Houria
Boutayeb la Jeanne D’arc de l’audiovisuel marocain
Par Razak
Une femme
avec le courage d’un homme. Elle est
belle et elle est fière de sa dignité. Une femme qui honore les autres
femmes et qui m’honore en tant qu’écrivain marocain. Elle s’appelle Houria
Boutayeb, une Tétouanaise de pure souche qui mérite toutes les éloges et le
respect complet, car de nombreux «chlaghmia» (moustachus à la turque) de la
SNRT n’ont pas eu le courage de dénoncer ni le mauvais traitement
bureaucratique dont ils sont la cible, ni le calvaire dont ils sont les
victimes et cela depuis des lustres. Ainsi par lâcheté, ils n’ont pas pu
participer à l’action de soutien du vendredi 25 mai. Mais l’adage marocain dit:
«une poignée d’abeilles vaut mieux qu’une nuée de mouches». La direction qui
avait mis dans le collimateur (de licenciement) Houria s’est enfin rétractée.
Une pléiade d’hommes et femmes libres s’est solidarisée avec elle, considérant
que son combat est le sien. Ces militants ont crié leur ire envers les frileux
Baltagiés qui ont manigancé tout un «cirque de signatures» pour discréditer la
brave présentatrice TV.
Houria n’a
pas été licenciée. C’est une victoire. Ces militants de la SNRT mobilisés pour
une bonne cause savaient qu’ils risquaient leur poste (vu l’autocratie
bureaucratique ambiante) mais la détermination était à son paroxysme et la
fidélité au rendez-vous.
Bien que je
ne sois pas un employé de cette boite, j’ai , par principe, participé à cette action de soutien, car j’en ai marre
de la stagnation, de l’impasse et du laxisme dont font montre les gestionnaires de cette institution financée par l’argent du contribuable et qui
jette les billets de banques par la
fenêtre. Beaucoup de cancres en ont profité. On nous a dit qu’avec la
promulgation de la nouvelle constitution il n’y aura plus d’impunité, que tous
les magouilleurs seront appréhendés et mis hors d’état de nuire et puis que les
citoyens seront sur le même pied d’égalité. Mais jusqu’à preuve du contraire,
on manque de preuves tangibles. Dirigé, depuis jadis, d’une main de fer, le
système audiovisuel marocain a besoin d’une purge en profondeur et d’une
nouvelle restructuration. J’ai publié des dizaines d’articles sur ses
dysfonctionnements, défaillances et errements (voir archives de presse et de
l’Internet) mais il semble que l’on
s’adresse à des fantômes parce que le
système de «Taret Maâza» (inspiré de l’anecdote de la chèvre qui s’envole) est
toujours de mise.
Enfin,
paraphrasant le célèbre poète français Jaques Prévert l’on pourrait dire au
sujet de Houria Boutayeb, la Jeanne d’Arc de l’audiovisuel marocain: «Elle a
dit la vérité, elle doit être exécutée». La patron du holding lui aussi s’est révolté
contre la hiérarchie ministérielle. On devrait l’interpeller, lui aussi pour,
cette insubordination. Sous d’autres cieux bénis par les muses de la
démocratie, une femme de cette trempe qui dit la vérité est hissée au rang de
diva adulée par tous pour son audacieuse sincérité.
PS: A une
journée d’intervalle de cette action de soutien, Omar Salim un ex-directeur des programmes et de
l'Information à 2M a révélé une
scandaleuse affaire. Il avoue
volontiers ne pas mériter les 8 millions qu’il touchait mensuellement sans rien
faire. Cela prouve que la gabegie au sein du holding audiovisuel de service
public est un phénomène généralisé. Il est temps d’en punir les responsables, quelque soit leur rang.
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