Saturday, May 26, 2012

Houria Boutayeb la Jeanne D 'Arc de l'audiovisuel marocain

Houria Boutayeb la Jeanne D’arc de l’audiovisuel marocain

Par Razak

Une femme avec le courage d’un homme. Elle est  belle et elle est fière de sa dignité. Une femme qui honore les autres femmes et qui m’honore en tant qu’écrivain marocain. Elle s’appelle Houria Boutayeb, une Tétouanaise de pure souche qui mérite toutes les éloges et le respect complet, car de nombreux «chlaghmia» (moustachus à la turque) de la SNRT n’ont pas eu le courage de dénoncer ni le mauvais traitement bureaucratique dont ils sont la cible, ni le calvaire dont ils sont les victimes et cela depuis des lustres. Ainsi par lâcheté, ils n’ont pas pu participer à l’action de soutien du vendredi 25 mai. Mais l’adage marocain dit: «une poignée d’abeilles vaut mieux qu’une nuée de mouches». La direction qui avait mis dans le collimateur (de licenciement) Houria s’est enfin rétractée. Une pléiade d’hommes et femmes libres s’est solidarisée avec elle, considérant que son combat est le sien. Ces militants ont crié leur ire envers les frileux Baltagiés qui ont manigancé tout  un  «cirque de signatures» pour discréditer la brave présentatrice TV.
Houria n’a pas été licenciée. C’est une victoire. Ces militants de la SNRT mobilisés pour une bonne cause savaient qu’ils risquaient leur poste (vu l’autocratie bureaucratique ambiante) mais la détermination était à son paroxysme et la fidélité au rendez-vous.
Bien que je ne sois pas un employé de cette boite, j’ai , par principe, participé  à cette action de soutien, car j’en ai marre de la stagnation, de l’impasse et du laxisme dont font montre les gestionnaires de cette institution financée par l’argent du contribuable et qui jette les billets de banques  par la fenêtre. Beaucoup de cancres en ont profité. On nous a dit qu’avec la promulgation de la nouvelle constitution il n’y aura plus d’impunité, que tous les magouilleurs seront appréhendés et mis hors d’état de nuire et puis que les citoyens seront sur le même pied d’égalité. Mais jusqu’à preuve du contraire, on manque de preuves tangibles. Dirigé, depuis jadis, d’une main de fer, le système audiovisuel marocain a besoin d’une purge en profondeur et d’une nouvelle restructuration. J’ai publié des dizaines d’articles sur ses dysfonctionnements, défaillances et errements (voir archives de presse et de l’Internet) mais il semble  que l’on s’adresse à des fantômes parce que  le système de «Taret Maâza» (inspiré de l’anecdote de la chèvre qui s’envole) est toujours de mise. 
Enfin, paraphrasant le célèbre poète français Jaques Prévert l’on pourrait dire au sujet de Houria Boutayeb, la Jeanne d’Arc de l’audiovisuel marocain: «Elle a dit la vérité, elle doit être exécutée». La patron du holding lui aussi s’est révolté contre la hiérarchie ministérielle. On devrait l’interpeller, lui aussi pour, cette insubordination. Sous d’autres cieux bénis par les muses de la démocratie, une femme de cette trempe qui dit la vérité est hissée au rang de diva adulée par tous pour son audacieuse sincérité.

PS: A une journée d’intervalle de cette action de soutien, Omar Salim un ex-directeur des programmes et de l'Information à 2M  révélé une scandaleuse affaire.  Il avoue volontiers ne pas mériter les 8 millions qu’il touchait mensuellement sans rien faire. Cela prouve que la gabegie au sein du holding audiovisuel de service public est un phénomène généralisé. Il est temps d’en punir les responsables, quelque soit leur rang.     

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