Thursday, December 05, 2019

5 DÉCEMBRE : LA FRANCE RETIENT SON SOUFFLE Par RAZAK






5 DÉCEMBRE :  LA FRANCE RETIENT SON SOUFFLE
Par RAZAK
Un mois de décembre en rappelle un autre.
Décembre 1995 : suite à une erreur d’appréciation sociétale commise, à bon ou mauvais escient, par Alain Juppé ( 1e ministre de l’époque) qui proposait un plan de reforme relatif à la sécurité sociale et au régime de retraite, la France avait été paralysée par des grèves monstres, générant des perturbations insurmontables  et des blocages énormes . Tout était pratiquement à l’arrêt et ces blocages avaient duré trois semaines. Elles rappelaient par leur gravité  les troubles de l’insurrectionnel mouvement de Mai 68. Ces mobilisations de masses firent émerger deux noms : Daniel Cohn-Bendit pour les Soixante-huitards hexagonaux et Bernard Thibaud pour les grèves de 1995.
Jeudi 5 décembre 2019 : le même spectre plane au dessus  de tout et de grands blocages se profilent à l’horizon et à l’orée de l’aire urbaine. Le même scénario risque de se répéter, avec cette nuance de taille qui pourrait aggraver la situation : pour la première fois deux formations politiques (le Rassemblement National et France Insoumise) soutiennent les syndicats en grève et cela  malgré leur divergence idéologique. Certains parlent déjà de jeudi noir et redoutent que ces manifestations  s’éternisent comme cela s’est passé avec les Gilets Jaunes qui sont arrivés à leur deuxième semestre. La « gilet-jaunisation » dont parlaient certains chroniqueurs politiques semble avoir des répercussions qui s’étalent  dans la durée et ont un impact contagieux.
Ainsi, si pour les grèves de 1995 le président fraîchement intronisé J. Chirac, privilégiant la paix sociale, se rétractait en jetant aux calendes grecques le projet défendu par son 1e ministre, en permettant aux deux puissants syndicats de l’époque CGT et CFDT, de savourer leur victoire, sur un gouvernement désuni, celles d’aujourd’hui (5 décembre 2019 ) s’annoncent redoutables et pourraient dégénérer de pire en pis. Il y a autant de mélanges détonants et que l’étincelle semble proche de la mèche  explosive. La colère gronde et le partage équitable des revenus de l’Etat semble à l’ordre du jour, comme jadis.
Bref, la France retient son souffle. Enseignants , postiers , cheminots,  étudiants, sapeurs pompiers , douaniers , Gilets Jaunes et (tenez- vous bien) policiers participeront au grand  déferlement du Boulevard de la République auquel s'ajoutent les marches en province. Donc pas la peine d’aller ce jeudi au métro, à la RATP, à l’hôpital et même à l’aéroport, car  les services seront réduits dans des proportions dramatiques faute de personnel.  Ce dernier est à pied de guerre dans un bras de fer avec  le gouvernement Macron qui voit dans ces grèves une conspiration. Le soulèvement fera date .
Va-t-on rebrousser chemin comme en 1995 ou résister à la grande marée ?
Il y a un sérieux problème : faut-il soutenir l’économie ou satisfaire la demande  sociale ou faire en sorte que les deux option soient prises sur le mème pied d’égalité ? L’année 2019 a été marquée de bout en bout par l’action des GJ. Celle qui suivra dans  moins d’un mois s’annonce plus problématique,  car de l’avis des experts assermentés penchés sur la question , il y a proéminence d’une crise encore plus grave que celle qui, en 2008, avait secoué l’Europe et le reste du monde. Les facteurs aggravants sont le surendettement extérieur et la propagation au sein du système bancaire des taux d’intérêt négatifs. La baisse du pouvoir d'achat semble inexécutable .
Comme le peuple français est relativement plus cultivé  et se préfigure les difficultés matérielles qui l’attendent ,  il en appelle  à ce que le « ruissellement »  financier prôné par la classe dominante quitte le système du « goutte-à-goutte » pour mettre à sa place un autre plus équitable. Une sorte de drainage de l’honneur et du bon partage où chacun aura sa part qui lui revient de droit .
Gageons qu’au sein  cette hydraulique financière, l’on faille éviter les coups de béliers qui dans les adductions d’eau potable créent des turbulences  néfastes  et des dégâts incalculables au réseau de distribution .








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