Tuesday, December 03, 2019



LE FESTIVAL DE MARRAKECH
ET LE RETOUR BOITEUX
Par RAZAK

Le titre flatteur dont un journaleux en phase de préretraite avait  encensé, l’année dernière, à pareille époque, le retour du FIFM, après une année sabbatique, s’est avéré une exagération phraséologique. L’édition actuelle infirme ce que ce plumitif besogneux confirmait dans sa complaisante dissertation où le maquillage  de façade cachait de hideuses monstruosités. L’affluence-mètre du FIFM 2019 a connu une baisse notable proche de la désertion et cela malgré les continuelles augmentations  budgétaires dont il bénéficie.
Encore une fois, il ne faut pas incriminer les intempéries d’une talle chute, car , parole d’un témoin assermenté, ce n’est qu’au quatrième jour dudit festival que la pluie a commencé à tomber et ce n’est pas une pluie diluvienne de nature à  empêcher les habitants de la ville de sortir dehors, mais une rosée tiède où les enfants de bas âge aimeraient jouer « Achtata »,  ne serait-ce  que par célébration ancestrale , car ça fait un long bail que l’eau du ciel n’a pas arrosé la terre aride de la ville ocre.
Sur les 25 personnalités étrangères invitées on verrait que seule une partie aurait fait le voyage. On ne le dirait pas, car cela ferait mal de réserver des chambres coûteuses dans de grands palaces et des billets d’avion à des fantômes.
La seule donnée qui a connu une hausse vertigineuse, c’est le nombre impressionnant de policiers. Ils rempliraient les deux grandes salles du « palais des regrets » , si  on les autorisait à s’y asseoir en spectateurs. L'incarcération du rappeur- youtuber Lagnaoui serait derrière ce sureffectif et les « tifos » contestataires , exhibés ces derniers temps, ont sonné l’alarme. Leur interdiction dans les stades de foot ne ferait  que raviver la grogne juvénile.
A propos du journaleux encenseur, on aurait aimé le voir jouir , à l’instar des autres journalistes attitrés,  de la manne « fifmienne » (du sigle FIFM ) pour le service  propagandiste rendu . Mais il semble que celle ou celui qui a commandité l’article a trahi son auteur. Faut-il s’étonner ? Au festival des incongruités rancunières  et des oublis de telles pratiques sont monnaie courante. Quant à ceux qui prétendent  être des critiques  de cinéma, alors qu’ils ne sont que des intrus ont mine figure. Ils ont été asservis de vile manière. Ces haut-parleurs, à qui manque la parole juste, font   d’un navet  poilu un chef-d’œuvre et d’un apprenti-cinéaste un géant de cinoche. Les vrais critiques de cinéma savent que les films qui marchent au box office évitent les festivals, parce qu’ils y voient des mouroirs tout indiqués .
Enfin, peut-on programmer au sein du FIFM le blockbuster « Joker »,  le film qui a fait couler beaucoup d’encre et gagné tout un pactole?
Au sein du jury il y a deux personnes que j’avais révélées au grand public, via le journal-papier, quand ce dernier avait de l’impact : une jeune actrice (Mouna Fettou ) et un jeune documentariste  (Essafi). Au delà de ce fait louangeur adressé à des novices, et connaissant la limite de leurs capacités, je trouve que tous  les deux sont inaptes pour statuer au sein d’un jury international sur des films de fiction qui demandent la connaissance d’au moins cinq langues vivantes. La  VO est  plus originale que la version doublée.  La traduction nuit à l’originalité de toute œuvre, qu’elle soit littéraire ou cinématographique.
Certaines vérités fâchent,  mais  par amour à ces vérités, on continuera à fâcher les opportunistes , les unijambistes et les  arrivistes.
A bon entendeur , salut !

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