Tuesday, July 01, 2008

Bill Gates et la leçon d'éthique




Bill Gates est de la même génération que la mienne. On est né la même année. Mais lui est devenu milliardaire, moi je cherche toujours un embarcadère de paix pour finir le reste de ma vie loin des sbires déchainés ivres de pouvoir et avides de sang . Je ne représente presque rien sur l’abécédaire des gens fortunés de la terre. Chacun ses choix sauf que le sien a trouvé dans son pays la tolérance idoine pour aller de l’avant et réaliser son rêve , alors que l’auteur de ces blog-lignes, créateur du personnage Bouzghiba et de beaucoup de choses utiles pour l’art et la culture universels, a tant souffert de l’incompréhension et du mépris de ceux qui le gouvernent. Bill Gates de 20 ans était libre de faire ce qu’il voulait. Il avait la chance de n’être pas né dans un pays qui voit dans les éminences grises , même les plus inoffensives, une menace pour sa continuité, ce qui est en fait une aberration , car ce sont les créateurs et les inventeurs qui créent les vraies richesses (pensez aux premiers inventeurs de Nokia, Erikson...) et non pas les intrus qui s’accaparent par un quelconque subterfuge (élection truquée, solidarité tribale …) les postes de décision. Dans son pays, Bill Gates pouvait boire librement une bière au bistrot du coin et parler des sujets qui lui tenaient à cœur sans être importunés par quiconque. Il pouvait marcher avec sa petite amie sans être dérangé par des policiers. Autres avantages liés à sa nationalité: il était libre de voyager dans n’importe quel pays sans les formalités du visa et la primauté du dollar en tant que devise internationale. Ses activités scientifiques de jadis menées au sein d’un petit collectif constitué de copains de scolarité auraient été prises pour subversives si cela se déroulait dans un autre pays que le sien. Les motifs d’incarcération ne manqueraient pas: attroupement illégal, activité clandestine...
Ma génération a été privée des belles choses que Bill Gates avait vécues. Les années de plomb ont plombé nos ailes et la répression aveugle était féroce. A l’époque il n’y avait pas un jeune qui n’ait pas été attrapé ne serait ce qu’une fois par les rafles nocturnes. L’été, quand les degrés Celsius font exploser les thermomètres, prendre de l’air frais hors de la maison pourrait vous mener à la cave moisie de l’arrondissent du quartier . Si on ne vous libère pas le matin vous y moisissez . Oublions ces années noires même si des forces obscures tentent aujourd’hui de nous y ramener pour satisfaire la pulsion sadique et revenons à notre bon samaritain . Bill Gates est un des rares richards que les pauvres respectent parce que grâce à son système d’exploitation Windows il a ouvert les fenêtres de la communication tous azimuts et démocratisé un tant soit peu l’accès à l’information trans-planétaire notamment quand Internet a tissé sa toile via Windows. D’ailleurs Bill n’a pas accumulé sa richesse dans le trafic de drogue ou dans le commerce des armes mais en se fiant à son génie créatif. Il a prouvé aussi qu’il a bon cœur. Ses dons en faveurs des déshérités se comptent par millions. L’homme est digne de respect. Et en décidant de se retirer honorablement de Microsoft le trust qu’il a personnellement créé il y’a une trentaine d’années , à l’époque ou chaussé d’espadrille , il se passionnait pour le langage informatique, il donne une leçon d’éthique pour les irréductibles du capitalisme sauvage. Les indéboulonnables loosers et les indécrottables pseudo-parlementaires qui, collés à leur siège comme des poux assoiffés sur un cou crasseux, et puis qui cherchent à y rester pour l’éternité doivent y méditer.

Bill Gates va se consacrer aux œuvres caritatives. En fait , il veut terminer le programme entamé il y’a plus d’une décennie. Quelle belle fin de parcours. Que le Seigneur gratifie le tiers-monde de sa «billgatitude».

RAZAK

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