Wednesday, June 11, 2008

Sidi Ifni et.le "il ne se passe rien" qui intrigue




La version des officiels marocains sur les événements de Sidi Ifni ne coïncide pas avec celle des médias indépendants. Youtube donne la preuve irréfutable d’une partie de ce qui s’est passé à Sidi Ifni (voir archives). Entre « Il ne se passe rien» et ce qu’on voit sur ces vidéos d’amateurs « tremblantes de vérité » mises en partage par Youtube, les écarts sont d’ordre éthique. Le démenti est on ne peut plus tangible. Maintenant si la raison d’Etat interdit d’en parler , cela voudrait dire qu’on n’est pas en mesure de tout laisser voir. Or les marocains en voyant que les chaines TV qu’il finance de sa poche ne font pas leur devoir, il est évident qu’ils vont voir ailleurs. Lorsque l’incendie mortel de Lissafa s’est déclaré à Casablanca, comme par reflexe spontané, ils se sont branchés sur Aljazeera TV. Ceux qui savent manipuler les ordinateurs reliés à Internet se sont dirigés précipitamment sur Youtube. Ce sont les circonstances qui ont dicté ces gestes naturels.
Ainsi , la chaine katarienne Aljazeera qui a puisé son argumentaire dans ces séquences vidéos archivées par Youtube est de nouveau sur la sellette. On lui reproche d’avoir fait de la désinformation. Pourquoi les médias officiels qui s’étaient ingéniés à prouver par l’image et le son l’échec de certaines grèves générales menées par des centrales syndicales, n’ont pas fait de même pour Sidi Ifni. Il suffisait de filmer les rues dans la journée du 8 juin 2008 pour nous rassurer que le calme et la quiétude régnaient dans la cité des Baâmranes. C’aurait été plus crédible aux yeux de l’opinion internationale. Ces estafettes bourrées d’hommes armés jusqu’aux dents qui ont été dépêchées sur les lieux n’avaient pas rendez-vous pour une parade commémorative, à ce que l’on sache.
Demander des excuses à Aljazeera TV !? N’est-ce pas risible? Si la chaîne avait commis une faute, le tribunal katarien (ou le cas échéant un tribunal international) devrait y statuer. Car après l’arrêt des activités du bureau de Rabat, la domiciliation est revenue à la maison-mère. Ceci constitue une des lacunes de la décision (mal pensée) de retirer la licence audiovisuelle au bureau régional de la chaîne. Mais quel est le préjudice pour lequel on va ester ?
C’est le chef du holding public qui devrait présenter ses excuses au peuple marocain d’avoir décidé de ne pas l’informer en temps opportun sur un événement gravissime. Ce manager surpayé et qui se vante d’avoir introduit au Maroc une technologie de pointe (TNT, portable-GSM-téléviseurs…) fuit ses responsabilités. L’idéal serait d’être le fabricant de ces couteux gadgets mais non pas le revendeur. Il n’y aucune gloire à tirer de ce commerce peu ennoblissant. Les génies occidentaux et asiatiques inventent nous on fait l’épicier, on écoule leurs marchandises.
Maintenant faut-il interdire Youtube pour que le blackout informationnel soit total au Maroc? Mais avant d’interdire Youtube, il faudrait peut- être interdire la vente des appareils-photos numériques et les cyberg-cafés . Et si on interdit le « numérique» pour revenir à l’âge de la pierre métamorphique, il faudrait peut-être remplacer les habitations en ciment armé par des tentes tissées au poil de chèvres comme au temps de Kahina la berbère. Dans ce cas Youtube et les autres capteurs satellisés n’y verraient que du noir.

RAZAK

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