Dans
les pays « covidifiés » en profondeur comme le Brésil, les USA, l’Inde,
l’Angleterre, l’Italie et la France, ainsi que dans ceux qui, faute de tests
massifs, ne voient que la partie apparente de l’iceberg covidien, en priant
tous les saints de la terre et du ciel pour que leur baraka fasse disparaitre
le virus, l’on s’empresse frénétiquement à vouloir s’emparer du pain avant
d’être totalement cuit. On a peur que la farine ne soit pas disponible pour
assurer la fabrication en série. Le pain et la farine dont il est question sont
de type moléculaire. Le liquide cytoplasmique en est le diluant et les enzymes
en sont la levure et le ferment. Dans le pétrin pharmaceutique que l’urgence a
mis en ébullition, les nucléotides et les acides aminés se disputent
l’attention des chercheurs. On est revenu aux sources : l’ADN et l’ARN. En tant que parasite ayant un
tableau de bord mutationnel garni
et varié, le virus cherche à leur voler le noumène génomique nécessaire à sa
duplication. Il use des ribosomes comme on use d’un raccourci ou d’une
passerelle.
Dans
la grande cellule sociologique qu’est l’humanité et où la membrane
cytoplasmique est remplacée par une couche d’air gigantesque appelée
atmosphère, le syndrome a affecté aussi
bien le noyau que le contour cellulaire. Nous plongeons, à bras le corps, dans
l’immense vacuole biosphérique que l’effet de serre rend invivable.
L’effondrement
de l’économie et la folle envie d’un
retour immédiat à la normale poussent les dirigeants à tenter
l’impossible. D’où les folles enchères pour un projet de vaccin. Les Européens ont déjà commandé des stocks de ce
qu’on est entrain de fabriquer comme prototype vaccinal. Or qui dit projet, dit
probabilité d’échec. L’affaire est vraiment sérieuse, car il s’agit de vies
humaines et non de cobayes d’expérimentation. Il y a un hic, l’irréversibilité
vaccinale par voie sanguine, en cas
d’erreur dans la composition des éléments chimio-actifs. Comment éliminer du
corps le liquide injecté, si par malheur,
son éventuelle toxicité causerait la mort à des gens sains qui n’ont pas le
corona initialement? Là on s’écarterait du domaine médical, pour sombrer dans
le pénal et le délictueux, comme ce fut le cas dans l’affaire scandaleuse du sang contaminé
(France 1991) et dans l’hécatombe des huiles frelatées (Maroc 1959).
La
médecine moderne, qui est toujours confrontée à
des maladies inguérissables comme le staphylocoque doré, marche à petits pas ces dernières années. Les
grands sauts sont l’œuvre du passé.
Comment va-t-elle gagner le challenge, à une époque où sous
l’invasion agressive des pesticides toxiques les aliments immunisants
ont besoin d’être immunisés à
leur tour ?
La chute brutale du PIB chez ces demandeurs de
vaccin explique ce fiévreux engouement
pour un produit en gestation et qui n’est qu’aux essais cliniques. Le
médicament n’est pas encore opérationnel
à 100 pour 100, puisque selon ceux qui
l’ont fabriqué on parle de 90 pour cent de fiabilité, sans en donner une prouve
tangible. Certains crient victoire, mais l’adage « Rira bien qui rira le
dernier » et auquel on a fait allusion
dans une chronique précédente risque de
servir de rabat-joie à ces applaudisseurs hâtifs.
Evitons la polémique et faisons en sorte que ces
constats soient le couronnement d’un
travail acharné et tentons de positiver ce qui d’emblée parait négatif. Pour ne
pas paraître pessimiste, disons que l’on commence à voir l’autre bout du
tunnel. Il reste de trouver le chemin le plus sûr pour y arriver, sans encombres
et décombres et puis en sortir victorieusement. Concernant les premiers travaux
de la phase préliminaire dudit vaccin, l’on aurait souhaité la publication
des études de recherche dans les revues
spécialisées, pour alimenter le débat constructivement et mener les choses dans
la bonne direction ?
« Et le
copyright ? », diraient les protectionnistes. Or qui dit copyright dit profit
individuel et sectaire. La pandémie touche tous les pays mais ces labos privés
vont, par cupidité, répondre aux plus offrants , en proposant leurs duplicatas
à des prix faramineux. Le pourcentage d’imperfection suscite tout de même des
inquiétudes et des interrogations. La confiance détériorée par l’absurdité du
re-confinement qui a un impact néfaste sur la psychologie des gens, les
chercheurs doivent redoubler d’effort et d’efficacité dans les semaines à
venir, afin de prouver le bien-fondé de leurs trouvailles respectives et
colmater la brèche dont l’édifice
médico-sanitaire est fissuré. Comme signe positif, la compétitivité entre les
laboratoires est un bon facteur. L’émulation pourrait aboutir à des résultats
probants, pourvu que la latence soit donnée aux travaux avec transparence et
responsabilité. Malheureusement, l’on
remarque que la composante temps a été bousculée, car les enjeux économiques
sont énormes. La société Pfizer qui se vante d’avoir trouvé la pierre
philosophale s’est contentée d’un communiqué de presse, comme s’il s’agissait
d’un festival de divertissement. Deux points primordiaux doivent impérativement
être examinés avec insistance:
l’immunisation pérenne sans
effets secondaires après injection et le conditionnement de conservation du
futur vaccin. La température élevée demeure un obstacle. La famille SARS a un pedigree très enchevêtré. Les placebos
n’y sont d’aucune utilité. C’est une
tromperie qui n’amuse que les naïfs.
Enfin, un dernier point relatif à l’éthique
professionnelle : la déontologie hippocratienne doit être respectée
scrupuleusement, car ces rouages
pharmaceutiques interpellent la multitude, compte tenu de l’interdépendance qui
relie les uns aux autres.
Il y a une grande
différence entre les expériences
in vitro et les tests in vivo.
L’approche mathématicienne qui tente de calculer le nombre de personnes
infectées à partir du premier patient en tête de l’arborescence épidémiologique qu’on appelle « R zero »
n’est qu’une approche théorique, car comme il est précisé par les spécialistes : « le calcul de Ro
présuppose une population où tous les individus sont sains, sauf l’individu
infectueux».
Les
ex-élèves de Science-Ex comme l’auteur de ces lignes savent que le temps est
l’élément fondamental dans toute réaction chimique ou biophysiologique. Il
intervient dans tout calcul de vitesse. Ainsi, peut-on avoir une barbe en deux
secondes ? La division cellulaire suit un rythme naturel qu’on ne peut pas
modifier artificiellement. Les injections hormonales peuvent en favoriser le
foisonnement, mais le rythme de croissance reste le même. Il en est de même
pour la cicatrisation des plaies. L’injection du chlore dans les canalisations
d’eau potable assure la stérilisation du liquide, mais le curage ne se fait pas
instantanément. Le processus chimio-organique de la chloration suit une courbe
bien définie dont la variable essentielle est le temps. L’autre variable est le
taux de concentration. L’effet du
désinfectant n’est observé qu’après un certain laps de temps. Après le
break-point, le chlore résiduel assure le nettoyage permanent tant du contenant
(conduite) que du contenu (eau).
Tout ça pour dire que le temps des recherches
médicales est relativement plus lent. Rappelons, de manière générale, que le
temps économico-politique est bref par rapport au temps de la science. Les
enjeux inhérents à ces domaines sociétaux accentuent les automatismes de la précipitation. Le seul champ où l’on
assiste au phénomène inverse c'est-à-dire la dilatation du facteur temps est le
7e art. En effet, au cinéma, le temps
cinématographié est toujours dilaté par rapport au temps conventionnel que l’on
mesure avec une montre. C’est la dramatisation
scénographique qui en élargit les graduations. Dans la série télévisée
’’24 h Chrono’’, par exemple, on voit
que le compte à rebours de la minuterie reliée à la bombe prend une dimension
surréelle. La seconde est multipliée par 10 pour intensifier le suspense.
La médecine et la pharmacologie sont des sciences
exactes qui ont leur cursus respectifs. L’immunologie et l’épidémiologie ont, elles aussi, les leur. Ils complètent le polyèdre
sanitaire, dont la complémentarité intrinsèque est indéfectible. Quatre domaines importants dont l’être humain ne
peut pas se passer. Quatre disciplines distinctes dans lesquelles la pratique
scientifique obéit à des critères et des normes très précises. Pour passer de l’hypothèse à la
certitude scientifique, il faut donner
au temps laborieux le temps d’écarter les doutes et les contre-vérités. Le
reste n’est qu’aventurisme d’écervelés et verbiage déroutant.
RAZAK