Monday, August 11, 2008

JO: Pékin et la cité non interdite


Pékin, 8 août 2008, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques , retransmise à travers toutes les télévisions du monde, a étonné par la perfection de son organisation. Le «Nid d’oiseau», stadium conçu par le duo d'architectes suisses Herzog et Meuron, a niché une nuée d’oiseaux d’un gazouillis humain et d'une allure d'extraterrestre . Le stadium garderait dans son CV, l’image chatoyante d’une époustouflante festivité. Cette agora féerique fut aussi une des plus cosmopolitiques. 80 chefs d'État et de gouvernement, ainsi que d'autres dignitaires venus des quatre points cardinaux, ont pris part à cette fastueuse cérémonie.Une heure de spectacle de haute facture. Les feux d’artifices ont constellé jusqu’à l’embrasement le ciel de Pékin. Magistral, la chine a monté au monde entier ce dont elle est capable.
Le réalisateur Zhang Yimou qui a supervisé ce grandiose show a prouvé qu’il est doué dans la mise en scène live. Tout obéissait à un calcul millimétré. L’allumage de la vasque olympique en fut la quintessence. Un athlète suspendu par un câble a fait le tour du stade avant d’atteindre le grand vase d’allumage. Sur la pelouse une armée de «tambouring-men» exécuta le même mouvement dans une discipline pointilleuse. On croirait voir une séquence de son film Cité Interdite. Pourtant, nous sommes dans la mégapôle d'une république socialiste et non dans une cité impériale.
L’athlétisme et l’esthétisme ont donné rendez-vous à Pékin pour le charme des yeux du monde. La chaleur d’été que redoutaient les peaux sensibles n’a été d’aucun désagrément. Désormais, les jeux olympiques ne commémorent pas seulement les performances sportives mais aussi les acquis civilisationnels, d’où le cousinage bienheureux du sportif avec le culturel. Le cinématographique faisant partie du culturel, devient chez les chinois de 2008 plus saillant.
Dans la mise en scène d’ouverture , le cinéaste Zhang Yimou a mis en exergue les quatre inventions chinoises: le papier, l'estampage, la poudre et la boussole. Le sage de l’antiquité Confucius est ressuscité a travers une de ses maximes :«N'est-ce pas un bonheur d'avoir des amis qui viennent de loin».
Le show a mobilisé 14 000 participants (excusez du peu) et on y a utilisé 15 153 costumes.
Le cinéaste Zhang Yimou a réalisé 14 films dont le plus célèbre est le Sorgho Rouge. Ce film qui était très convoité par les ciné-clubs d'autrefois a été primé au festival de Berlin en 1988. Ce long métrage réaliste reste une des clef s indispensables pour comprendre le monde paysan d'antan.
Dans leur démonstration collective du 8 août dédiée aux JO , Zhang Yimmou et ses ingénieux collaborateurs ont poussé la barre esthétique à un niveau vertigineux. Il serait très ardu pour le pays qui va prendre la relève de faire mieux qu' eux .
RAZAK

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