Thursday, May 29, 2008

Walt Disney et Yash Raj Films font tandem, pour émerveiller les bambins indiens



Le partenariat entre Disney Pictures et Yash Raj Films pourrait être salutaire à condition que le géant américain ne voie dans la densité de la population du sous-continent indien qu’un quelconque objectif mercantile non avoué. Le cinéma d’animation en Inde n’est pas assez développé. Il a besoin d’un petit coup de main. En outre, le répertoire culturel d’où il pourrait puiser ses ressources est incommensurable. Le Mahabharata est à lui seul une mine d’idées précieuses. (J’ai consacré des années dans l’étude de cette épopée épique, mais je ne suis pas parvenu à en élucider les contingences historiques et les prémisses. Je vous en parlerais avec plus de détails dans une de mes prochaines chroniques).
Disney Pictures veut produire un film par an en langue indienne dans le cadre de cette association indo-américaine. D’aucuns diraient c’est peu. Tout un brouhaha pour une unité en douze mois . Mais l’atout est sérieux. La stratégie de Disney pourrait s’avérer probante si le studio élargissait l’éventail linguistique car il n’y a pas que les indiens qui sont concernés. Il y’a de par le monde des salles de cinéma et des chaines de télévision qui seraient intéressées par le produit issu de cette alliance. Le premier long métrage prévu dans le cadre de cette co-production annoncée de part et d’autre avec une jouissance toute teintée d’optimisme s’intitulerait Roadside Romeo. Le modèle bollywoodien (chansons , danses…) serait respecté . Rappelons qu’en 2006 Disney a acheté la chaîne indienne Hungama destinée aux enfants. Il est très probable qu'elle en serait le receptacle prioritaire .
Le studio américain qui s’est déjà servi des voix des stars américaines comme Owen Wilson , Robin Williams, Brad Pitt va ouvrir ses studios acoustiques de synchronisation aux stars indiennes comme Amitabh Bachchan, Shahrukh Khan et Aishwarya Rai. Ces derniers connaissent un succès énorme non seulement en Inde mais dans plusieurs pays notamment en Afrique et en Asie . (Tout récemment j’ai vu un spécial Alphadi qui est un couturier malien d'origine Touareg (du Niger) . Je ne savais pas qu’au Mali il y’avait des hindiphiles. Alphadi nous a dit à travers l’émission qui lui est consacrée que le cinéma indien lui apportait le rêve magique dont son enfance à Tombouctou avait avidement besoin.)
Surement Disney va apporter sa haute technicité en matière de production ultra moderne et son vis-à-vis indien va apporter les ingrédients (voice-acting, musiciens …) nécessaires. Yash Raj Films est une firme de production cinématographique créée par Yash Chopra et son fils Aditya Chopra .
Elle est très active. Parmi les tous derniers films qu’elle a produits on peut citer : Ta Ra Rum Ppum
(avec Saif Ali Khan et Rani Mukherji), Jhoom Barabar Jhoom (avec Abhishek Bachchan, et Preity Zinta, Bobby Deol, Lara Dutta et Amitabh Bachchan) , Chak De India (avec Shahrukh Khan) , Laaga Chunari Mein Daag (avec Rani Mukherji et Abhishek Bachchan), Aaja Nachle (un film qui marque le retour de Madhuri Dixit) et Tashan (avec Akshay Kumar, Saif Ali Khan, Anil Kapoor et Kareena Kapoor).
Avec le computer la réalisation de films d’animation est devenue moins contraignante, pourvu que l’on sache manipuler l’outil informatique convenablement, afin d’en tirer les effets voulus. Autrefois, pour faire un dessin animé, il fallait conjuguer les efforts de plusieurs collaborateurs de création sachant obligatoirement bien dessiner. Rappelez-vous toujours que pour le phénomène de la persistance rétinienne des images lumineuses, il faut 24 images par seconde .La perception physiologique du mouvement dépend de ce préalable. En faisant le calcul on en arrive au constat numérique suivant : un dessin animé de 10 minutes a besoin de plus de 14 400 planches différentes. On devine le volume du travail à effectuer (Etant artiste je sais de quoi je blogue). Sur le plan organisationnel, les dessinateurs, les maquettistes et les intervallistes travaillaient sous la direction d’un réalisateur. On dessinait sur du celluloïd transparent et les prises de vue (image par image) se faisaient à l’aide d’une table spéciale. Les panoramiques s’effectuaient grâce aux déplacements d’ensemble et les travellings sont obtenus soit en rapprochant ou éloignant la caméra du celluloïd. Ainsi, Walt Disney, se lancent sur les pas du pionnier Emile Cohl (qui eut l’idée de remplacer la photographie avec un dessin pour réaliser son film Fantasmagorie), a dès 1930 doté le cinéma d’animation de toutes les infrastructures nécessaires. Mais depuis les années 80 l’introduction de l’ordinateur dans la fabrication de films tous genres confondus a eu des effets contrastés. Si pour le cinéma d’animation le computer est considéré comme un atout, un tremplin et un outil de perfectionnement, pour le cinéma classique (relisez l’article intitulé Le cinéma menacé par le computer) l’usage effréné qu’on en fait a créé une débauche. Une excroissance qui à la longue a fini par irriter plus d’un.
Le cartoon va enfin pouvoir relier l’orient à l’occident. Etant holly-bollyphile convaincu on ne peut qu’applaudir cette collaboration. Ce que l’on souhaite c’est que Walt Disney puisse distribuer aux USA les films réalisés en collaboration avec Yash Raj films. Autrement ce serait de l’exploitation. L’on sait que les petits enfants de l’Oncle Sam apprécient les cartoons . On espère qu’il en serait ainsi avec les enfants de Bharat ( Bharat est le nom ancestral de l’Inde).

RAZAK

No comments: