Friday, November 20, 2020

Discussion vaccinale par RAZAK

 

Dans les pays « covidifiés » en profondeur comme le Brésil, les USA, l’Inde, l’Angleterre, l’Italie et la France, ainsi que dans ceux qui, faute de tests massifs, ne voient que la partie apparente de l’iceberg covidien, en priant tous les saints de la terre et du ciel pour que leur baraka fasse disparaitre le virus, l’on s’empresse frénétiquement à vouloir s’emparer du pain avant d’être totalement cuit. On a peur que la farine ne soit pas disponible pour assurer la fabrication en série. Le pain et la farine dont il est question sont de type moléculaire. Le liquide cytoplasmique en est le diluant et les enzymes en sont la levure et le ferment. Dans le pétrin pharmaceutique que l’urgence a mis en ébullition, les nucléotides et les acides aminés se disputent l’attention des chercheurs. On est revenu aux sources : l’ADN  et l’ARN. En tant que parasite ayant  un  tableau de bord  mutationnel garni et varié, le virus cherche à leur voler le noumène génomique nécessaire à sa duplication. Il use des ribosomes comme on use d’un raccourci ou d’une passerelle.

Dans la grande cellule sociologique qu’est l’humanité et où la membrane cytoplasmique est remplacée par une couche d’air gigantesque appelée atmosphère,  le syndrome a affecté aussi bien le noyau que le contour cellulaire. Nous plongeons, à bras le corps, dans l’immense vacuole biosphérique que l’effet de serre rend invivable.

L’effondrement de l’économie et la folle envie d’un  retour immédiat à la normale poussent les dirigeants à tenter l’impossible. D’où les folles enchères pour un projet de vaccin. Les  Européens ont déjà commandé des stocks de ce qu’on est entrain de fabriquer comme prototype vaccinal. Or qui dit projet, dit probabilité d’échec. L’affaire est vraiment sérieuse, car il s’agit de vies humaines et non de cobayes d’expérimentation. Il y a un hic, l’irréversibilité vaccinale par voie sanguine,  en cas d’erreur dans la composition des éléments chimio-actifs. Comment éliminer du corps le liquide  injecté, si par malheur, son éventuelle toxicité  causerait  la mort à des gens sains qui n’ont pas le corona initialement? Là on s’écarterait du domaine médical, pour sombrer dans le pénal et le délictueux, comme ce fut le cas dans  l’affaire scandaleuse du sang contaminé (France 1991) et dans l’hécatombe des huiles frelatées (Maroc 1959).

La médecine moderne, qui est toujours confrontée à  des maladies inguérissables comme le staphylocoque doré,  marche à petits pas ces dernières années. Les grands sauts sont l’œuvre du passé.  Comment va-t-elle gagner le challenge, à une époque  où sous  l’invasion agressive des pesticides toxiques les aliments immunisants ont besoin d’être immunisés à leur tour ?   

La chute brutale du PIB chez ces demandeurs de vaccin explique ce fiévreux  engouement pour un produit en gestation et qui n’est qu’aux essais cliniques. Le médicament  n’est pas encore opérationnel à 100 pour 100, puisque selon  ceux qui l’ont fabriqué on parle de 90 pour cent de fiabilité, sans en donner une prouve tangible. Certains crient victoire, mais l’adage « Rira bien qui rira le dernier »  et auquel on a fait allusion dans une chronique précédente  risque de servir de rabat-joie à ces applaudisseurs hâtifs. 

Evitons la polémique et faisons en sorte que ces constats  soient le couronnement d’un travail acharné et tentons de positiver ce qui d’emblée parait négatif. Pour ne pas paraître pessimiste, disons que l’on commence à voir l’autre bout du tunnel. Il reste de trouver le chemin le plus sûr pour y arriver, sans encombres et décombres et puis en sortir victorieusement. Concernant les premiers travaux de la phase préliminaire dudit vaccin, l’on aurait souhaité la publication des  études de recherche dans les revues spécialisées, pour alimenter le débat constructivement et mener les choses dans la bonne direction ?

 « Et le copyright ? », diraient les protectionnistes. Or qui dit copyright dit profit individuel et sectaire. La pandémie touche tous les pays mais ces labos privés vont, par cupidité, répondre aux plus offrants , en proposant leurs duplicatas à des prix faramineux. Le pourcentage d’imperfection suscite tout de même des inquiétudes et des interrogations. La confiance détériorée par l’absurdité du re-confinement qui a un impact néfaste sur la psychologie des gens, les chercheurs doivent redoubler d’effort et d’efficacité dans les semaines à venir, afin de prouver le bien-fondé de leurs trouvailles respectives et colmater la brèche dont  l’édifice médico-sanitaire est fissuré. Comme signe positif, la compétitivité entre les laboratoires est un bon facteur. L’émulation pourrait aboutir à des résultats probants, pourvu que la latence soit donnée aux travaux avec transparence et responsabilité. Malheureusement,  l’on remarque que la composante temps a été bousculée, car les enjeux économiques sont énormes. La société Pfizer qui se vante d’avoir trouvé la pierre philosophale s’est contentée d’un communiqué de presse, comme s’il s’agissait d’un festival de divertissement. Deux points primordiaux doivent impérativement être examinés avec insistance:   l’immunisation  pérenne sans effets secondaires après injection et le conditionnement de conservation du futur vaccin. La température élevée demeure un obstacle. La famille SARS  a un pedigree très enchevêtré. Les placebos n’y sont d’aucune utilité.  C’est une tromperie qui n’amuse que les naïfs.

Enfin, un dernier point relatif à l’éthique professionnelle : la déontologie hippocratienne doit être respectée scrupuleusement, car  ces rouages pharmaceutiques interpellent la multitude, compte tenu de l’interdépendance qui relie les  uns aux autres.

Il y a une grande  différence  entre les expériences in vitro et  les tests in vivo. L’approche mathématicienne qui tente de calculer le nombre de personnes infectées à partir du premier patient en tête de l’arborescence  épidémiologique qu’on appelle « R zero » n’est qu’une approche théorique, car comme il est précisé par  les spécialistes : « le calcul de Ro présuppose une population où tous les individus sont sains, sauf l’individu infectueux».  

       Les ex-élèves de Science-Ex comme l’auteur de ces lignes savent que le temps est l’élément fondamental dans toute réaction chimique ou biophysiologique. Il intervient dans tout calcul de vitesse. Ainsi, peut-on avoir une barbe en deux secondes ? La division cellulaire suit un rythme naturel qu’on ne peut pas modifier artificiellement. Les injections hormonales peuvent en favoriser le foisonnement, mais le rythme de croissance reste le même. Il en est de même pour la cicatrisation des plaies. L’injection du chlore dans les canalisations d’eau potable assure la stérilisation du liquide, mais le curage ne se fait pas instantanément. Le processus chimio-organique de la chloration suit une courbe bien définie dont la variable essentielle est le temps. L’autre variable est le taux de concentration.  L’effet du désinfectant n’est observé qu’après un certain laps de temps. Après le break-point, le chlore résiduel assure le nettoyage permanent tant du contenant (conduite)  que du contenu (eau).

Tout ça pour dire que le temps des recherches médicales est relativement plus lent. Rappelons, de manière générale, que le temps économico-politique est bref par rapport au temps de la science. Les enjeux inhérents à ces domaines sociétaux accentuent les automatismes de  la précipitation. Le seul champ où l’on assiste au phénomène inverse c'est-à-dire la dilatation du facteur temps est le 7e  art. En effet, au cinéma, le temps cinématographié est toujours dilaté par rapport au temps conventionnel que l’on mesure avec une montre. C’est la dramatisation  scénographique qui en élargit les graduations. Dans la série télévisée ’’24 h Chrono’’, par exemple,  on voit que le compte à rebours de la minuterie reliée à la bombe prend une dimension surréelle. La seconde est multipliée par 10 pour  intensifier le suspense.

La médecine et la pharmacologie sont des sciences exactes qui ont leur cursus respectifs. L’immunologie et l’épidémiologie  ont, elles aussi,  les leur. Ils complètent le polyèdre sanitaire, dont la complémentarité intrinsèque est indéfectible. Quatre  domaines importants dont l’être humain ne peut pas se passer. Quatre disciplines distinctes dans lesquelles la pratique scientifique obéit à des critères et des normes très  précises. Pour passer de l’hypothèse à la certitude scientifique,  il faut donner au temps laborieux le temps d’écarter les doutes et les contre-vérités. Le reste n’est qu’aventurisme d’écervelés et verbiage déroutant.

RAZAK

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