Monday, March 31, 2008

ETRE HOLLY-BOLLYPHILE





Je suis bollyphile et fier de l’être, mais je ne suis pas un anti-Hollywood endurci. Pour être précis, je dirais que j’apprécie « The best of Bollywood and Hollywood ». L’intérêt pour le cinéma indien est celui d’un explorateur avide de connaissances et sensations nouvelles qui, s’appuyant sur certaines données socioculturelles, désire apprendre davantage sur ce pays qui a une culture très diversifiée et très profonde. Mais je ne suis pas comme ces autoproclamés critiques quelque peu xénophobes qui n’ont vu que 20 ou 30 longs métrages des dizaines de milliers de films indiens réalisés depuis la partition de 1947, et qui émettent insolemment des propos sentencieux sur ce cinéma émergent. Ils le font sans vergogne en ignorant tout des us et coutumes de ce peuple hospitalier. Les hindous comparés à d’autres peuplades nihilistes ou acculés de l’être par les interdits confessionnels ont le goût de vivre très prononcé et ce malgré la misère qui les met parfois en friction.
Concernant le Hollywood de ces dernières années où pour produire un chef-d’œuvre il fallait neuf navets qui gravitent autour, je ne suis, à vrai dire, dépité que par les productions mercantiles qui cherchent l’argent des teenagers genre Matrix, Freddy ou autre bobines Disneyesques assistées par ordinateur. Le box-office américain, autrefois majeur, a descendu ces temps-ci du côté des mineurs. Cependant, les classiques de cinéma comme Citizen Kane (Orson Welles) , Autant en emporte le vent (Victor Fleming ) , Les raisins de la colère (John Ford ) et Casablanca (Michael Curtiz) me procurent, en plus de jouissance, la nostalgie d’une époque où âgé d’à peine 14 ans j’avais la manie de noter sur le ticket d’entrée mon impression sur le film que je venais de voir. Ces quatre films cités ci-avant réalisés aux années 30/40 du siècle dernier je ne les vus que trente années après. Mes premiers reflexes de chroniqueur de cinéma datent de cette ère révolue. Tenez pas plus qu’hier j’ai revu sur une chaine TV un film américain ancien où Richard Gère (une des stars américaines converties au bollywoodisme) détient le premier rôle et où le maestro Ennio Morricone signe la musique interprétative. Ce film qui porte le titre Days of Heaven est appréciable. Les Moissons du ciel (titre fiançais) renvoie à un Texas révolu. Celui de l’époque wilsonienne semblait un lieu paradisiaque même en temps de disette. Pourquoi ce film capte l’attention malgré quelques petites exagérations scénaristqiues? Parce que les réalisateurs de jadis ne lésinaient pas sur les moyens pour réussir leurs films. Terrence Malick en étant un des plus aguerris a eu l’intelligence de nous situer le récit grâce à un petit insert montant le journal qui annonce la visite du président démocrate Wilson dans la région. Un autre novice aurait maladroitement et béatement indiqué ce détail importantissime non pas par l’image comme le faisait ce réalisateur talentueux mais comme insinuation introduite dans le dialogue.
Vivah, un autre film hindi que j’ai vu il y’a deux semaines pourrait constituer avec Days of Heaven un jumelé cinématographique holly-bolly d’égale sensibilité onirique. Appréciez avec quelle somptuosité narrative évoluent les deux récits, du bonheur vers le drame.
RAZAK

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