Retour au blogging. La censure qui tient la presse marocaine (papier) entre ses sales griffes a encore frappé. On a censuré le 28e épisode du livre autobiographique « De l’Art transcendantal aux Haïkus picturaux. Regard sur un livre d’art ». La publication dans le journal L’Opinion de ces épisodes ( page culturelle du vendredi) a débuté le 11 mai 2018. Vu l’impasse ainsi fomentée, les suites seront mises en ligne dans le blog chaque vendredi jusqu’à la fin du bouquin.
Bonne lecture
RAZAK
Les
danseuses du ventre (Chikhate) ont-elles droit à la «blue-card» du
ministère de la culture ? Comment faire la nuance entre une
ballerine qui a suivi des cours de danse moderne dans une école
spécialisée et une danseuse folklorique, formée sur le tas et qui ne sait
même pas écrire son nom ? Il y a aussi des profs de la fac qui ont
obtenu cette carte, alors qu’ils sont des fonctionnaires appartenant au
ministère de l’enseignement supérieur. L’Etat a institué les départs
volontaires (retraite anticipée), pour permettre aux
« artistes » casés dans l’administration publique, de prendre leur
destin en main. Ces enseignants devraient suivre cette voie, s’ils
étaient de vrais artistes. Mais dans le cumul des fonctions, il y a une
anomalie.
Autre
lacune : les artistes-peintres doublés d’écrivains ou de poètes n’ont
droit qu’à une seule carte et une seule citation dans la data-base. L’exclusif
au détriment de l’inclusif. C’est une aberration.
Pour
le moment, cette carte ne sert à rien. Une formalité ni plus, ni moins. Elle
aurait plus d’importance, si, au moins, elle permettait la gratuité du
transport par train, comme cela est garanti pour les journalistes attitrés.
Tant qu’on y est, pourquoi ne pas accorder cette faveur aux artistes, puisque
l’information et la culture dépendent actuellement du même
ministère ? Cela ne demande rien, il suffit d’un peu de volonté politique.
D’ailleurs, l’ONCF est un bien public et l’artiste est connu pour être
une personnalité publique.
Les
accords bilatéraux en matière de culture, entre pays amis,
devraient permettre l’accès gratuit aux musées, sites
archéologiques et monuments tant du Maroc et que du pays étranger, avec lequel
on a signé l’accord de coopération. Je me rappelle qu’à Paris, voulant visiter
le musée Picasso, on m’avait dit que « seule la carte d’artiste
délivrée par l’Etat français est acceptée ». Je fus sidéré, car mon pays
n’avait pas fait le nécessaire. Être ministre de la culture, c’est penser
à ces choses-là, étant donné que la culture est universelle. Priver
un artiste de voir les travaux d’un autre artiste est une insultante
calamité.
La
carte d’artiste que l’on délivre actuellement à tout va, a besoin
impérativement de quelques retouches. Aussi, il faut que les membres de la
commission soient au niveau, pour séparer l’ivraie du bon grain. Un
quidam qui n’a publié ne serait-ce qu’un petit fascicule et
qui vient statuer envers quelqu'un qui a publié une dizaine de livres, c’est
une absurdité tragi-comique. Qui choisit ces membres et sur quelle base on
trie les dossiers ? Pourquoi on y trouve beaucoup de
revenants et question fondamentale: pourquoi on les rémunère ? En
matière d’art, le bénévolat est plus vertueux que le pécuniaire. Car ce
dernier entraîne avec lui la dépravation. Quant aux soi-disant appels
à candidature, nous en parlerons plus tard, avec plus de parcimonie et de
véracité, en partant d’une expérience vécue.
La
France qui nous avait inculqués la pratique de l’art moderne, à un moment de
l’histoire du pays, est intransigeante là-dessus. Elle fait une distinction
entre l’artiste amateur et l’artiste professionnel. Le second paie
les impôts. Les acteurs et comédiens ne sont pas exemptés. Il y en a qui
ont quitté l’Hexagone, pour aller vivre dans d’autres pays à fiscalité
moins contraignante. Depardieu en est un.
Personnellement,
j’ai tant souffert de l’hermétisme des officiels. Un hermétisme proche du
racisme et de la discrimination. Comme la sorcellerie s’est emparée des rouages
administratifs, il faudrait attendre une campagne de dés-envoûtement,
pour espérer un salutaire changement de moeurs et d'attitudes . Je suis à
mon 15ème bouquin, mais le salon du livre qu’organise ce ministère à la
gestion tortueuse et controversée en a toujours fait fi. Les monologuistes qui
font de la ’’Jaroumiya’’ (grammaire ancestrale) un gagne-pain en profitent. On
oublie que celui qui ne parle qu’une seule langue est considéré comme un
alphabète et que s’il ne connait rien au web, il sera un anapha-BIT
de la pire espèce.
Quelque
chose ne va pas bien. Même les points de presse sont organisés en
catimini, comme si la culture était une chasse gardée d’un petit groupuscule et
non l’affaire de toute une nation. La cellule communication où l’on trouve une
nouvelle recrue qui n’en a pas le profil adéquat brille tant par sa paresse que
par le manque de créativité. Le site officiel de ce ministère est un des plus
lourds à télécharger. Son contenu laisse à désirer. On a gaspillé un argent fou
sur ces médiocres et lourdaudes pages cybernétiques. Idem pour
l’imprimerie qui est toujours à l’arrêt.
Un
ministère qui n’arrive pas
à maîtriser administrativement le comportement de ses
subordonnés, ne peut pas lancer de grands projets. Certains employés font
toutes sortes de trafics et de magouillages, au vu et su de tout le monde, sans
que la direction des ressources humaines s’enhardisse à les rappeler à l’ordre.
La réputation de l’institution et son image de marque s’en
trouvent traînées dans la boue. Par ailleurs, la reprise de revues
moribondes, mais budgétivores, n’a rien de reluisant. Un bulletin de
liaison hebdomadaire, ouvert à tous les créateurs du pays, aurait suffi. Si au
sein du ministère de l’information et de la culture on n’est pas capable
de le faire, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche.
Dire
des mots qui fâchent, ça été toujours la source de mes ennuis. Mes ennemis de
toujours sont ceux qui n’aiment pas le dire vrai. La vérité dérange les
unijambistes et les intrus qui cherchent le profit dans toute action
entreprise, quitte à faire de la machination rentière une locomotive de
grande cylindrée et un carrefour obscène de profiteurs et de
pique-assiettes.
Les
bureaucrates s’en vont, mais la création artistique demeure. Elle est
sempiternelle. Après ma mort, (on meurt tous, ce n’est qu’une question de
temps) d’autres déterreurs, succédant à la horde des ’’censureurs’’
liberticides (je préfère ce vocale au mot censeur), en feraient
tout un cirque. L’hypocrisie n’a pas de limite et n’est aveugle que celui qui
ne veut pas voir.
En
tout cas, pour le moment, quelque soit l’action délétère de ces briseurs
d’élan, je ne laisserais pas la paresse me dominer, pour me donner
en spectacle, comme a fait un écervelé des planches, qui à force de
tergiverser et délirer dans le vide a fini par devenir un Don Quichotte de la
« plancha » et non de la Mancha.
(à suivre)
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