Senateur Obama, vous êtes américain, moi je suis marocain. Un océan immense nous sépare "atlantiquement" . Mais je me sens proche de vous, parce que votre combat est le mien. Vous luttez pour une Amérique beaucoup plus humaine. Les artistes de ma trempe luttent , avec leurs dons, pour un monde équitable et juste. Je suis comme vous, je haïs les extrémismes et ceux qui piétinent la dignité humaine. Dans ma région , les iconoclastes, barbus ou en voie de l’être, sont devenus les adeptes d’un nouveau Ku Klux Klan plus terrifiant que celui des années 60. Le challenge est rude. Notre monde ressemble à celui de l’arithmétique: il y a les variables et les constantes. Il y a ceux qui rêvent et ceux qui vous empêchent de rêver , ou n’ont pas cette faculté extraordinaire de voyager sur place. Martin Luther King avec son mémorable et prémonitoire « I have a dream » a ouvert une brèche d’où nous percevons aujourd’hui, et dans toute sa splendeur, cette Amérique de coexistence pacifique et de charisme, malgré les sautes d’humeur et le trouble. Cette Amérique raisonnable et résonnante de créativité existe. Nous l’avons aimée malgré le doute. De suspicion en suspicion, la vie s’empoisonnait. Les citoyens américains eux mêmes en ont ras le bol. Cette Amérique qui a enfanté Joan Baez, Woody Guthrie et Hemingway n’est pas morte. Celle qui a permis à Charlie Chaplin d’exploser tout son talent humoristique, celle qui a fait vibrer le monde en éjectant dans l’espace, dans une petite capsule pressurisée, trois de ses braves hommes, celle qui soutient le faible contre la tyrannie des forts n’est pas morte . Elle peut renaître de ses cendres. Nous en avons tâté l’ardent pouls à travers les diverses facettes de l’expression artistique. Des films cultes, des tubes inoubliables , des écrivains talentueux , des danseurs formidables , des inventeurs de génie. Mais il y ‘ a l’autre Amérique qui a une face hideuse. Celle qui fait peur. Celle des maffieux et de pistoleros expansionnistes qui ont une main toujours collée à leur gâchette, celle des sociétés secrètes et de règlements de compte. L’Amérique angélique cache une Amérique démoniaque. Mais nous apprécions celle de l’optimisme qui se construit avec les mains laborieuses et les esprits qui ne font pas de différence entre une main noire et une main blanche. Durant votre compagne et vos longs périples vous vous êtes mêlé à la foule. Cette immense mosaïque de peuples où l’afro, le latino et germano côtoient l’indo et le caribéen … dans Youtube , le CCN des pauvres, on a vu des gens qui, en vous touchant la main, n’arrivent pas à retenir leurs larmes. C’est émouvant. Jamais un candidat aux présidentielles américaines n’a eu autant d’aura et de charisme . Vous êtes leur espoir. Vous incarnez le renouveau . La veille du 4 novembre 2008, ils vont prier pour que vous l’emportiez avec un score sans équivoque. Un président US de couleur basanée comme la mienne, cela augurerait d’un véritable changement dans les mœurs de gouvernance et nous ferait emplir de joie. Cependant , la bête noire reste la FOX news.
Tous mes acteurs et actrices préférés vous soutiennent. Bouzghiba (le personnage) sa famille et leur géniteur vous disent : Viva Obama !
En guise de gage d’encouragement, nous vous dédions ces bonnes paroles que l'on a extraites du « lyrics » de la frissonnante chanson « A Change is Gonna Come » chantée par l’une des plus belles voix d’Amérique, celle du regretté Sam Cooke. Dans le refrain de la chanson il y a ce joli vers : Oh yes it will.
RAZAK
I was born by the river in a little tent
Oh and just like the river I ‘v been a running ever since
It's been a long, a long time coming but I know
A change gonna come, oh yes it will
It's been too hard living but I'm afraid to die
Cause I don't know what's up there beyond the sky
It's been a long, a long time coming , but I know
A change gonna come, oh yes it will
I go to the movie, and I go downtown
Somebody keep telling me: "don't hang around"
It's been a long, a long time coming, but i know
A change gonna come, oh yes it will
Then I go to my brother
And I say: "brother, help me please"
But he winds up knocking me
Back down on my knees .
Oh There been times that
I thought I couldn't last for long
But now I think I'm able to carry on
It's been a long, along time coming but I know
A change gonna come, oh yes it will