Friday, February 22, 2019

De l’Art transcendantal aux Haïkus picturaux. Regard sur un livre d’art Par RAZAK (28ème partie)



Retour au blogging. La censure qui tient la presse marocaine (papier) entre ses sales  griffes a encore frappé. On a censuré le 28e épisode du livre autobiographique « De l’Art transcendantal aux Haïkus picturaux. Regard sur un livre d’art ». La publication dans le journal L’Opinion de ces épisodes ( page culturelle du vendredi)  a débuté  le 11 mai 2018. Vu l’impasse ainsi fomentée, les  suites seront mises en ligne dans le blog chaque  vendredi jusqu’à la fin du bouquin.
Bonne lecture
RAZAK
   

Les danseuses du ventre (Chikhate) ont-elles droit à la «blue-card» du ministère de la culture ? Comment faire la nuance  entre  une ballerine qui a suivi des cours de danse moderne dans une école spécialisée  et une danseuse folklorique, formée sur le tas et qui ne sait même pas écrire son nom ? Il y a aussi des profs de la  fac qui ont obtenu cette carte, alors qu’ils sont des fonctionnaires appartenant au  ministère de l’enseignement supérieur. L’Etat a institué les départs volontaires (retraite anticipée), pour permettre aux  « artistes » casés dans l’administration publique, de prendre leur destin en main. Ces enseignants  devraient suivre  cette voie, s’ils étaient de vrais artistes. Mais dans le  cumul des fonctions, il y a une anomalie.    
Autre lacune : les artistes-peintres doublés d’écrivains ou de poètes n’ont droit qu’à une seule carte et une seule citation dans la data-base. L’exclusif au détriment de l’inclusif.  C’est une aberration.
Pour le moment, cette carte ne sert à rien. Une formalité ni plus, ni moins. Elle aurait plus d’importance, si, au moins, elle permettait la gratuité du transport par train, comme cela est garanti pour les journalistes attitrés. Tant qu’on y est, pourquoi ne pas accorder cette faveur aux artistes, puisque l’information et la culture dépendent actuellement  du même ministère ? Cela ne demande rien, il suffit d’un peu de volonté politique. D’ailleurs,  l’ONCF est un bien public et l’artiste est connu pour être une personnalité  publique.
Les accords  bilatéraux en matière de culture,  entre pays amis,  devraient permettre l’accès gratuit  aux  musées,  sites archéologiques et monuments tant du Maroc et que du pays étranger, avec lequel on a signé l’accord de coopération. Je me rappelle qu’à Paris, voulant visiter le musée Picasso, on m’avait  dit que « seule la carte d’artiste délivrée par l’Etat français est acceptée ». Je fus sidéré, car mon pays n’avait  pas fait le nécessaire. Être ministre de la culture, c’est penser à ces choses-là, étant donné que la culture  est universelle.  Priver un artiste de voir les travaux d’un autre artiste est  une insultante calamité. 
La carte d’artiste que l’on délivre actuellement  à tout va, a besoin  impérativement de quelques retouches. Aussi, il faut que les membres de la commission  soient au niveau, pour séparer l’ivraie du bon grain. Un quidam  qui n’a  publié ne serait-ce qu’un  petit fascicule et qui vient statuer envers quelqu'un qui a publié une dizaine de livres, c’est une absurdité tragi-comique. Qui choisit ces membres et sur quelle base on trie les dossiers ? Pourquoi on y trouve beaucoup de revenants et question fondamentale: pourquoi on les rémunère ? En matière d’art, le bénévolat est plus vertueux que le pécuniaire. Car ce dernier entraîne avec lui la dépravation. Quant aux soi-disant appels à candidature, nous en parlerons plus tard, avec plus de parcimonie et de véracité, en partant d’une expérience vécue.    
La  France qui nous avait inculqués la pratique de l’art moderne, à un moment de l’histoire du pays, est intransigeante là-dessus. Elle fait une distinction entre l’artiste  amateur et l’artiste professionnel.  Le second paie les impôts. Les acteurs et comédiens  ne sont pas exemptés. Il y en a qui ont quitté l’Hexagone, pour  aller vivre dans d’autres pays à fiscalité moins  contraignante. Depardieu en est un.        
Personnellement,  j’ai tant souffert de l’hermétisme des officiels. Un hermétisme proche du racisme et de la discrimination. Comme la sorcellerie s’est emparée des rouages administratifs, il faudrait attendre une campagne de  dés-envoûtement, pour espérer un salutaire changement  de moeurs et d'attitudes . Je suis à mon 15ème bouquin, mais le salon du livre qu’organise ce ministère à la gestion tortueuse et controversée en a toujours fait fi. Les monologuistes qui font de la ’’Jaroumiya’’ (grammaire ancestrale) un gagne-pain en profitent. On oublie  que celui qui ne parle qu’une seule langue est considéré comme un alphabète et que s’il ne connait rien au web,  il sera  un anapha-BIT de la pire espèce.
Quelque chose ne va pas bien. Même les points de presse sont  organisés en catimini, comme si la culture était une chasse gardée d’un petit groupuscule et non l’affaire de toute une nation. La cellule communication où l’on trouve une nouvelle recrue qui n’en a pas le profil adéquat brille tant par sa paresse que par le manque de créativité. Le site officiel de ce ministère est un des plus lourds à télécharger. Son contenu laisse à désirer. On a gaspillé un argent fou sur ces médiocres et lourdaudes pages cybernétiques. Idem pour l’imprimerie qui est toujours à l’arrêt.
Un ministère qui n’arrive pas à maîtriser administrativement le comportement de ses subordonnés, ne peut pas lancer de grands projets. Certains employés font toutes sortes de trafics et de magouillages, au vu et su de tout le monde, sans que la direction des ressources humaines s’enhardisse à les rappeler à l’ordre. La réputation de l’institution  et son image de marque  s’en trouvent traînées dans la boue. Par ailleurs, la reprise de revues moribondes, mais budgétivores, n’a rien de reluisant.  Un bulletin de liaison hebdomadaire, ouvert à tous les créateurs du pays, aurait suffi. Si au sein du ministère  de l’information et de la culture on n’est pas capable de le faire, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche.
Dire des mots qui fâchent, ça été toujours la source de mes ennuis. Mes ennemis de toujours sont ceux qui n’aiment pas le dire vrai. La vérité dérange les unijambistes et les intrus qui cherchent le profit dans toute action entreprise, quitte à faire de la  machination rentière une locomotive de grande cylindrée et un carrefour obscène  de profiteurs et de pique-assiettes.
Les bureaucrates s’en vont, mais la création artistique demeure. Elle est sempiternelle. Après ma mort,  (on meurt tous, ce n’est qu’une question de temps) d’autres déterreurs, succédant à la horde des ’’censureurs’’ liberticides  (je  préfère ce vocale au mot censeur), en feraient tout un cirque. L’hypocrisie n’a pas de limite et n’est aveugle que celui qui ne veut pas voir.
En tout cas, pour le moment, quelque soit l’action délétère de ces briseurs d’élan, je ne laisserais pas la paresse  me dominer, pour  me donner en spectacle, comme a fait un  écervelé des planches, qui à force de tergiverser et délirer dans le vide a fini par devenir un Don Quichotte de la « plancha » et non de la Mancha.   
                                                                                                                        (à suivre)


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