Nouveau florilège de Razak
Ce sera le deuxième recueil, après « Au delà de l’Artifex, je dis », paru au Canada en 1995 et le 12e livre
de toute sa bibliographie. Il sera publié en France, sous le titre :
« Présence des sens et de l’esprit, Recueil de nouvelles et de textes
choisis ». Razak vient d’en signer le contrat d’édition, le mardi 17
avril. Lequel recueil comporte des textes inédits et d’autres qui ont
été publiés dans les journaux. Diversité d’approches, de tons et de
styles d’écriture. « La Maison du Baobab » relève du fantastique, « Rêve
technicolor » et «Absensulalité ! » sont deux nouvelles inspirées de
la réalité vécue, « De Philosophin à Sophié » et « Fable écologique »
sont en prose. « Le Mur » est un récit autobiographique.Un bouquet de
mots et d’histoires insolites.
En
avant-goût, voici une sélection de passages et de citations, tirée de
cet ouvrage littéraire , qui sortira à deux mois d’intervalle de son
dernier roman « Ok, on ira voir ta sœur ! ». Le deuxième semestre de
l’année 2018 connaîtra d’autres surprises. L’auteur cherche à battre son
propre record personnel d’avoir publié 4 livres en une année (bilan
2012). La presse marocaine a unanimement salué cette performance.
Citations et extraits choisis :
-La Maison du Baobab: « Il
savait que quelque chose d’étrange venait de franchir insolemment sa
limite. C’était en physicien intéressé, qu’il abordait cette situation
métaphysique. Il déploya toutes ses armes d’investigation que l’esprit
de veille réactualise en cas de besoin. Comme il avait appris le code
morse, il y revint pour tenter de décrypter ces sons étranges, qui
malgré sa présence, n’avaient pas cessé pour de bon. »
-Une année qui s’en va : « L’être
humain, devant la suprématie de la nature, n’est qu’une feuille
d’éphéméride, une graduation d’une horlogerie, un grain de sablier,
circulent d’urne en urne. Le moindre compte à rebours le fait
tressaillir. A la veille de chaque nouvel an, le pas de l’homme, même le
plus heureux du monde, raisonne lourdement. Son passé et tout le
chapelet de souvenirs, qu’il a vécus, deviennent tout à coup si pesants.
Le bonheur devient un fardeau. Formidable paradoxe. »
-Fable écologique : « Entre
le Jasmin et Casanova de la flore, il y a comme un gouffre abyssal.
Casanova du monde végétal n’est autre que le vent pollinisateur. Il
féconde tout ce qu’il frôle ou caresse sur son chemin. »
-Les
chemins spiralés : « Les enfants de la malchance, à 18 ans, ils ont
visité toutes les geôles. Ils ont la peau tatouée et pleine de
cicatrices. Le cœur ébranlé par les malheurs, ils n’ont d’amour que pour
le désordre. Les plus sensibles d’entre eux cèdent sous le poids de la
frustration et du manque. Ils vivent l’exil intérieur ou se retrouvent
égarés dans un asile, sans famille, sans amis, sans ancêtres valeureux
et sans descendants. Ils n’ont à perpétuer aucune légende et n’astiquer
aucun piédestal identitaire. »
-Vision transcendantale : « Quelle
signification peut-on donner à un art sans finalité où le goût de
l’éphémère et du gain matériel immédiat l’emporte sur celui de la
pérennité? Le clivage et les motifs de séparation sont immenses. Il en
est de même, pour les chanteurs ayant une voix à l’envers et pour
certains édiles jonglant frivolement avec les textes de loi. Leurs
dégâts désastreux jonchent les étagères des tribunaux et fissurent le
substrat de la société. Il leur faudrait beaucoup de justesse et de sagesse, pour que le cercle vicieux où ils se sont engouffrés, puisse redevenir une spirale transcendantale. »
-Les chats de minuit : « Les
chats errants semblent chercher une étrange peste. Désormais, les
quartiers qu’ils serpentent et où ils végètent ne leur jettent que du
papier froissé et du chewing-gum usé, mâché et remâché, sucé de son
saccharose. C’est pour cela, qu’on les entend toujours préluder des airs
de complainte, à chaque fois qu’on les chasse de chez-soi, avant de
cadenasser et verrouiller sa porte, en souhaitant nonchalamment leur
perte. Alors, leurs miaulements, presque humains de consonance, ne
s’achève que lorsque l’aube les dénonce. »
-De Philosophin à Sophié : « De
ses voltes-faces, il faut que je prévienne. Bons venants te viennent,
mais les grimes sont les grimes. Bons bavards te contiennent, avec de
matinales promesses, ils font des collines. D’écriteau en écriteau, va
le train du monde. Il déraillera quand sa sombre fumée aura couvert
l’horizon et la face de l’azur. »
-Debout
les miroirs ! : « Première question du discret, projetée sur un écran
concret, première source de confiance ou de dégoût et de méfiance et
puis timidement curieux, il fait de l’optique. Tant mieux, ça ne gène
aucun aveugle. »
-L’ultime
chapitre : « Reprenons par petits tronçons le chemin de ta vie, toi
jeune arrivant mal arrivé. Après la pénible grossesse, te voilà enfin
sorti du ventre de ta maman les yeux embaumés et le sourire vermoulu.
Tes minuscules mains de petit nageur s’agrippent à tout ce qui est
rugueux et nébuleux. Seul, le cactus les fera reculer. Ton petit crâne
dégarni bouge alternativement de gauche à droite et de droite à gauche,
comme s’il voulait dire, par ce mouvement pendulaire itératif, non aux
premières odeurs reniflées à la sortie des entrailles maternelles. Sois
le bienvenu au nouveau monde, ô petit homme, venu après les 100000
nés cette année. Ceux qui te dépassent d’une semaine sont déjà baptisés
et enregistrés dans des carnets dits d’état civil. Si tu
m’avais demandé conseil, je t’aurais dit de rester là où tu étais. Le
monde où tu débarques est barré d’interdits et bourré de
contradictions, de choses horribles. »
-Le
Mur : « L’ingratitude de quelques uns qu’il a aidés à se faire un nom
le rendait morose. L’un d’eux est devenu un magnat plein aux as. Du
pauvre étudiant en quête d’embauche, il est devenu un richard qui a sa
propre chaine télé. On ne sait pas comment il a fait, pour cette
ascension sortant de l’ordinaire. Est-ce par sorcellerie ? Cette
pratique est très courante et largement répandue dans un pays où même
les ministres et les chefs de partis fréquentent les sorciers et les
marabouts. »
-Rêve
technicolor : « Les cinéphiles avertis savaient, avec preuve
irréfutable à l’appui, que le vrai Eldorado se trouvait ailleurs. Le
reste n’était que du slogan enrubanné dans du bluff bureaucratique. »
-Absensualité ! : « Des fois,
pour ne pas dire fréquemment, elle sombre dans une sorte d’absence
funeste où sa sensibilité est vouée à l’errance non tactile, que les
médecins, en gentils douaniers du corps humain, spécifient d’état
comateux et que moi en toute simplicité je dénomme:
Absensualité, c'est-à-dire: absence de sensualité. »
-Le clown se meurt : «On ne cache pas une fièvre avec des gants».
-Les dessous de la mer :
« Cette immense émulsion iodée où le sel gemme fait dissoudre ses
saumures, a horreur des gens pressés ou vivant sous la contrainte. Elle
n’a que deux graduations dans son cadran astral : le flux et le reflux.
C’est cet interminable va-et-vient cosmique qui lui assure une
certaine propreté naturelle, car les eaux qui stagnent
deviennent putrides. »
-Le Labo : « Il y a des bêtises qui finissent en happy-end, comme dans les films hollywoodiens qui alimentent le cinéma commercial. »
-Haro sur la ville : « Quand
la liberté est circonscrite et proscrite, on ne fait que vivoter, comme
des rats, avec l’impérieux impératif de savoir se faufiler entre les
épines et les fils barbelés. »
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