Tuesday, April 22, 2008

Veer Zaara sur SNRT




Passer des films hindis sur la SNRT, c’était mon idée. Je le dis sans la moindre prétention. Lors de la cinquième édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM) j’ai eu une conversation avec le directeur du holding public qui est aussi un des deux co-sous-présidents du festival. Parmi les sujets que l’on avait abordés il y’avait la cérémonie de remise des oscars indiens (IIFA) et l’éventualité de l’organiser au Maroc. Sur ce chapitre, l’homme a été pragmatique: il fallait un budget exceptionnel pour que cette kermesse puisse se tenir dans les normes communicationnelles, linguistiques et conviviales. L’autre idée concernait le lancement d’une émission sur le New Cinéma Indien. Il m’avait dit en remettant sa carte de visite: «Prépare une émission mensuelle et apporte-moi le projet». Celui que j’ai mijoté est simple : cela consiste à sélectionner un bon film et expliquer son making-of. Car beaucoup de gens ont des idées erronées sur le mode de fabrication de ce cinéma spectaculaire dont l’aura ne cesse de grandir. Mon projet est resté lettre morte. Et je comprends pourquoi ce responsable n’a pas tenu ses promesses. Certes, il voulait du sang nouveau mais certains de ses subordonnés ayant de la rouille dans le sang ne voulaient par d’une collaboration artistique à risque. Les séquelles laissées par les rubriques «A voix nue», «Objectivement votre» et «De scène et d’écran» leur donnaient des frissons de frayeur.
«Si on l’intègre dans l’équipe il va connaître nos petites défaillances et tout serait divulgué». Ainsi, lui aurait-on dit par mégarde. Aucune réponse ne m’a été donnée à ce jour.
Mais curieusement après un certain temps, on s’est mis à programmer des films hindis. Si certains choix de films s’étaient avérés probants, l’enveloppe cinéphilique laissait à désirer. Ce n’est pas de cette façon que je voulais présenter ces films. Il manque un peu de piment culturel au menu. Prenons le cas du très beau film de Yash Chopra Veer Zaara que la chaine a passé le dimanche 20 avril 2008. L’on a enregistré plusieurs omissions et coups de cisailles. Plusieurs chansons chorégraphiées ont été bêtement enlevées. Or dans ce film particulier les chansons complètement le scenario. La pré-communication (annonce TV …) qui est très essentielle pour la fructification audiométrique ne s’était pas effectuée comme il se devait. Et cela dénote un manque flagrant de perspicacité. Le film tel qu’il a été programmé s’est vu amputer de l’essentiel : le soubassement culturel. Rectifions le tir. Les téléspectateurs, excepté les bollyphiles affutés savent peu de chose sur Madan Mohan (1924-1975). Ce grand compositeur indien auquel Yash Chopra rend hommage est un des plus féconds de sa génération. Il a composé des centaines de musique de films. On le surnomme le roi du ghazal. Le film s’est servi des mélodies qu’il a créées et dont la remise au goût du jour par son Sanjeev Kohli a ajouté un agrément perceptible. Or un hommage peut en cacher un autre : celui de la grande diva Lata Mangeshkar. Lata et Madan ont collaboré ensemble pendant longtemps. Ils méritent à eux seuls un film documentaire pour retracer leur itinéraire lumineux . Réécoutez les chansons de Veer Zaara et laissez vous envoûter par leur beauté mélancolique. Appréciez la subtilité de leur phrasé musical. La chanson Tere Liye a été reprise par de nombreux jeunes musiciens en herbe. Youtube en fait étalage gracieusement . Enfin, savez-vous que pour la chanson Kyon Hawa interprétée par Lata Mandgeshkar et Sonu Nigam les commentaires sont de Yash Chopra, le réalisateur du film? C’est ce genre de plus value cinéphilique que l’on souhaitait apporter si on nous avait dit Oui à notre proposition.


RAZAK

1 comment:

Anonymous said...

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