent du contribuable est jeté par les fenêtres. La plupart des membres ne savent même pas faire la différence entre un zoom et un travelling, story-board et synopsis.
Pourquoi ce journaliste sénégalais avait préféré la dépêche genre «politiquement correct» au bon scoop? C’est aux responsables de l’agence qui l’ont envoyé de répondre.
RAZAK
C’était une chimère. Je n’éprouve en ce moment que de l’amertume, car le festival n’est que le cadavre de lui-même. Il n’a pas pu évoluer convenablement. D’ailleurs, les circonstances cinéphiliques ont brusquement et globalement changé, de l’acceptable au pire. Les salles de cinéma ont fermé leur porte et la devedefication anarchique de la société marocaine a tout détruit sur son chemin.
A l’époque, ces rencontres cinématographiques étaient relativement plus intéressantes et plus animées, on ne s’ennuyait pas malgré la fournaise. Les infrastructures de loisir de l’OCP n’étaient pas encore entamées et les débats étaient d’un niveau appréciable. En 2010, le cinéma au Maroc est dans une situation d’agonie. Par extension, le panafricanisme en matière de cinéma a échoué. Il affronte les mêmes obstacles et les mêmes préjugés. Quand on se réunit pour en discuter, la démagogie et la langue de bois prennent le dessus. Au lieu de dire que le temps de fermer la boutique est venu, on se remet à ressasser les mêmes stupidités, tempérées par les sempiternels éloges pour un Sembene perdu de vue et un Cissé non opérationnel. Faute d’une relève active et influente, on les a hissés au rang de gourou du cinoche de la brousse. On ne serait pas étonné si, par ésotérisme, on construisait des marabouts après leur disparition.
A la chaleur étouffante dans laquelle cette manifestation s’est tenue s’ajoutait une autre négativité que la presse populaire (Al Massae, Al Ousboue…) a rendue si pesante. On parle sans arrêt du procès imminent du directeur du CCM et qui est en même temps le président de plusieurs festivals dont celui du cinéma africain de Khouribga (festival du court métrage méditerranéen de Tanger, festival national du film …excusez du peu). On croyait que ce directeur était au delà de tout soupçon. Mais un rapport d’inspection générale, établi par la Cour des Comptes vient de l’incriminer. S’il est appelé à la barre, il sera poursuivi pour dilapidation de deniers publics. Ses collaborateurs se sentent agités. Ils ont peur d’être impliqués comme témoins, voire comme complices. Un enseignant connu par son absentéisme a trouvé à travers la critique cinématographique un raccourci pour une ascension fulgurante. On le gratifia de deux postes juteux à savoir: le département communication et la direction d’un festival, pour les articles encenseurs publiés sur les exploits de son patron. Les journaleux avides d’argent qu’on retrouve dans les soi-disant comités de lecture de scénario et autres Lejnat lucratives devraient être entendus eux aussi. Si c’était du bénévolat on aurait loué leur attitude salutaire, mais c’est par le biais de ces commissions astucieusement constituées que l’argent du contribuable est jeté par les fenêtres. La plupart des membres ne savent même pas faire la différence entre un zoom et un travelling, story-board et synopsis.
Pourquoi ce journaliste sénégalais avait préféré la dépêche genre «politiquement correct» au bon scoop? C’est aux responsables de l’agence qui l’ont envoyé de répondre.
RAZAK
1 comment:
bravo pour votre commentaire sur le cinéma africain de Khouribga.Vous avez juste omis de parler d'une récompense de 3000 dhs, donnée à une poignée de correspondants locaux de la presse, pour fermer l'oeil sur les abus du secrétaire général du festival et son trésorier.ces gens, de simples fonctionnaires osnt devenus aussi riches au fil de ces dernières années, avec l'organisation de ce festival.
franchement, sans aucun contrôle, cela devient aberrant de voir comment se perd l'argent du peuple.
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