Thursday, April 20, 2006





Après Zee Cine Awards Dubai accueille les IIFA-Awards

Dubai, la ville phare du Proche et Moyen Orient , a le vent en poupe en ce moment .Tout semble lui réussir . Le fighting entre Marrakech et Dubaï pour l’organisation des 7eme IIFA-Awards a penché en sa faveur . Logique . Après Londres, Sun City , Genting Highlands de Malaisie, Johannesburg, Singapour et Amsterdam, Dubaï s’apprête à prendre la relève . Les stars indiennes tous calibres confondus convergeront vers Dubaï en juin pour le verdict final de l'académie internationale du film indien.
La cité des Al Maktoum semble avoir les atouts que son émule tarde d’en avoir . D’aucuns me diraient : « C’était une bataille déséquilibrée car les Emirats Arabes Unis (E.A.U) profitent de la manne pétrolière alors que Marrakech n’a que le tourisme et son hospitalité légendaire . » Mais est-ce que tous les pays arabes qui pompent les hydrocarbures comme on pompe l’eau de mer ont initié des projets grandioses comme ceux qu’on voit actuellement à Dubai ? Beaucoup d’argent dort dans les banques occidentales , mais les Emiratis ont eu la clairvoyance de maintenir le leur en éveil c’est à dire en circulation productive . Le volontarisme des Al Maktoum (les nouveaux Médicis du Golfe ) est derrière cette dynamique métamorphose . Les rénovations d’ordre urbanistique , touristique et culturelle sont en fait la réalisation d’un défi . Du point de vue climatologique, la région est d’une aridité contraignante mais les promoteurs ont tenté d’y apporter la fraîcheur en joignant l’utile à l’agréable . L’Hôtel Bourj al-Arab , les Tours Emiraties , le Shangri-La-Hôtel, le port de plaisance, sont de véritables prouesses d’ingénierie maritime et des joyaux de l ’architecture moderne . Les Emiratis ont compris au moins une chose : Le pétrole est une ressource périssable donc mieux vaut investir dans quelque chose de durable . Ainsi, avant de se lancer dans les nouvelles technologies (Dubai Internet City , gouvernement électronique ) ils ont investi dans la promotion du sport hippique et du sport automobile (Salon aéronautique ) . La Dubai World Cup attire les plus grands jockeys du monde et les écuries les plus prestigieuses pour se disputer les prix les plus dotés de la planète. Dubai Media City , qui n’a vu le jours que durant ces derniers années, a déjà à son actif plusieurs événements internationaux dont les Zee Cine Awards qu’elle a abrités en 2004. Dubai Media City serait immanquablement impliqué dans l’organisation des IIFA-Awards de juin prochain . La trilogie des cérémonies de remise de prix en Inde est, depuis 2000 (date du lancement des premiers verdicts de l’académie internationale du film indien) : Zee Cine Awards- Filmfare- IIFA-Awards .
Dubai qui a opté pour le cosmopolitisme le plus audacieux est devenu une destination incontournable pour les gens qui aiment le dépaysement , l’insolite et la réussite des bonnes affaires . C’est une des rares zones économiques du Golfe d’ Arabie où l’investisseur étranger n’a pas à craindre la mastodonte des impôts et autres désagrément fiscaux .
Revenons aux IIFA-Awards et aux vertus qu’ils répandent (dialogue des cultures, brassage ethnique , échanges touristiques et commerciaux …) . Ils sont devenus le porte-avion de la culture indienne . La ville de Marrakech doit regretter de n’être pas encore prête pour ce grand rendez-vous transcontinental . L’on espère que ce ne sera que partie remise car des IIFA-Awards made in Morocco la feraient connaître à plus d’un milliard d’indiens . Dans notre dernière chronique consacrée à ce sujet (Marrakech , après la FIFA, bienvenue à l’IIFA ? ) nous avons signalé que la concurrence serait rude et que si la ville des Almoravides l’emportait ce serait presque par miracle car les initiateurs des IIFA-Awards sont devenus très exigeants .Ce n’est pas seulement l’infrastructure d’accueil et la logistique disponible qu’ils examinent avec les mairies concernées mais aussi le volet relatif aux retransmissions télévisuelles . Le parc marocain est d’une austérité écœurante . Les studios sont exigus et le personnel est mal préparé (linguistiquement et techniquement ) pour répondre à la demande des médias indiens . Il est à rappeler que plus de 350 chaînes TV retransmettent l’évènement en direct, et là où ils se tiennent, ces IIFA-Awards drainent en moyenne entre 12000 et 15000 personnes , du plus fortuné au plus accros . De plus, ces Oscars indiens ont un caractère festif et durent cinq jours .La cérémonie se déroule dans un décor féerique où chant et danse se mêlent aux verdicts des jurys . Les bollywoodphiles trouvent la possibilité de rencontrer leur idole fétiche pour un autographe ou une photo de souvenir qu’ils conserveront durant tout le reste de leur vie dans un album précieux . Les nombreux fans marocains de Shahrukh Khan , Amitabh Bachchan , Hrithik Rochan , Aamir Khan , Rani Mukherji, Aishwarya Rai, Kajol , Prety Zinta , Kareena Kapoor, auront le blues d’apprendre que les IIFA-2006 ont préféré le Machrek plutôt que le Maghreb . Notons que dorénavant la concurrence sera de plus en plus serrée et que seules les grandes cités disposant de tous les atouts nécessaires ( technologies de communication...) auront des chances d’abriter ces IIFA-Awards que même Paris et New York souhaiteraient voir sous leurs dômes . A peine a-t-on annoncé la tenue des IIFA-2006 à Dubai voilà que la ville anglaise Yorkshire qui se mette à courtiser les indiens pour la prochaine édition . Sans oublier Amsterdam qui voulait récidiver . Et Marrakech qui a tout fait pour en avoir la primeur ? Va-t-elle regarder les autres marquer des points et se contenter de ses carrioles et riads réaménagés à l’occidentale ? Ou va –t-elle retrousser ses manches et se mettre au travail pour colmater les brèches existantes ? Si on désire que ces Bollywood Oscars soient distribués au Maroc on doit renforcer les réseaux de diffusion et faire appel à des gens qui connaissent la culture indienne et non des néophytes . La langue anglaise est primordiale . Lors du dernier FIFM nous avons vu les carences télévisuelles et les errements radiophoniques frôlant le comique . Yash Chopra et Saif Ali khan ont senti le confort plus chez le petit peuple qui fréquentait la place Jamâa Elfana que chez les BCBG qui ne quittaient pas le Palais des Congrès où des navets bien poilus ont été projetés . Le film Black de Sanjay Leela Bhansali est passé inaperçu alors qu’il était en mesure de gagner le trophée . On l’a présenté ( hors-compétition ) dans un cinéma de seconde zone . Nous étions seulement une poignée de personnes à voir ce film intéressant . Les Zee Cine Awards 2006 ont confirmé nos prédictions. Il a glané presque la majorité des prix et récompenses . Il y’a de fortes probabilités de répéter l’exploit en juin prochain , car PAHELI qui a représenté l’Inde aux oscars américains n’a pas été à la hauteur des attentes . Si 2005 a été désignée comme l’année Veer-Zaara , 2006 est sans conteste l’année Black . Le réalisateur Sanjay Bhansali , qui est aussi l’ auteur du beau remake Devdas, n’a pas montré toute l’étendue de son talent .
Une nouveauté pour cette année : il est probable que l'académie internationale du film indien va annoncer qui accueillera les prochains IIFA-Awards . Cela permettrait aux heureuses villes élues de ne pas préparer l’évènementiel à la hâte et avec empressement.
Le choix de Dubaï a été favorisé par l’approbation du vétéran du cinéma indien Amitabh Bachchan qui jouit au sein de cette institution d’un respect unanime . Bachchan est le véritable prospecteur de l’IIFA . Il a soutenu Marrakech mais Dubai était dans son collimateur depuis 2003.
« Plus de 80 pour cent des 1,5 millions de personnes étrangers sont des Indiens, Bangladeshi ou des Pakistanais » indique–il . Concernant son éventuel déplacement à Dubaï , Bachchan avait dit que cela dépendrait de son état de santé car il vient de subir une opération chirurgicale. Parmi les jeunes actrices dont on attend la consécration il y’ a la pétillante SNEHA Ullal . Elle a tenu tête à l’inamovible Salman Khan dans le film « Lucky , Not Time For Love » . Mais le Sylvestre Stalone du cinéma indien n’ira pas à Dubaï puisqu’il vient d’être déclaré coupable d’avoir tué un cerf faisant partie des espèces protégées par l’Etat.

RAZAK

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