Tuesday, November 15, 2022

La famine ou les bobines ?! Web-Chronique de Razak.

 

La famine ou les bobines ?!
Web-Chronique de Razak.
Le pays croule sous les dettes extérieures, une sécheresse endémique et structurelle  visant l'épidermique ; et puis les réserves de céréales ne couvrant qu'une petite échéance,  à cause de la non disponibilité des plus grands fournisseurs, occupés par une guerre d'usure . Mais  par défiance,  on organise des  festivals de cinéma dispendieux  , comme si on se foutait de l'air du temps et de sa gravité. Le festival de Marrakech, que l'on vise du mauvais doigt, est le plus budgétivore de tout le Maghreb. On ne connait pas les chiffres exacts dépensés depuis sa création, mais si l'on compte les billets d'avion,  les nuitées dans les grands palaces et les salaires versés aux privilégiés de Toscan du Plantier, chaque invité étranger coûte énormément. En temps de prospérité, on peut à la rigueur, admettre sa tenue (question de prestige), avec bien évidemment insistance  parcimonieuse, sur la gestion rigoureuse  des rouages festivaliers internes et externes,  mais en  état de crise et d'inflation, sa mise en veilleuse serait salutaire. Il y a d'autres priorités
La famine ou les  bobines ? La soif ou le tapis rouge?  Seuls, les frivoles et les inconscients suivront les réverbérantes paillettes. La société bouillonne de l'intérieur, mais les Martiens envahissant la terre du soleil couchant  brouillonnent, en se laissant entraîner par leurs préjudiciables caprices. Paradoxalement , on peut remercier le Corona virus d'avoir freiné l'effusion budgétaire , pendant trois années de confinement musclé.
Afin d'éviter tout quiproquo et toute  confusion, disons d'emblée que si de telles manifestations étaient organisées exclusivement  par des entités privées , ce serait du luxe , voire de  l'insolence, de  lui consacrer une chronique . On n'est le son de cloche de quiconque. "Razakcinema" est pour le cinéma instructif,  le vrai cinéma, même si ce dernier est devenu si rare de nos jours. On est contre la gabegie, les festivités inutiles et la dilapidation infantile des deniers publics . Cautionner la bêtise et l'irresponsabilité, c'est trahir un idéal, pour lequel on a sacrifié toute une jeunesse. D'ailleurs, tout le monde constate  qu'avant l'apparition du vaudeville   covidien,  les salles de projection allaient de fermeture en fermeture ; et que qualitativement  la production filmique nationale, comparée à l'ancienne époque,  laissait à désirer. Enfin, disons-le sans ambages: qui se croit fortuné et plus cinéphile que Méliès, n'a qu'à  nous montrer de quel bois il se chauffe, c'est-à-dire  financer, de A à Z, les péripéties dudit festival sans avoir recours aux contribuables.
Bref, si  par stupidité il veut jeter son pognon  par la fenêtre, on lui montrera volontiers les étages  d'où se défenestrer et se jeter dans le vide .
Le Centre de Masticage et de Cérémonie (lire nos chroniques précédentes) dépense annuellement des sommes colossales dans le soutien de festivals futiles, alors que ces substantielles ressources pourraient aider des secteurs  naufragés à se relever, comme  la santé publique et  l'éducation nationale.  Les instituts de recherche scientifique en ont grand besoin.
Soit, de quelle utilité publique peut-on proprement parler,  quand le gros du budget dédié au  festival va dans les poches des étrangers, qui , par on ne sait quel subterfuge ou magie noire , ont eu la totale mainmise  sur l'événementiel.  Pour le cas du "vestival" de Marrakech c'est la partie  française  qui en  tire le gros bénéfice. Au bénévolat associatif  des Marocains, s'oppose le mercantilisme des Français du FIFM. On a , en temps opportun, révélé  leur arrogance, vis-à-vis des locaux via le blog "Razakcinema", (un des tout premiers du pays, rappelons-le en toute modestie et transparence). Toscan du Plantier , qui , il y a 19 ans a noué la ficelle est mort , mais les officiels marocains ne veulent pas se réveiller de l'agaçante étourderie . Le cinéma n'est plus le hobby des masses populaires. Même le festival de Cannes, que l'on voudrait mimer avec du pseudo renfort  exogène est en pleine dégringolade,  par rapport à ce qu'il était il y a 30 ans. Un adage marocain dit : " le vêtement d'autrui ne cache rien de notre nudité".

RAZAK 

No comments: