Monday, May 20, 2024

Un poème de RAZAK dédié aux femmes sinistrées d'Essaouira

DÉSOLATION !

(Aux femmes martyres de la faim)



Dormez paraisseux matelots rien ne presse

La mort serpente dans les parages

Les Alizés sont ingrats et de vile espèce 

A Mogador le paisible sable s'enrage 


Ville de grands mystères et d'insolubles contrastes

Chats et mouettes se prélassent au vieux port

La boue putride infeste méchamment tout le reste

Comment prémunir les démunis contre leur triste sort?


Fief reculé où les judas ont caché leur polyèdre voilé 

La langue la plus parlée est celle du commerce

Une minorité s'enrichit, les autres se laissent avaler

Tous reculent mais croient aveuglément qu'ils avancent 


Huile d'arganier toute imbibée de jus d'olives 

Sur la langue le vrai chasse le vinaigre du faux 

Le goût acariâtre d'une empoisonnée ogive

Cependant la folle spéculation y gagne gros


Mogador petit patelin des grands départs ratés 

Du gnaoua-bizness mêlé à toutes les sauces

Au mémorial d'Orson Welles avec un nez amputé

Et Hendrix y découvrit très tôt la honteuse farce


Au quai on déverse les sardines par tonnes

Mais comme le coeur des cupides n'est pas vaste

Dans le ventre des Mogadoriens le vide résonne

Le sectarisme tribal envenime cette guerre de castes 


Ou était-il l'Etat lanceur de fusées spatiales?

Quand les affamées d'Essaouira ont cédé honteusement l'âme ?

Sous la vile pression de la misère sociétale 

Hécatombe pour un rien de farine . Oh, quel horrible drame!