Thursday, March 02, 2023

Article humoristique de Razak.

 

Le fou d'Elsa et le fou de Tesla.

Le premier est poète et fait d'une femme nommée Elsa, une muse qu'il aime à la folie,  le second est un homo faber industrieux, plein de jugeote et qui aime Tesla à en mourir. Il transforme le nom de son bien-aimé inventeur, en un logo flambant neuf à coller, pour le meilleur et pour le pire, à sa start-up.
Le premier écrit des vers magnifiques qui réveillent les consciences endormies,  le second tweette  des télégrammes  soporifiques, qui endorment ceux qui sont réveillés ; et cerise sur gâteau, le processus  hypnotique se déroule  dans sa propre chasse gardée, sa  "tweetosphère", achetée à un autre télégraphiste, après que ce dernier ait noué les câbles du réseau  et serti les fils de connexion.
Le premier est un égalitariste qui rêve d'un monde sans inégalités sociales, le second est un capitaliste  qui croit constamment qu'on le persécute,  parce qu'il parle sans arrêt aux pingouins et aux bébé-phoques.
Le premier est  un homme qui a du flair poétique, le second un homme d'affaires  qui investit dans l'électrostatique et la cinétique  à culasse et vilebrequin.
Louis Aragon était un agitateur  progressiste qui se contentait de peu pour vivre ,  Elon Musk , puisque c'est de ce trublion new-age qu'on parle , est un magnat agité par les richesses accumulées au fil des ans. Il oublie que trop de pauvreté attise le feu de la rébellion et trop d'argent déstabilise. C'est le seul rond-point où les deux trajectoires se recoupent. En dehors de ce spécial carrefour des incongruités, tout le reste n'est que divergence et dualisme féroce.
Elsa Triolet, la muse d'Aragon, connaissait-elle Nicola Tesla, le gourou d'Elon Musk ? On n'en a aucune preuve. Cependant, le fait qu'elle ait suivi des cours d'architecture, un cursus où l'art et la science interfèrent constructivement, cela laisse supposer que le nom de ce Serbe qui bouleversa l'Amérique des années 40 ne lui était pas étranger. D'autant plus qu'elle est née russe, c'est-à-dire slave, comme  tous les individus ayant un nom se terminant phonétiquement en "itch", comme   Ibrahimović
et Vlasić
.
Tesla n'était-il pas  un architecte électricien qui construisait des bâtisses avec des lingots de cuivre et de fer magnétique? Celle qui fit trembler la ville américaine où il vivait témoignait de son exceptionnelle ingéniosité. Dommage qu'il fût  assassiné, par ceux qui craignaient le pouvoir de la connaissance. Tesla voulait communiquer avec les extraterrestres. C’est peut-être pour cette raison que son "tweetonitruant" adepte veut aller dans son sillage. Les projets les plus fous galvanisent la tête de ce magnat hyper impulsif. Si les puces électroniques qu'il cherche à incorporer au crâne humain se transforment en démentielle hécatombe, en paralysant les survivants, ce sera la fin pour son empire.
Au risque de  me laisser chasser de sa tweetosphère par mesure disciplinaire, comme on chasse de l'école un élève chahuteur , je clame haut et fort : "occupez-vous d'abord des pauvres de la planète, pour prouver vos bonnes intentions. Gardez vos puces pour votre crâne, quand las de vivre, la vieillesse vous dit : «suicide-moi, je n'arrive pas à le faire tout seul». Y en a assez du bavardage dissonant et des commérages cruciverbistes. Servez-nous du solide, avec plus de retenue et  de sagesse."
Depuis Socrate,  on sait que les véridiques sont cernés de toutes parts,  par les marchants des ténèbres et par les colporteurs de mensonges. Les tonneaux vides font plus de bruit.
"Parolé , parolé",  ainsi chantait Dalida, avec un cœur obnubilé par le mensonge des Casanova, avant que Gérard Lenorman mette-les poings sur les Aïe,  avec une fougue digne d'un Léo Ferré  en état de friction: "il serait temps qu'on vous le dise. Vous parlez trop. On  a besoin de silence" . 

No comments: