Friday, January 15, 2010

Réactiver les ciné-clubs médicaux d'antan


Réactiver les ciné-clubs
médicaux d’antan

Avec la recrudescence virulente des grippes d’origine animale comme le H1N1, les ciné-clubs médicaux comme celui que le CCF de Rabat organisait aux années 80 ont besoin d’être réactivés et ressuscités. Pourquoi? Parce que l’urgence en recommande la réapparition pour une meilleure conscientisation de la société afin de la prévenir des dangers pandémiques qui la guettent. Les villes de Rabat et Casablanca en sont toujours prédisposées parce qu’elles ont chacune leur faculté de médecine et ont un gradient démographique assez important. A l’époque où ce ciné-club était vivace et bien que l’on ne soit pas élève en médecine ou en science d’infirmerie, on avait pris par curiosité cinéphilique et scientifique, l’habitude d’assister aux débats qui suivirent les projections de films. C’était très instructif malgré la gravité de certaines images, car la vue du sang donnait le vertige aux âmes sensibles. C’était un carrefour scientifique unique en son genre où l’anatomie et la physiologie se mêlaient à la psychologie et la psychanalyse. On invitait des professeurs de médecine pour répondre aux questions des participants. On se réunissait dans une petite salle de projection qui dès le premier faisceau de lumière lancé dans le noir le petit local se transformait en un bloc opératoire ou un cabinet médical. Il ne manquait que le trousseau du diagnostic. Le projecteur devenait dès lors le stéthoscope. Dans cette programmation le documentaire prédominait. Normal, les deux séries (fictions) Urgences et Docteur House n’ont vu le jour que récemment. Le cinéma médical en tant que genre a eu de l’audience notamment en France et en Angleterre. Les archives en gardent une très riche filmographie réalisée sur divers sujets. Bref, grâce à ce ciné-club scientifique on avait réussi à faire d’une projection de film une estrade de démonstration pédagogique qui intéressait aussi bien le spécialiste que le profane. Malheureusement, cette plate-forme a disparu prématurément alors que les maladies contagieuses comme celles qui avaient trouvé incubation dans les viscères des bovins (grippe bovine), des oiseaux (grippe aviaire) et des porcs (H1N1) n’ont pas cessé de croître. Il est temps de penser à ressusciter ces ciné-clubs pour le bien général de la communauté. Car l’on remarque que les informations sur ces nouveaux fléaux passent par des circuits étroits et les medias audiovisuels qui ont plus d’influence sur les masses ne font que frôler les choses. Ils ont besoin d’un tel confluent pour parfaire la tâche de «communicateur public» qui leur incombe. Faisons remarquer en passant que la vie des animaux a trouvé des supports adéquats qui s’en font une spécialité comme les chaînes TV : « Animaux », « Ushuaia », et « National Geographic Abu Dhabi», mais on ne trouve pas de chaînes exclusives dédiées au cinéma médical (peut-être qu’on lisant cet article certains vont y penser). La presse écrite réserve une part assez importante de ses colonnes au journalisme médical. Elle a assez épluché sur le sujet des grippes d’origine animales précitées, mais dans les medias audiovisuels l’on est toujours au sempiternel et débilitant « Si vous vous sentez mal allez voir votre médecin». Ce ciné-club défunt était plus disert et plus explicite sur les thèmes abordés. A l’époque, nous avions au moins la possibilité de voir de nos propres yeux de quoi avaient l’air un lépreux, un tuberculeux et un leucémique et puis on trouvait des professeurs à la fois aguerris et disponibles pour répondre à nos interrogations. Aujourd’hui on nous parle de Tamiflu et de vaccin d’immunisation anti-grippe H1N1 mais certaines rumeurs circulent toujours quand à leur efficacité. Un ciné-club médical bénéficiant d’un mécénat actif et visionnaire pourrait mettre un terme à ces rumeurs. En invitant la ou les personnes qui en ont trouvé les formules bio-chimiques, il serait instructif d’entendre leurs explications. Cela nous offrirait, en sus, l’opportunité d’en débattre afin que nous soyons mieux prévenus. Ne dit-on pas: «Mieux vaut prévenir que guérir».
RAZAK

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