Ville de tous paradoxes imaginables et inimaginables,
Marrakech cache à peine ses hideuses verrues. Le relatif succès touristique
dont elle se vante prétentieusement est infirmé par le laxisme et l’insuccès
des autorités à assainir ses coins et recoins sombres, points obscures qui font
d’elle une agglomérée à hauts risques, tant pour le visiteur
marocain, que pour le touriste étranger. Ces négativités sont en nette
recrudescence et la propagation des mauvaises mœurs en fait une ville satanique
de premier ordre. Le tourisme sexuel y fleurit avec ses facettes perverses.
Graduellement et irréversiblement, la cité ocre est devenue un ’’wakr’’ (fief)
de vicieux pédophiles, de proxénètes, de maniaques récidivistes, de dealers
incorrigibles et d’arnaqueurs de tout acabit. On voit partout les mégots de joints
dans les hôtels, les jardins, les urinoirs et dans les places publiques. Cette
«nederlandisation » narcotique défiant et outrepassant les prérogatives de
la régie des tabacs prouve que les vrais maîtres de la ville ne sont pas ceux
qu’on croit. Il faut enquêter en profondeur pour voir la silhouette macabre de
ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre, en soutirant un argent fou, du
trafic ainsi manigancé .
Les bars hors-la-loi dont la plupart
affiche des enseignes de restauration sans servir le moindre repas aux clients,
sont devenus des lieux de torture et d’arnaque. Servant
d’indics aux policiers véreux, notamment ceux qui jonglent avec leurs prérogatives
de représentants de la loi, les videurs bastonnent en toute impunité les
clients qui refusent de payer les surfacturations imposées par la force. Quant
à ceux qui rouspètent, contre cette surfacturation frauduleuse, ils sont tabassés et raflés manu
militari. On épargne le propriétaire et le gérant du bar, parce que ces
derniers soudoient ces agents que la cupidité a aveuglés en leur faisant
oublier leur devoir.
Rappelons que la loi en vigueur interdit
la vente des boissons alcalisées aux Marocains de confession musulmane ou
désignés en tant que tels, car les Marocains ne sont pas tous des musulmans
pratiquants. L’on se demande pourquoi les Marocains de confession juive ne sont
pas concernés par cette inique interdiction. Le grand malheur, c’est que les
victimes ne peuvent pas porter plainte contre les agresseurs en uniforme ou en
survêt.
Cette disposition ubuesque et hypocrite
relève de l’absurde. En effet, le pays prétend être pour la modernité et se dit
engagé à respecter les droits de l’homme, mais l’on voit avec preuves
irréfutables à l’appui que l’archaïque le plus castrateur lui ronge la colonne
vertébrale et que les droits de l’homme sont bafoués.
Il est archi connu que les policiers sont,
dans leur majorité des picoleurs, mais les tyranniques parmi eux font profil bas,
quand ils se trouvent face à face avec un haut gradé de l’armée ou de la gendarmerie.
On ne badine pas avec les corps d’Etat porteurs d’arme. Cela pourra se
transformer en carnage, si les sbires des bars vont plus loin dans leur
provocation. On en a déjà vu une scène à Marrakech dans une boite d’ennuis de Gueliz.
Pourquoi la wilaya et la préfecture de police
ferment l’œil sur les dépassements de
ces bars-restos illégaux ? Pourquoi le service d’hygiène n’effectue pas les
contrôles réglementaires ? Des questions sans réponses. Le but est la vente du vin, étant donné et
connu que ce commerce est plus juteux que les plats de cuisine. La bouteille
est facturée au quadruple de son prix ordinaire. Ces pseudos restaurants qui se
trouvent en surnombre à Gueliz, le quartier français de Marrakech, ajoutent
leurs désordres à la fiche générale des irrégularités constatées de visu.
Ces empoisonneurs à la légalité vacillante ne peuvent pas subsister sans
les pots de vin. Et grâce à la corruption, ces bars hors-la-loi ont réussi à mettre
la main sur un corps d’Etat qui a une fonction primordiale, à savoir la sécurité
des citoyens et de leurs biens. Malheureusement, c’est l’inverse qui se produit.
Dans ces bars anarchiques on empoisonne
et on dépouille les clients en toute légalité. Pour donner l’air que l’on fait
son devoir correctement, on lâche de temps en temps à la presse de faits divers
des infos d’arrestation ou de saisie. Mais ce n’est que l’arbre qui cache la
forêt. Par complicité, on ne touche pas aux grands trafiquants.
L’arnaque
policière se manifeste à deux niveaux : l’alcool et le sexe. Pour
l’alcool, on en a expliqué le modus operandis , qui a fait tomber plus d’un
innocent (lire notre article précédent). Pour le sexe, le subterfuge est
simple : on envoie une fille mineure à l’homme visé et le tour est joué.
Cela finit toujours par un marché par entente directe. Si le type concerné ne
paie pas ce qu’on lui demande, il sera mis en taule.
Bref, partant de ce qui vient d’être
insinué et relaté, l’on se demande avec la fougue de l’affamé de vérité et
l’engouement de l’assoiffé de connaissance anthropologique, comment une cité
bâtie par des gens de foi (les Almoravides) est devenue un grand bordel où la
prostitution et l’exploitation orgiaque de mineurs défrayent la chronique. Il
va venir un temps où se déclarer Marrakechi (natif de la ville de Marrakech)
aura comme synonymes : homosexuel et pédophile incestueux. La dépravation va crescendo. Même
les vieillards des halka de Jamaâ Lafna ne parlent que de sexe. S’agirait-il
d’un vice héréditaire ou d’un tic de sociabilité maladive à psychanalyser par
des freudiens ?
Dans certaine ruelles labyrinthiques de
l’ancienne médina où les hôtels zéro étoile poussent comme des champignons, les
proxénètes et les dealers vous barrent le chemin. Dans l’une d’elles qui donne
sur la rue des princes on trouve des Mokhazni, mais ils brillent par leur
laisser-pourrir. Pourquoi sont- ils là, en permanence ? Est-ce pour
veiller au bon déroulement du trafic malsain et apporter la ’’garmouma’’ à
leurs supérieurs, ou attendent-ils leur tour pour pousser au lit ? Au suivant,
il y a assez de chair fraîche à acheter au rabais.