Le fou d'Elsa et le fou de Tesla.
Le premier est poète et fait d'une femme nommée
Elsa, une muse qu'il aime à la folie, le second est un homo faber
industrieux, plein de jugeote et qui aime Tesla à en mourir. Il transforme le
nom de son bien-aimé inventeur, en un logo flambant neuf à coller, pour le
meilleur et pour le pire, à sa start-up.
Le premier écrit des vers magnifiques qui
réveillent les consciences endormies, le second tweette des
télégrammes soporifiques, qui endorment ceux qui sont réveillés ; et
cerise sur gâteau, le processus hypnotique se déroule dans sa
propre chasse gardée, sa "tweetosphère", achetée à un autre
télégraphiste, après que ce dernier ait noué les câbles du réseau et serti les fils de connexion.
Le premier est un égalitariste qui rêve d'un
monde sans inégalités sociales, le second est un capitaliste qui croit constamment qu'on le
persécute, parce qu'il parle sans arrêt aux pingouins et aux bébé-phoques.
Le premier est un homme qui a du flair
poétique, le second un homme d'affaires qui investit dans l'électrostatique
et la cinétique à culasse et vilebrequin.
Louis Aragon était un agitateur progressiste
qui se contentait de peu pour vivre , Elon Musk , puisque c'est de ce
trublion new-age qu'on parle , est un magnat agité par les richesses accumulées
au fil des ans. Il oublie que trop de pauvreté attise le feu de la rébellion et
trop d'argent déstabilise. C'est le seul rond-point où les deux trajectoires se
recoupent. En dehors de ce spécial carrefour des incongruités, tout le reste
n'est que divergence et dualisme féroce.
Elsa Triolet, la muse d'Aragon, connaissait-elle
Nicola Tesla, le gourou d'Elon Musk ? On n'en a aucune preuve. Cependant,
le fait qu'elle ait suivi des cours d'architecture, un cursus où l'art et la
science interfèrent constructivement, cela laisse supposer que le nom de ce
Serbe qui bouleversa l'Amérique des années 40 ne lui était pas étranger. D'autant
plus qu'elle est née russe, c'est-à-dire slave, comme tous les individus
ayant un nom se terminant phonétiquement en "itch", comme
Ibrahimović et Vlasić.
Tesla n'était-il pas un architecte
électricien qui construisait des bâtisses avec des lingots de cuivre et de fer
magnétique? Celle qui fit trembler la ville américaine où il vivait témoignait
de son exceptionnelle ingéniosité. Dommage qu'il fût assassiné, par ceux
qui craignaient le pouvoir de la connaissance. Tesla voulait communiquer avec
les extraterrestres. C’est peut-être pour cette raison que son "tweetonitruant"
adepte veut aller dans son sillage. Les projets les plus fous galvanisent la
tête de ce magnat hyper impulsif. Si les puces électroniques qu'il cherche à
incorporer au crâne humain se transforment en démentielle hécatombe, en paralysant
les survivants, ce sera la fin pour son empire.
Au risque de me laisser chasser de sa
tweetosphère par mesure disciplinaire, comme on chasse de l'école un élève
chahuteur , je clame haut et fort :
"occupez-vous d'abord des pauvres de la planète, pour prouver vos bonnes
intentions. Gardez vos puces pour votre crâne, quand las de vivre, la
vieillesse vous dit : «suicide-moi, je n'arrive pas à le faire tout seul». Y
en a assez du bavardage dissonant et des commérages cruciverbistes. Servez-nous
du solide, avec plus de retenue et de sagesse."
Depuis Socrate, on sait que les véridiques
sont cernés de toutes parts, par les
marchants des ténèbres et par les colporteurs de mensonges.
Les tonneaux vides font plus de bruit.
"Parolé , parolé", ainsi
chantait Dalida, avec un cœur obnubilé par le mensonge des Casanova, avant que
Gérard Lenorman mette-les poings sur les Aïe, avec une fougue digne d'un
Léo Ferré en état de friction: "il serait temps qu'on vous le dise. Vous
parlez trop. On a besoin de silence" .
No comments:
Post a Comment