Wednesday, December 23, 2009

Valkyrie et Inglourious Basterds: la hantise hitlérienne

Hitler continue de hanter le cinéma hollywoodien. La croix gammée a marqué les esprits. On y revient souvent non pas par recherche de la vérité historique mais pour s’en venger. Dans le film «Inglourious Basterds» de Quentin Tarantino et «Valkyrie» de Bryan Singer on retrouve deux facettes caractérielles diamétralement opposées du même Hitler. En effet, dans le premier film on a affaire à un Hitler enragé et caricatural qui ne peut prononcer un mot sans cogner la table. Dans l’autre film on nous montre un Führer calme , réflexif et presque muet. Dans le long métrage de Tarantino (qui n’est pas le meilleur de sa filmographie) on fait étalage de tout un arsenal de torture : crânes défoncés à l’aide de battes de baseball, fronts rayés au couteau, cuirs chevelus dépecés, corps et membres estropiés . Le film commence par un long bavardage et la «visite de courtoisie» du soldat nazi au domicile d’un français de confession juive s’achève par un criblage du plancher avec une mitraillette . Par miracle, la fille échappa à la mort. Cette «bienveillante irruption» nazie donne un avant-goût de ce que sera la suite du film: un assassinat à chaque mètre de bobine. Ce film sombre et inesthétique aurait dû être titré «Représailles » ou « La rage de venger les juifs». Dans le film de Bryan Singer les moyens de tournage semblent plus importants mais on note une certaine linéarité scénaristique et puis vu le foisonnement d’officiers supérieurs (trop de colonels et de généraux) on s’embrouille à suivre les principaux protagonistes. Enfin, même si la tentative de renverser le Führer a échoué on voulait monter au monde qu’il y avait des officiers qui n’approuvaient pas les méthodes hitlériennes. Côté «starring» : si dans le premier film Brad Pitt en moustache mexicaine tente sans aucune gloire l’une des bidasseries les plus obscènes de sa carrière cinématographique , Tom Cruise en interprétant le rôle d’un officier allemand (Stauffenberg) en désaccord avec son guide supérieur ne manqua pas de culot. Une petite inadéquation visuelle: le grade de colonel ne sied pas au visage play-boy de Tom Cruise. Les maquilleurs n’y avaient pas fait attention. Tom avait l’air d’une nouvelle recrue. Cependant un geste anecdotique demeure dans l’esprit du spectateur: le salut hitlérien (Heil Hitler) avec un bras estropié c’est la seule séquence du film où l’on pouvait grimacer.
RAZAK

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